Société

SéTIF : Une anarchie totale dans les souks et les marchés

Publié par Azzedine Tiouri le 26-07-2014, 17h40 | 59
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Avec le développement économique et l’exode rural, notamment durant la décennie noire, Sétif a explosé en une grande ville urbaine, pour devenir une mégapole et ne pas déroger à la règle pour devenir ainsi ingérable sur certains aspects de la vie quotidienne, malgré la bonne volonté de ses responsables.

La sérénité et la tranquillité connues de la cité de Aïn El Fouara au cours des années 1960 à 1980 se sont estompées et ne sont plus qu’un rêve pour ses habitants. Sétif est devenue une cité trop bruyante, grouillante de monde à longueur de journée et la circulation est très dense partout, même dans les banlieues et cités périphériques.

Depuis quelques années, ce mois sacré de Ramadhan ne se caractérise plus que par la hausse des prix des denrées alimentaires, des viandes et des fruits et légumes, mais aussi par une certaine anarchie. Dans les souks et marchés, par exemple, les commerçants font du n’importe quoi.

L’informel se développe à tous les niveaux. Du jour au lendemain, tout un chacun et n’importe qui s’érige en commerçant pour vendre de tout et de rien.

Dans les alentours des marchés s’installent des étalages et des baraques au vu et au su de tous. On y vend des fruits et légumes, des dattes, des ustensiles de cuisine, des pâtisseries orientales, du pain, du lait, du lait caillé, du leben, des produits alimentaires périssables nécessitant pourtant une chaîne de froid, de la sardine etc.

Tous ces produits sont exposés à longueur de journée au soleil et celle de l’été, comme c’est le cas actuellement ne pardonne pas.

Durant cette période de la grande bouffe et de la forte demande, les consommateurs se bousculent en faisant du coude à coude pour faire leurs emplettes avec une absence totale d’hygiène. Les pickpockets et les voleurs à la sauvette se multiplient.

Absence de gestion 

A l’intérieur des souks et des marchés, très mal gérés et mal entretenus d’ailleurs, avec l’absence totale de gérants ou de responsables, les commerçants se disputent les espaces en les occupant illicitement ainsi que les couloirs réservés aux citoyens laissant à peine une petite place pour une personne de se mouvoir. 

Les sols sont quotidiennement jonchés de détritus, sans compter celles qui se trouvent devant toutes les portes de sortie et d’entrée. L’absence de culture propre à l’hygiène et la propreté est tel que tout le monde s’en fout.

Interpellés sur tous ces sujets brûlants qui font le quotidien de la cité, les différents élus et responsables de l’hygiène, tout en reconnaissant les faits se disent outrés par une telle situation défigurant l’aspect de la ville ayant la réputation d’être l’une des plus propres d’Algérie, jadis oui, mais plus maintenant.

‘’Avec le peu de moyens humains et matériels, déclarent-ils, nous ne pouvons assumer à nous seuls la propreté de toute une ville. Nous ne pouvons pas mettre une brigade de deux ou plusieurs contrôleurs dans chaque marché et dans chaque quartier.

C’est aux commerçants et aux citoyens d’assumer et de veiller aussi à la propreté de leur ville et de leur lieu de travail. C’est aussi aux consommateurs de veiller de ne pas acheter des produits périmés, exposés au soleil ou dans de l’emballage douteux. Tout cela fait partie d’une culture et on n’y peut rien. On ne peut être derrière chaque citoyen’’. 

Certains  marchés sont infestés de bestioles qui se permettent de sortir même en plein jour. Parlant de l’anarchie dans et autour de ces souks et marchés, les  commerçants attitrés et installés vous diront qu’ils sont submergés et envahis par les occasionnels et les informels qui s’installent en dehors et autour des bâtisses au point où ils ne peuvent plus travailler.  L’anarchie a gagné aussi les lieux du culte. 

Devant les portes de toutes les mosquées, des commerçants occasionnels proposant de tout, s’installent sans impunité au moment des prières, notamment celles du vendredi et du taraouih, gênant le plus souvent la fluidité des piétons.

On y rencontre également cette anarchie dans la façon de circuler, de stationner, si par chance l’on trouve de la place le long  des trottoirs, chez le jeune gérant de la rue, qui vous exige 50 dinars, sinon il n’est pas de votre véhicule. Ramadhan à bon dos pour faire passer tous les excès et les mauvaises humeurs des uns et autres.

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