
Le représentant spécial de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au Mali, Hamidou Boly, déclaré "persona non grata" par les autorités maliennes, a été accusé de mener des "activités de déstabilisation" de la transition, ont rapporté mardi des médias citant le ministre malien des Affaires étrangères.
"Hamidou Boly, représentant spécial de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, menait des activités de déstabilisation contre la transition avec des individus de la société civile, des partis politiques et des hommes de média", a déclaré, lundi soir, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Le gouvernement malien a déclaré lundi matin Hamidou Boly "persona non grata" au vu de ses ''agissements incompatibles avec son statut". "L'intéressé est engagé avec des groupes et des individus de la société civile comme du monde politique ou même du monde de la presse et entreprend des activités hostiles à la transition qui ne cadrent pas du tout avec sa mission", a indiqué Abdoulaye Diop à la télévision nationale malienne. Selon ce dernier, les diplomates ont une obligation de réserve et d'impartialité. "Ils ne doivent pas s'ingérer dans les affaires du pays", a souligné le chef de la diplomatie malienne. Il précise qu'avant d'arriver à ce stade, "le représentant de la CEDEAO a reçu plusieurs mises en garde qui lui ont été adressées, ensuite à la Commission de la CEDEAO et même à la présidence en exercice. Cependant, l'intéressé a continué à s'adonner à des activités qui sont incompatibles avec sa mission". "Et en tant que pays souverain, nous estimons qu'à un certain moment, si cette personne ne comprend pas les limites de sa mission qu'elle a outrepassées, il est du devoir des autorités en place de s'assumer", a souligné le ministre malien des AE. Et d'ajouter : "Avec la CEDEAO, nous souhaitons continuer des relations de bonne coopération, de solidarité avec les différentes instances. Nous demandons à la CEDEAO de désigner une autre personne qui a conscience des limites de son mandat et nous serons disposés à travailler avec cette personne pour faire avancer l'agenda de notre organisation". "Nous espérons qu'il (Hamidou Boly, ndlr) puisse quitter (le pays) dans des conditions de dignité, mais nous souhaitons qu'à l'issue du délai de 72 heures, il ne puisse plus être présent sur notre territoire", a conclu le ministre malien. Pour rappel, Hamidou Boly est accrédité au Mali depuis juillet 2019.