Santé

Transpiration : Quelles solutions pour la bloquer ?

Publié par DK NEWS le 05-03-2022, 14h36 | 23
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La transpiration peut gâcher la vie de certaines d'entre nous. Pour celles qui transpirent vraiment beaucoup, l'ionophorèse, le Botox® ou la chirurgie peuvent être des solutions au long cours. Le point sur les différentes solutions avec la Dre Martine Schollhammer, dermatologue (Brest).

Après un footing, avant une grosse réunion, ou allongée en plein soleil, c'est inévitable : auréoles sous les bras, perles de sueur au front et mains moites sont de la partie, invitées indésirables. Suer n'est jamais agréable, mais c'est normal. Et surtout, indispensable ! "En conservant la température corporelle autour de 37 °C, la transpiration nous évite la surchauffe", affirme la Dre Martine Schollhammer, dermatologue.

Lorsque le thermomètre se met à grimper, le cerveau envoie l'ordre aux glandes sudoripares (ou sudorales) de sécréter de la sueur. Présentes sur tout le corps - et particulièrement nombreuses au niveau des aisselles, des plantes des pieds et des paumes des mains -, ces glandes entrent en action. Et la sueur qu'elles libèrent, en s'évaporant, refroidit le corps.

Transpiration excessive : c'est l'hyperhidrose

La transpiration a aussi d'autres bienfaits plus confidentiels. "Elle permet l'humidification de la peau, notamment au niveau des mains et des pieds", précise notre experte. Et cela est loin d'être anecdotique : c'est ce qui nous permet de marcher en limitant les frottements, et de saisir plus facilement un objet. "Elle participe aussi à l'élimination des toxines et des déchets organiques." Mais parfois, ce beau système s'emballe. En cas de transpiration excessive, les médecins parlent d'hyperhidrose.

Peur de serrer des mains, angoisse de parler en public, la chemise trempée et le front dégoulinant… Si cette pathologie n'est pas grave, elle peut faire vivre un cauchemar à ceux (et celles) qui en sont victimes.

Quelles solutions pour bloquer la transpiration ?

Lorsque cette affection est modérée, elle est traitée localement avec des antitranspirants à base de chlorure d'aluminium. Pour les cas plus gênants, l'ionophorèse donne d'assez bons résultats. Cette technique consiste à plonger pieds et mains dans une bassine d'eau traversée par un courant électrique créé par deux électrodes.

Lorsque les causes relèvent du stress, des antidépresseurs, des bêtabloquants ou des anxiolytiques sont préconisés. Mais la véritable révolution est venue de la toxine botulique : pour les 1 % d'adultes qui transpirent à l'excès sous les aisselles à cause de la suractivité de leurs glandes sudoripares, cette toxine (le fameux Botox®) est une solution.

Enfin, si l'hyperhidrose résiste, il reste la chirurgie. La plus fréquente concerne les aisselles : radicale, elle supprime le ganglion qui contrôle la transpiration, mais n'est pas sans risque (transpiration déplacée, fatigue chronique...). Aussi, n'hésitez pas à prendre plusieurs avis.

Des lingettes qui bloquent la sueur

Déjà vendues, uniquement aux États-Unis pour l'instant, des lingettes imprégnées de glycopyrronium, appelées Qbrexza, bloquent la production de sueur. Il suffit de les passer une fois par jour sous les aisselles. Simple et efficace ! De leur côté, des chercheurs sud-coréens ont mis au point un spray au botox pour limiter, voire stopper, la transpiration excessive des paumes des mains et des aisselles. Leurs résultats prometteurs ont été publiés en janvier dans la revue "Skin research technology". On attend des tests menés à plus grande échelle pour espérer ce nouveau traitement.

1/6 - L'ionophorèse, pour les mains et les pieds

Le principe ? Plonger ses mains et/ou ses pieds dans un bac rempli d'eau et traversé par un courant électrique faible. Les séances, de 20 minutes environ, peuvent provoquer une sensation de picotement, mais pas de forte douleur. "C'est très efficace pour diminuer la sudation des mains et des pieds". Si les premières séances ont lieu chez le dermatologue (environ 20 € la séance), on peut ensuite acheter un appareil, pour poursuivre le traitement à la maison. "Au début, trois fois par semaine puis, en entretien, une fois tous les quinze jours." Formellement contre-indiqué chez les porteurs de pacemaker.

2/6 - Des antiperspirants sous les aisselles

La sueur ne sent rien. L'odeur désagréable vient en fait des bactéries présentes à la surface de la peau. En décomposant les protéines contenues dans la sueur, ces bactéries dégagent un fumet malodorant. Pour limiter les odeurs et la transpiration, rien de tel que des douches régulières et des aisselles épilées, car les poils retiennent ces bactéries. "Quand la transpiration est excessive, je recommande des antiperspirants, à base de sels d'aluminium", indique la Dre Schollhammer. En obstruant les glandes sudoripares, c'est comme s'ils fermaient durant quelques heures le robinet de la transpiration. Ils sont à appliquer d'une fois par jour à deux-trois fois par semaine, avant d'aller dormir, sur des aisselles sèches et non irritées (donc pas sur une peau fraîchement rasée ou épilée).

3/6 - Des micro-ondes, avant-gardistes

Chauffées, les glandes sudorales s'autodétruisent. C'est en partant de ce constat qu'a été lancée MiraDry. "Cette machine chauffe les glandes sudorales - pour l'instant, uniquement celles des aisselles - avec des micro-ondes courtes. Plébiscitée aux États-Unis, elle est encore peu utilisée en France." Pourtant, en une ou deux séance(s) d'1 heure sous anesthésie locale (compter 2000 € la séance), la transpiration est réduite de 80 %. Le résultat est immédiat et irréversible, contrairement aux injections de toxine botulique. Un investissement sur la durée avec bénéfice collatéral : près de 80 % des poils sous les aisselles disparaissent en même temps.

4/6 - Des injections de botox, efficaces mais chères

Le botox ne fait pas qu'effacer la ride du lion. Il sait aussi mettre au repos les glandes sudorales des aisselles pendant quatre à six mois. Le produit est injecté dans les aisselles par un dermatologue, après application d'une crème anesthésiante. C'est efficace, mais onéreux. Pour une séance de 15 minutes, compter entre 400 € et 500 €. Il peut y avoir de légers effets secondaires, comme un hématome au point d'injection, une faiblesse musculaire ou des fourmillements.

5/6 - Des médicaments anticholinergiques

Le plus souvent, l'hyperhidrose est dite "localisée", c'est-à-dire limitée à certaines parties du corps. Quand elle est généralisée à tout le corps, le médecin peut prescrire des médicaments anticholinergiques. Mais en raison de leurs potentiels effets secondaires (comme une sécheresse de la bouche), mieux vaut les utiliser avec modération.

6/6 - Il y a aussi la chirurgie

En dernier recours, il reste la chirurgie : la sympathectomie thoracique consiste à couper les nerfs responsables de l'hypersudation. Mais cette opération est très décriée, car sa principale complication est une transpiration compensatoire ailleurs sur le corps, par exemple au milieu du dos, parfois pire que le problème initial.

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