Santé

Bleus et bosses : avez-vous vraiment les bons réflexes ?

Publié par DK NEWS le 30-01-2022, 14h24 | 12
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Les bleus et les bosses apparaissent le plus souvent en cas de choc ou de chute. Quels sont les symptômes qui doivent alerter ? Et comment soulager un bleu ou une bosse ? On fait le point avec Pascal Cassan, médecin urgentiste et médecin conseiller national à la Croix-Rouge française.

 

Bleus, bosses, contusions, ecchymoses ou hématomes, que signifient tous ces termes ?

Le plus utilisé est le terme "bleu". Il correspond en réalité à une ecchymose, c'est-à-dire un épanchement de sang diffus sous la peau venant des petits vaisseaux, qui s'accompagne d'un faible gonflement.

L'hématome correspond lui aussi à un épanchement de sang, mais venant de plus gros vaisseaux. Il apparaît comme une lésion colorée et produit un gonflement.

Les bosses comme les contusions sont des meurtrissures des tissus sans déchirure, caractérisées par un gonflement - ou œdème - et parfois une tâche colorée.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES ?

Les symptômes des bleus, ecchymoses et hématomes sont une couleur bleutée et un gonflement. Le bleu tire rapidement vers le violet, puis vers le jaune et le verdâtre. Cette évolution des couleurs est normale, rassure le docteur Pascal Cassan, médecin urgentiste et médecin conseiller national à la Croix-Rouge française.

"Au départ, les bleus sont toujours bleus car l'amas de sang coagule : il perd son oxygène et donc sa couleur rouge, décrit-il. Ensuite, les différentes couleurs dépendent de l'avancée de la dégradation de l'hémoglobine, la molécule située dans les globules rouges qui transporte l'oxygène. Les différents produits formés à mesure que les globules blancs "mangent" l'hémoglobine influencent les modifications de la couleur du bleu", détaille le médecin urgentiste.

Outre la couleur, les douleurs au niveau de la zone du choc sont aussi un symptôme de contusion, d'ecchymose ou d'hématome.

LES DIFFÉRENTES CAUSES DES BLEUS ET DES BOSSES

La principale cause des bleus et des bosses est traumatique : "coup, choc brutal ou chute", liste Pascal Cassan.

Mais il existe aussi des causes non traumatiques, liées par exemple à la prise de médicaments. "Les personnes âgées sous anticoagulants par exemple auront plus facilement des bleus que les autres personnes", note le médecin urgentiste.

Des pathologies des plaquettes, ces cellules du sang responsables de sa coagulation, peuvent aussi favoriser l'apparition de bleus pour des chocs presque bénins. Il appartiendra alors au médecin d'explorer la cause de ces ecchymoses ou de ces hématomes fréquents pour diagnostiquer une éventuelle maladie du sang.

Enfin, depuis le début de la vaccination contre le covid-19, des personnes vaccinées se sont plaintes de l'apparition de bleus au niveau du site d'injection du vaccin. "C'est possible et cela est lié à une réaction immunitaire qui peut faire varier notre coagulation", explique le docteur Cassan. Mais que les vaccinés se rassurent : "ces petites variations de la coagulation sont sans gravité et se résolvent toutes seules la plupart du temps", poursuit le médecin.

BLEUS ET BOSSES : COMBIEN DE TEMPS DURENT-ILS ?

Les bleus et les bosses peuvent durer plusieurs semaines, selon la zone touchée, l'impact du choc à l'origine du traumatisme et la capacité de chaque corps à dégrader l'hémoglobine.

Un hématome à l'œil, communément appelé "œil au beurre noir", peut ainsi durer deux à trois semaines.

La durée de l'hématome, de l'ecchymose ou de la contusion n'est pas un signe d'alerte, rassure le docteur Cassan.

QUELS TRAITEMENTS POUR LES SOULAGER ?

Que le bleu soit situé sur le visage, les jambes, les bras ou les chevilles, un seul geste permettra de le limiter : l'application de glace pendant 10 à 15 minutes. Glace qu'il faudra mettre dans un petit sac plastique recouvert d'un linge pour ne pas être trop agressif vis-à-vis de la peau.

Pourquoi la glace est-elle efficace ? Parce qu'elle "ressert très vite les vaisseaux", décrit le docteur Pascal Cassan.

Comme le bleu correspond à une accumulation de sang sous la peau, plus vite la glace sera appliquée, plus vite les vaisseaux seront fermés. Donc plus vite le saignement sera stoppé et moins l'hématome sera important.

Si la douleur liée au bleu ou à la bosse est importante, la prise de médicaments antalgiques comme du paracétamol ou un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) est possible. Évitez en revanche de prendre de l'aspirine car elle fluidifie le sang et empêche la coagulation.

REMÈDES NATURELS, LE VRAI DU FAUX

Un remède fréquemment utilisé contre les bleus et les bosses est l'arnica. Aucune étude scientifique n'a à ce jour pu démontrer la preuve d'une efficacité de l'arnica contre ces blessures. Mais "utiliser une préparation à base d'arnica ne peut pas faire de mal, à condition qu'elle soit utilisée en complément de la glace et non à la place", affirme le docteur Cassan. D'autres remèdes sont parfois utilisés pour dégonfler un œdème ou faire partir un bleu : des tranches de pomme de terre crue, de l'argile verte, une escalope de poulet ou encore des pièces de monnaie à appliquer sur les contusions et les bleus. Dans tous ces exemples, c'est en réalité le froid qui agit, analyse le médecin. Préférez plutôt la glace, car si le choc s'accompagne d'une petite plaie, ces remèdes peuvent véhiculer des germes et être à l'origine d'une infection.

QUELLES SONT LES RISQUES DE COMPLICATION ?

D'une manière générale, il faudra s'inquiéter si la zone du bleu ou de la bosse devient rouge, chaude ou douloureuse : "ce sont les signes d'une infection", révèle le docteur Cassan.

D'autres complications existent, notamment si le coup à l'origine du traumatisme était violent. "Si l'attitude de la victime est modifiée, notamment si elle présente des troubles de la concentration, une somnolence voire une perte de connaissance, il faut appeler le Samu pour rechercher un éventuel traumatisme crânien", alerte l'urgentiste.

Ensuite, il existe un risque de compression si le traumatisme concerne des zones souples, comme l'œil et les testicules. Une compression du réseau vasculaire de l'œil et une compression testiculaire représentent un risque de perte de ces organes. "La survenue d'un hématome dans ces deux régions doit pousser à consulter", conseille enfin le médecin urgentiste.

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