Régions

Khenchela : Les habitants se souviennent de la liesse de l’indépendance

Publié par DK NEWS le 04-07-2021, 18h06 | 42
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Les témoignages de nombreuses personnes approchées par l’APS assurent que les scènes de liesse de cette journée sont restées fortement ancrées dans leurs mémoires. El hadja Fatima Mansouri (71 ans) fait partie de ceux qui ont vécu les festivités de l’indépendance à Khenchela, assurant que ce jour-là, les khenchelis avaient bravé la chaleur torride en criant à l’unisson: "Tahya El Djazair hora moustakila" (vive l’Algérie libre et indépendante). Agée alors de 12 ans, El Hadja Fatima est descendue, raconte-t-elle, dans la rue en compagnie de son père, sa mère et son frère Hassan jusqu’à la place attenante au siège de la commune de Khenchela (actuellement siège de la délégation de wilaya de l’Autorité nationale indépendante des élections) p our célébrer l’indépendance de l’Algérie parmi de très nombreux hommes, femmes et enfants arborant le drapeau national et scandant les slogans du Front de libération nationale. "La foule était si dense que mon père a dû me porter sur ses épaules de crainte que je sois piétinée", s’est rappelé Fatima qui ajoute que ce fut la première fois que les algériens sont sortis dans les rues sans redouter les représailles des français, dont les soldats déconcertés se contentaient d’observer cette marée humaine depuis leurs jeep militaires. Elle se souvient également que ses parents avaient regagné la maison familiale très tard dans la nuit, malgré son insistance et celle de son frère qui étaient épuisés et dont le seul repas fut un peu de pain et quelques figues avalés à l’ombre des arbres de la place de la commune. Un repas certes sobre, mais qui fut si délicieux associé à la joie de l’indépendance, assure El hadja Fatima. 
Plusieurs km à pied pour atteindre le centre-ville 
De son côté, Mohamed Merah (68 ans) se rappelle du 5 juillet 1962 quand il a quitté la région d’El Mahmel (ex-Tezeguret) vers 6h00 du matin en compagnie de ses cousins et amis en direction du centre-ville de Khenchela (la Place Abbas Laghrour actuellement), qu’ils avaient rejoint vers 8h00 après avoir marché 9 km à pied, en se mêlant aussitôt à la foule en liesse. Agé de 9 ans à l’époque, Mohamed assure avoir dansé pendant des heures sous une chaleur suffocante, se couvrant la tête avec un chapeau aux couleurs de l’emblème national et arborant le drapeau national avec les poings fermés de crainte qu’il soit arraché par la foule en liesse. Mohamed confie s’être égaré à plusieurs reprises avant de retrouver son groupe de cousins et amis qui criaient "vive l’Algérie" au milieu d’une foule compacte d’hommes, de femmes et d’enfants qui chantaient et dansaient inlassablement. Evoquant ces moments historiques inoubliables, Mohamed poursuit: "Nous avions soif et faim mais nous avions refusé de quitter la fête durant laquelle nous voyions pour la première fois beaucoup d’algériens festoyer dans la rue en toute liberté". Et d’ajouter: "Les festivités s’étaient poursuivies pendant plusieurs jours au centre-ville de Khenchela". Pour sa part, Tahar Chekhab (87 ans), membre du Front de libération nationale durant la Révolution, assure également que le 5 juillet 1962 fut "historique" car, dit-il, la célébration de l’indépendance était sans précédent dans l’histoire de l’Algérie et les algériens n’avaient jamais connu de semblable.
Selon M. Chekhab, il avait été chargé ce jour-là de canaliser l’afflux des gen s qui déferlaient au centre-ville de Khenchela et de distribuer les drapeaux et les chapeaux avant de regagner son domicile en milieu de journée pour ramener son épouse et partager avec elle la joie de l’indépendance. Il se souvient avoir chanté et dansé avec son épouse, âgée d’à peine 20 ans, la fin de l’occupation et le recouvrement de l’indépendance et la souveraineté de l’Algérie, ajoutant avoir rencontré plusieurs centaines de personnes originaires de son village natal de Belguitane (commune d’Ain Touila), venus à pied, à dos d’ânes et de mulets, après avoir parcouru les 25 km qui séparent leur village de la ville de Khenchela pour célébrer l’indépendance. Tahar Chekhab se souvient également de ses larmes de joie à la vue du drapeau national hissé sur la place de la commune par les combattants de l’Armée de libération nationale, tandis que des centaines de personnes s’évanouissaient d’émotion devant cette scène en enlaçant et saluant les moudjahidine. Aujourd’hui, à l’occasion du 59ème anniversaire de l’indépendance, M. Chekhab exhorte les jeunes générations à rester fidèles aux principes de la glorieuse Révolution, au legs des chouhada et à contribuer à construire l’Algérie nouvelle dont ils rêvaient. 
 

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