Santé

Intolérances alimentaires comment fait-on le diagnostic ?

Publié par DK NEWS le 03-08-2021, 14h37 | 32
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Et si nos maux de tête, de ventre et autres désagréments quotidiens  provenaient en fait d'une intolérance alimentaire ? Déceler une intolérance relève souvent du casse-tête. De même qu'en identifier les causes. Deux experts expliquent comment faire le diagnostic. Un cheesecake qui passe mal, un plat de pâtes qui ballonne, et vous voici tenté d'incriminer le lait ou le gluten... Attention aux erreurs de diagnostic, prévient le Dr William Berrebi, gastro-entérologue : "Certains patients ont des troubles digestifs accompagnés de maux de tête, des symptômes qui pourraient faire penser à une intolérance alimentaire, mais qui parfois sont en réalité le signe de crises migraineuses. Il faut faire un interrogatoire complet du patient et agir avec méthode pour poser un diagnostic d'intolérance alimentaire."

Procéder par élimination est le plus sûr, mais surtout le plus sage pour ne pas passer à côté d'une pathologie plus grave. Il peut être utile de rechercher des antigènes spécifiques à la maladie cœliaque ou de faire doser la calprotectine fécale (par analyse des selles) pour écarter le diagnostic d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin. Si ces examens sont normaux, un régime d'éviction puis de réintroduction des aliments suspectés de provoquer des symptômes permet de valider, ou non, le diagnostic d'intolérance alimentaire.

IL FAUT BIEN DISTINGUER ALLERGIE ET INTOLÉRANCES
Beaucoup d'intolérances alimentaires "miment" les symptômes de l'allergie. Mais avec des différences de taille. "Les allergies alimentaires impliquent le système immunitaire, ce qui n'est pas le cas des intolérances" rappelle le Dr Chabane. Dans le cas d'une allergie, les cellules immunitaires ont été une première fois sensibilisées à l'aliment et ont développé des anticorps contre lui. Résultat : à chaque contact avec l'aliment, et quelle que soit la quantité ingérée, elles déclenchent une réaction inflammatoire rapide et brutale, pouvant aller jusqu'au choc anaphylactique et au décès. Rien de tout cela dans l'intolérance alimentaire : le système digestif a "simplement" des difficultés à assimiler les aliments. Il y a par ailleurs un effet "dose" : en deçà d'une certaine quantité ingérée, les symptômes sont généralement absents. Avant de commencer à limiter tel ou tel aliment, il est donc prudent de vérifier chez un allergologue qu'il n'y a pas de "vraie" allergie, aux conséquences potentiellement graves. Il réalisera des prick tests cutanés, qui permettront de détecter de manière sûre la sensibilisation à d'éventuels allergènes alimentaires.

MÉFIEZ-VOUS DES TESTS D'INTOLÉRANCE EN VENTE LIBRE
Alors que les tests pour dépister les allergies alimentaires (dites IgE-dépendantes) ne se font que sur ordonnance, chez un allergologue, il existe désormais des tests IgG sans ordonnance supposés déceler la sensibilité à certains aliments. Coûteux (entre 30 et 500 euros selon les labos et le nombre d'aliments testés), ils ne sont pas reconnus par les autorités de santé, et d'ailleurs pas remboursés.
"Ces tests sont une vraie escroquerie !lâche le Dr Berrebi. Y être positif veut simplement dire que vous avez mangé au moins une fois dans votre vie l'aliment testé." 
Confirmation du Dr Chabane, allergologue auteur d'un article de référence sur le sujet (voir ci-dessous). "Il suffit qu'un tout petit fragment d'aliment soit un jour passé dans le sang (ce qui arrive tous les jours et chez tout le monde) pour fabriquer ensuite des anticorps IgG spécifiques à cet aliment. En clair, faire ces tests, c'est comme jouer à pile ou face. Un test qui s'avère positif chez au moins 50 % des sujets sains n'est pas pertinent et ne peut pas être utilisé en routine pour rechercher une intolérance alimentaire, car il donne des résultats faussement positifs chez la majorité des personnes testées."

ATTENTION AUX RÉGIMES TROP DRASTIQUES
Manger "sans" est devenu courant. Selon le baromètre 2019 du blog Because Gus, 8 % des Français ont exclu le gluten de leur alimentation, mais seuls 38 % d'entre eux l'ont fait après avoir consulté un professionnel de santé.
De son côté, le régime pauvre en FODMAPs est de plus en plus populaire auprès des personnes souffrant de troubles intestinaux. Qui l'appliquent fréquemment sans l'accompagnement d'un diététicien, et sans bien en comprendre les principes. Ce régime comporte une phase de réintroduction des aliments trop souvent "zappée".
Conséquences ? Des carences, en fibres notamment, ce qui entretient l'éventuelle altération du microbiote à l'origine des intolérances. Mais aussi une vulnérabilité psychologique liée à l'ampleur des frustrations alimentaires. Sans oublier des résultats pas toujours à la hauteur des efforts déployés.
"Les gens font souvent des régimes trop drastiques, alors qu' ils pourraient peut-être tolérer quelques grammes de gluten ou de lactose par jour" constate le Dr Berrebi.

ET SI C'ÉTAIT UN SAMA ?
Ni une allergie classique ni une intolérance alimentaire, le Sama ou syndrome d'activation mastocytaire pourrait concerner 15 % de la population selon le Dr Chabane.
De quoi s'agit-il ? "D'une hyper excitabilité des mastocytes", ces cellules sentinelles de l'immunité qui vont surréagir à la présence de protéines de lait ou de blé, mais aussi de sulfites, de codéine ou d'alcool. Elles vont libérer de l'histamine et produire des médiateurs de l'inflammation (prostaglandines, leucotriènes...). C'est cette inflammation locale qui entraîne des symptômes de type nausées, mal au ventre ou diarrhée, mais aussi des migraines, vertiges ou de l'hypotension artérielle. "C'est un syndrome auquel il faut penser quand on se découvre intolérant à plusieurs aliments non apparentés et que l'on a par ailleurs d'autres troubles associés (anxiété, reflux gastro-œsophagien, réactions importantes aux piqûres d'insectes, règles abondantes...)",explique le spécialiste. La bonne nouvelle ? Le Sama se soigne avec des antihistaminiques.

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