Culture

L’exposition de Amine GOUTALI : «Les pierres précieuses», une Première

Publié par Djamel BOUDAA le 22-12-2021, 15h16 | 57
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L’artiste Amine Goutali, qui présente ses œuvres au Centre culturel universitaire d’Alger, a choisi comme éléments de composition les galets et comme thèmes l’Histoire, le Savoir et les Lettres, la Musique et la Mer.

L’exposition, la première du genre, comprend une trentaine de tableaux de différents formats, réalisés avec les galets de diverses couleurs et textures présentant parfois des stries de quartz ou d’autres minéraux, amassés au bord de la plage située à proximité de sa maison, et qui constitue pour l’artiste son espace de flâneries quasi-quotidiennes.

Ces fragments de roche à l’aspect arrondi et lisse, utilisés d’habitude pour donner une jolie touche déco au jardin à la fois élégante et originale, sont à la fois la matière et l’élément de composition des tableaux de cet artiste qui en a fait des œuvres d’art tenant de la sculpture, du bas-relief et de la décoration.           

 « J’ai toujours agi dans le respect scrupuleux du matériau. Je ne taille pas la pierre, ni ne la cisaille. Je n’utilise pas non plus de vernis ni de couleurs. C’est un peu ma façon de sensibiliser le public sur l’importance de l’écologie et de la nécessité de respecter et de protéger l’environnement » a indiqué à DK News, ce journaliste professionnel anciennement chef de la rubrique culturelle du journal «Horizons» et actuel rédacteur en chef adjoint dans le même quotidien.                                                                                                                      Réalisés à partir de galets de pierre naturelle érodée par le temps et l’eau de mer, ces tableaux de grande valeur plastique sont classés selon quatre thèmes – les thèmes de prédilection de Amine Goutali, à savoir : l’Histoire, le Savoir et les Lettres, la Musique et la Mer.

La première partie de cette exposition, dont le montage est à la fois réfléchi, judicieux et tenant compte des paramètres espace, lumière, parcours en rapport avec l’objet, est consacrée à l’Histoire nationale et comprend des tableaux évoquant une scène de combat de la glorieuse Armée de libération nationale contre l’armée coloniale,  la Résistance armée avec un hommage à l’Emir Abdelkader et Cheikh Bouamama et un Grand et Sublime Hommage au «Groupe des six », les Six Chefs Historiques du Front de Libération Nationale – Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’Hidi , Mostéfa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Krim Belkacem et Rabah Bitat- à l’origine du Déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954. Ce tableau s’intitule « Les Fondateurs ».  Dans cette partie est également exposé un tableau intitulé « Le supplicié » évoquant la torture pratiquée à grande échelle sur les Algériens, pendant la guerre, par les colonialistes. 

La seconde partie de cette collection exposée, une collection caractérisée par une finesse dans la composition malgré la nature brute du matériau, met en valeur l’importance de la Culture, particulièrement le livre et la lecture avec notamment l’œuvre portant le beau titre « Belles lettres sur le rivage » représentant un homme au bord de l’eau et absorbé par la lecture d’un livre. Dans cette partie est également évoqué le talentueux écrivain Kateb Yacine, auteur de la célèbre et immortelle œuvre « Nedjma », à travers un tableau montrant un personnage penché sur sa machine à écrire sûrement en train d’écrire un livre et lui faisant face une bibliothèque regorgeant de livres.

Un autre hommage a été aussi rendu par Amine Goutali, un passionné de livres et de lecture, à cet autre grand écrivain qu’est Malek Haddad à travers le tableau intitulé « L’élève et la leçon », du nom du livre de l’auteur, qui a écrit aussi notamment «La dernière impression», «Je t’offrirai une gazelle» et l’émouvant roman « Le quai aux fleurs ne répond plus ».

La troisième partie de ces œuvres, empreintes de beaucoup de sensibilité et de poésie, mettent en exergue la valeur du patrimoine musical national, se distinguant par la diversité des genres musicaux, son riche répertoire et la compétence avérée de ses artistes, dont le talent est reconnu à travers de très nombreux pays. Parmi les œuvres exposées figurent « El Hadj M’Hamed wa djmaatou » (NDLR ce dernier terme signifie sa troupe), « Airs du bled » et « Le violoncelliste ». Est également évoquée à travers cette exposition, empreinte de beaucoup de sensibilité, « Hizya », héroïne d’une élégie du poète algérien Mohamed Ben Guittoun, composée en 1878 et qui fera sa renommée dans le Constantinois d’abord puis à travers toute l’Algérie, et interprétée majestueusement par les célèbres chanteurs Abdelhamid Ababsa (15/12/1918- 15/05/1998) et Khelifi Ahmed (1921-18/03/2012).

L’artiste, qui a aussi évoqué le soufisme à travers « Cordes mystiques », « Transcendance », « Notes céleste » et « Soufi, mon amour » du titre du roman de l’écrivain turc Elif Chafak, a inclus dans la dernière partie de son exposition le thème de la mer dont les œuvres « La prise surprise », « A l’abordage », « De fils en fils », « Immersion », abordant la pratique du surf, la pêche et la plongée sous-marine, sont un hymne à la nature. « Tout repose sur la conception de l’idée d’abord puis en allant vers le détail des éléments qui constituent le tableau. Quelquefois, je m’inspire de photographies et de certains tableaux.

Les scènes de vie m’interpellent. Je les reprends avec des galets », a souligné le journaliste-artiste qui a évoqué son enfance en se souvenant du mot « Taftafa » (NDLR mot populaire ancien pour désigner motocyclette) titre de l’un de ses tableaux mais l’œuvre qui paraissait avoir une valeur sentimentale incommensurable dans son souvenir semblerait être celle intitulée « Hommage à ma grand-mère ». Un tableau, suscitant beaucoup d’émotion et représentant une vieille dame en haïk tenant par la main un petit enfant, l’emmenant vers l’école, ce prestigieux Lieu du Savoir.      

« Cette exposition est polyvalente en matière de thématique. Prochainement, je vais aller vers des thématiques plus précises. Je pense consacrer une collection à la ville d’Alger et une autre au Sahara », a conclu l’artiste dont l’exposition « Pierres précieuses » se poursuivra jusqu’à l’avant-dernier jour de l’année 2021.

 

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