Culture

Décès de M'Hamed Benguettaf : Des hommes de théâtre saluent les qualités de l'artiste et du gestionnaire

Publié par DK News le 06-01-2014, 15h54 | 161
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Des hommes de théâtre ont rendu hommage, dans des déclarations à l'APS, aux qualités artistiques du dramaturge et comédien algérien M'Hamed Benguettaf, décédé dimanche soir à Alger à l'âge de soixante-quinze ans, tout en rappelant son rôle dans la promotion des jeunes talents à travers sa fonction de directeur du Théâtre national algérien (TNA).

Très affecté par la disparition de ce «compagnon de route» , Dris Chekrouni, comédien et directeur artistique au TNA, a estimé que c'est «une partie de la mémoire du théâtre algérien qui disparaît» avec la mort de Benguettaf.

Abdelhamid Rabia, dramaturge et comédien, a salué, quant à lui, la «générosité et l'esprit d'ouverture» du défunt qui a de tout temps, dit-il, cherché à «répercuter les réalités sociales algériennes sur les planches pour éveiller les consciences» à travers ses nombreuses créations.

De son côté, le directeur technique du TNA, Abdelekrim Lahbib, a qualifié M'Hamed Benguettaf de «locomotive» du théâtre algérien, et qui lui a permis de rayonner, particulièrement dans les années 1980, a-t-il estimé.

Il rappelle également la «force» de l'écriture théâtrale du défunt, puisée en partie dans son expérience d'adaptation de grands auteurs comme l'écrivain égyptien Toufik El Hakim ou le poète turque Nazim Hikmet.

Le directeur de la communication du TNA, Fethelnour Benbrahim, a salué pour sa part «l'homme de principes et le gestionnaire» du Théâtre national algérien qui a su, dit-il, apporter «un nouveau souffle» à cette institution depuis 2003, en favorisant notamment, «l'émergence des jeunes talents» et en œuvrant pour la promotion du 4ème art dans toutes les régions d'Algérie.

Il citera l'exemple des Journées du Théâtre du sud, une manifestation qui offre, depuis sa création en 2007, un espace d'expression à des comédiens, auteurs et metteurs en scène des régions du sud de l'Algérie (Tamanrasset, Adrar, Ouargla, etc.).

Tout en déplorant la perte d'un «autre pan de l'histoire du théâtre algérien» qui a «côtoyé les plus grands pour devenir lui même un grand», le journaliste et auteur Bouziane Benachour a rappelé l'apport «important» du défunt au théâtre radiophonique à travers son travail à la Radio nationale à partir de 1963.

Ce rôle s'est également manifesté sur les planches du TNA à partir de 1966, rappelle M. Benachour, en évoquant le comédien et surtout l'auteur porteur d'un «nouveau courant» dans le théâtre à travers des créations en Arabe algérien, «puisées dans les profondeurs» de la société.

Cet esprit novateur de M'Hamed Benguettaf s'est aussi illustré dans son rôle de «plume attitrée» de la compagnie «Masrah El Kalâa» qu'il a fondé en 1990 avec Ziani Cherif Ayad, Azzeddine Midjoubi et Sonia.

Abondant dans le même sens que Fethelnour Benbrahim, M. Benachour a salué «l'ouverture aux jeunes créateurs» qu'a connue le TNA sous la direction du défunt, une réalité qui a permis depuis 2003 «à une génération de comédiens, auteurs et metteurs en scène de toute l'Algérie de jouer et de créer en toute liberté», a-t-il estimé.

 Né le 20 décembre 1939 à Hussein Dey (Alger), M'hamed Benguettaf intègre la Radio algérienne en 1963 avant de se lancer dans le 4ème art en tant qu'auteur et adaptateur au Théâtre national algérien entre 1966 et 1989.

En 1990, il fonde la compagnie «Masrah El Kalâa» (Théâtre de la Citadelle) avec, entre autres, le dramaturge Ziani Cherif Ayad avant de diriger le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi à partir de 2003.

Auteur de nombreuses pièces de théâtre comme «Djeha et les gens»(1980), «Arrêt fixe» (1995) ou encore «Fatma» (1998), M'Hamed Benguettaf s'était également illustré en tant que comédien en interprétant des rôles dans des œuvres de dramaturges algériens (Kateb Yacine, Ould Abderrahmane Kaki...) ou du répertoire universel comme Shakespeare, Molière ou Brecht.
Le défunt sera enterré lundi après-midi au cimetière d'El Alia à Alger.

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