
Les tensions se sont accrues entre la Russie et les pays occidentaux autour de l'Ukraine, au moment où les Etats-Unis et le Royaume Unis brandissent la menace de nouvelles sanctions contre Moscou.
Après des semaines de tensions croissantes autour de l'Ukraine, avec des rapports indiquant que la Russie a déployé des milliers de soldats près de sa frontière, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu lundi sa première réunion pour discuter des moyens d'arriver à une désescalade de la crise.
S'adressant aux membres du Conseil, la secrétaire générale adjointe aux Affaires politiques et à la Consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, a réitéré l'appel du secrétaire général de l'ONU selon lequel "il ne peut y avoir d'alternative à la diplomatie et au dialogue".
Soulignant les "préoccupations complexes et anciennes en matière de sécurité et les perceptions de la menace qui ont été soulevées", Rosemary DiCarlo, a répété que "toute intervention militaire impliquant la Russie ou les forces de l'alliance de l'OTAN, qui sont également en état d'alerte, doit être évitée".
La réunion du Conseil de sécurité intervient alors que les membres de l'OTAN prévoient des déploiements supplémentaires dans les Etats membres d'Europe de l'Est.
L'OTAN a indiqué que 8 500 soldats étaient désormais en état d'alerte.
Efforts diplomatiques tous azimuts
Pour tenter de décrisper la situation, des discussions diplomatiques ont eu lieu et d'autres sont en cours.
Ces efforts comprennent la réunion du 13 janvier à Vienne organisée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et la réunion du 21 janvier entre le Secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Genève.
Le 26 janvier, une réunion "format Normandie" (un groupe comprenant la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine créé en 2014 pour traiter le conflit en Ukraine) s'est tenue à Paris.
Une autre réunion sous ce format est prévue à Berlin au cours de la deuxième semaine de février.
Pour l'ONU, cette deuxième rencontre est "un autre signe que la diplomatie peut fonctionner".
Néanmoins, les Nations unies restent "grandement préoccupées par le fait que, alors même que ces efforts se poursuivent, les tensions continuent de s'intensifier dans un contexte de renforcement militaire dangereux au cœur de l'Europe ".
Dans le sillage, le Danemark a affirmé être prêt à envoyer des équipements militaires en Ukraine à l'heure où les pays occidentaux intensifient les efforts pour éviter l'éclatement d'un conflit avec la Russie.
De leur côté, les Etats-Unis ont préparé des "dispositifs de sanctions spécifiques contre des membres de l'élite russe et leurs familles".
S'agissant de la Grande-Bretagne, elle préparait une nouvelle législation pour durcir son régime de sanctions qui pourrait être utilisé contre Moscou. En réaction à l'annonce de Londres, le Kremlin a accusé lundi les autorités britanniques de préparer une "attaque" contre les entreprises russes.
Privilégier le dialogue
S'adressant au conseil de sécurité, la représentante des Etats-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a qualifié la situation d'"urgente et dangereuse".
Mme Thomas-Greenfield a déclaré qu'elle continuait d'espérer que la Russie choisisse la voie de la diplomatie, soulignant toutefois que la communauté internationale "ne peut pas attendre et voir".
L'Ambassadrice a conclu en disant: "Nous cherchons la voie de la paix.
Nous cherchons la voie du dialogue. Nous ne voulons pas de confrontation.
Mais nous serons décisifs, rapides et unis si la Russie envahit à nouveau l'Ukraine", a-t-elle dit.
Prenant la parole à son tour dans la salle du Conseil, l'ambassadeur de Russie, Vasily Nebenzia, a nié une fois de plus que son pays ait un quelconque projet d'invasion de l'Ukraine.
L'ambassadeur Nebenzia a mis en doute le chiffre de 100.000 soldats, ajoutant que tous les déploiements avaient eu lieu à l'intérieur du territoire russe, ce qui s'est souvent produit auparavant, à des degrés divers.
"Il n'y a aucune preuve pour confirmer ces graves accusations" d'une évolution vers la guerre, a-t-il dit.
S'adressant aux ambassadeurs, le représentant permanent de l'Ukraine à l'ONU, Sergiy Kyslytsya, a fait valoir que des "discussions sérieuses" au sein du Conseil de sécurité pour trouver une issue diplomatique à la crise étaient nécessaires maintenant,"plus que jamais".
"L'Ukraine ne voit aucune alternative à la résolution pacifique du conflit en cours (...)", a ajouté M. Kyslytsya.
Le conflit en Ukraine qui éclaté en mars 2014, a coûté la vie à plus de 14.000 personnes, dont environ 3.000 civils et blessé plus de 7.000 civils, selon l'ONU.