Economie

Pétrole : La baisse des investissements et des réserves commerciales à l'origine de la hausse des prix

Publié par DK NEWS le 31-01-2022, 16h32 | 20
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L'expert en énergie Mahmah Bouziane a attribué la récente hausse des prix du pétrole à la forte baisse des investissements pétroliers et des réserves commerciales dans les pays consommateurs.

Dans un entretien à l’APS, l'expert a estimé que la hausse des prix du pétrole (90 USD actuellement) résultait d'un certain nombre de facteurs structurels, liés notamment à la baisse des investissements dans la chaîne de l'industrie pétrolière et des capacités de réserves de production dans la plupart des pays producteurs de pétrole.

De plus, a-t-il ajouté, les réserves commerciales de pétrole ont diminué dans les pays consommateurs, atteignant dans les pays de l'OCDE des niveaux jamais enregistrés depuis l'an 2000. L’expert a également cité d'autres facteurs conjoncturels, notamment l'augmentation des prix du gaz, qui a amené les consommateurs à se tourner vers le pétrole comme ressource alternative, la situation géopolitique à la frontière entre la Russie et l’Ukraine, le dossier nucléaire iranien et l’état des approvisionnements dans certains pays producteurs comme la Liby e, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Nigeria. Ces facteurs font planer l'incertitude sur les prix du pétrole à l’avenir, car il est difficile de prévoir l'évolution des relations russo-ukrainiennes et comment elles pourraient affecter les approvisionnement en gaz via Nord Stream, de même qu’il est impossible de savoir si un accord définitif sera trouvé sur le dossier nucléaire iranien qui permettrait le retour de la part de l'Iran dans la production mondiale de pétrole, a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le débat tourne toujours autour du mix énergétique de l’Europe et de la possibilité de relever le taux de l’énergie nucléaire et du charbon, en vue d’assurer la sécurité énergétique en dépit des objectifs de la neutralité climatique annoncés.

Les cours à plus de 100 USD ne servent pas les intérêts des pays producteurs

L’expert prévoit que tous ces facteurs réunis et qui augmentent l’état d’incertitude sur le marché, entraînent une mobilité des cours qui croissent et décroissent, à l’instar de ce qui s’est produit en novembre et en décembre passés, lorsque les cours sont montés à des niveaux frôlant les 85 USD avant de baisser, quelques  semaines plus tard, à 70 USD. Ainsi, les cours du pétrole connaîtront probablement, durant l’année 2022, « des bonds et des reculs », mais dans la fou rchette oscillant entre 80 et 90 USD.

Partant, M. Bouziane a souligné le rôle de l’alliance « Opec+ » à même d'entraîner les cours vers cette «zone de sécurité », en s’adaptant ) l'évolution du  marché de façon urgente. Dans ce cadre, l’expert a estimé que l’accord Opec+ représente « le véritable garant » de la stabilité des cours sur le marché.

L'Opec et ses alliés hors organisation ne visent pas un prix précis mais à assurer un équilibre "durable" entre l'offre et la demande, de façon à garantir les approvisionnements à long terme, dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs.

Il a ajouté que "le marché pétrolier mondial a besoin d'une organisation comme l'Opec qui ne cherche pas à réaliser des profits énormes au détriment de l'économie mondiale et ne met pas en péril l'équilibre du marché en cas de situation de force majeure (pandémie, conflits...). Par ailleurs, l'expert a mis en garde contre une éventuelle hausse des prix à des niveaux records pouvant atteindre 125usd, voire même 150usd, comme l'indiquent certains rapports. Et d'ajouter que de telles analyses alimentent la spéculation pour l'achat et le stockage de grandes quantités de pétrole en attendant que les prix remontent pour les revendre, une situation très préjudiciable aux économies des pays producteurs de pétrole c omme l'Algérie.

La hausse des cours du pétrole au-dessus des "niveaux de sécurité entre 80 et 90 dollars" sera préjudiciable aux budgets des pays producteurs de pétrole, dont l'Algérie, car elle se répercutera sur les prix des biens de consommation importés et les coûts de transport. Ainsi, la stabilité des prix du pétrole dans la zone de sécurité est « vitale » car elle contribue à clarifier la vision des pays producteurs pour planifier leurs budgets annuels et lancer de nouveaux investissements dans les domaines de l'énergie, y compris les énergies renouvelables et vertes, souligne M. Bouziane.

 

 

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