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Soixantenaire de l’indépendance : Retour sur le rôle actif du martyr Mokhtar Kritli dans les préparatifs de la Révolution (TEMOIGNAGES)

Publié par DK NEWS le 16-08-2022, 16h44 | 28
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Le martyr Mokhtar Kritli, dit Si Ben Youcef, enfant de la ville de Guerouaou (nord de Blida), a joué un rôle actif dans les préparatifs du déclenchement de la Révolution à travers la mise en place d’une unité de fabrication de bombes, d’explosifs et de poudre noire (baroud), ont affirmé dans leurs témoignages ses anciens compagnons de lutte.   

Si Ben Youcef, qui n’avait ménagé aucun effort au cours des préparatifs de la Révolution, a contribué à la mise sur pied d’un centre de fabrication de poudre à canon, de bombes et d’explosifs, convaincu qu’il fallait répondre au colonisateur français dans la seule langue qu’il comprend, celle des armes, selon les témoignages de 18 moudjahidine relevant de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), rapportés dans un document conjointement établi et dont une copie a été obtenue par l’APS.

Le rôle de Mokhtar Kritli ne s’est pas limité aux préparatifs de la Révolution, puisque dès le déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954, il avait exécuté, dans la région de la Mitidja qui était sous son contrôle direct, plusieurs opérations armées contre les forces coloniales.

Les moudjahidine Ahmed Bouchaib, M’hamed Fettal, Mustapha Aid, Boualem Kanoun, Abdelkader Rabah, Slimane Tayeb, Boualem Boukaraa, Boualem Bouregaa, Abdelkader Khali, Ahmed Belhouan, Kadour Maskri, Mahfoud Aoucha et Mahmoud Aissa El-Bey, ainsi que Mohamed El-Amraoui,

Mohamed Hmidouch, Omar Abderrahmane, Mohamed Messari et Tayeb Barzali, attestent de ce rôle dans le document-témoignage élaboré conjointement.

De son côté, le militant Omar Azzi a confirmé dans son témoignage au moudjahid Mahfoud Slimane, rapporté dans la série de livres « Héros de Blida, d’après les témoignages des compagnons de lutte et des familles des martyrs », que Si Ben Youcef avait organisé les premières opérations au déclenchement de la Révolution dans la nuit du 1er novembre 1954 et avait fait partie du groupe ayant attaqué le centre téléphonique de Boufarik.

Avant le déclenchement de la Révolution, Si Ben Youssef était le responsable de l’organisation pour la région de la Mitidja où il avait mis en place les premières compagnies et groupes de Fidaï de Blida et sa banlieue. Il s’est consacré au recrutement et à la formation des moudjahidine dont certains sont devenus de grands chefs de guerre et se sont investis corps et âme dans la guerre de libération nationale.

Parmi les chefs qui étaient sous ses ordres, figurent Souidani Boudjemâa, Si Zoubir, Boualem Nemdil, Hocine Doudou et Ali Barzali, Ali Ben Karban, Boualem Kanoun, Mohamed Mellah et Mustapha Si Djeha.

Une lutte acharnée pour déjouer les plans coloniaux

Avant la Révolution, Si Ben Youcef était responsable de la Kasma de Soumâa à la même période où le maire de ce village, le colonel Astier, conseiller du gouverneur général d’Alger, tentait de faire de l’Algérien un être sans volonté destiné à servir le colonialisme. Une démarche d’asservissement contre laquelle s’était insurgé Si Ben Youcef en déjouant tous les plans du colonel Astier visant à pousser l’Algérien à se soumettre au colonialisme.

Mokhtar Kritli qui s’était dressé contre les méthodes coloniales d’asservissement du peuple algérien, organisait des meetings dans les douars, les forêts et les maisons, dévoilant les visées du colonialisme et du maire et appelant les intellectuels et les militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) de Blida et d’Alger à animer des conférences et à organiser des débats avec des militants afin de relever leur niveau politique et idéologique.

Ces militants, grâce au plan de Si Ben Youcef, avaient réussi à déjouer les plans du colonisateur, réduisant les partisans de la politique coloniale à un petit groupe ne dépassant pas les dix individus rassemblés autour du colonel Astier.

Parallèlement, les jeunes de Soumâa, Bouinan et Boufarik avaient rallié le parti (MTLD),faisant de la Kasma de cette région un exemple à suivre au niveau national et ce, malgré la politique d’oppression pratiquée par le colonialisme qui n’a jamais accepté qu’une organisation aussi forte soit créée au cœur de la Mitidja.

Le moudjahid Mohamed Meftah, compagnon d’armes de Mokhtar Kritli, a indiqué, lors d’une émission radiophonique, que Si Ben Youcef portait la cause algérienne dans son cœur. Il avait organisé plusieurs meetings auxquels participaient des militants qui n’étaient pas rattachés à sa Kasma, ainsi que des responsables au niveau national, dont la réunion de Sidi El Mehdi en 1950, celle de Guerouaou en 1951 et Oued El Khemis en 1952 dans le but d’insuffler l’esprit patriotique dans le cœur des combattants en préparation de la Révolution.

Selon le document co-rédigé par les 18 moudjahidine, Si Ben Youssef a été le premier moudjahid que les forces coloniales ont à tout prix cherché à arrêter dès le déclenchement de la guerre (1er novembre 1954), mais en vain, grâce à sa vigilance constante.

Il avait également contribué à étendre l’Organisation en dehors de la Mitidja, grâce à ses relations solides et avec toutes les parties du Centre. Il avait contacté le Chahid Tayeb Djoughlali dans le zone de Beni Yakoub (Médéa) qui s’était chargé d’étendre l’organisation à tous les quartiers de la ville, puis les militants de Miliana et d’El Khemiss (Ain Defla), alors que le Chahid Alili (Si el Baghdadi) avait été chargé de prendre attache avec les militants de la région de Chlef, l’Ouarsenis et du Dahra.

Le 18 août 1956, alors qu’il se rendait de la Mitidja à Sebaghania (aux environs de Hammam Malouane) pour prendre part au Congrès de la Soummam, Si Ben Youcef est tombé en martyr surpris par une opération militaire.

Mort au champ d’honneur, la région de Blida avait perdu l’un de ses dirigeants les plus méritants qui s’était investi au péril de sa vie à la Révolution et contribué à son élargissement vers d’autres régions.

Et pour que nul n’oublie le patriotisme et le sacrifice suprême de ce Chahid pour la cause nationale, son nom a été donné à l’une des plus grandes rues de la ville des roses et à de nombreux établissements scolaires ainsi qu’à des quartiers. Un mémorial a également été érigé à sa mémoire dans sa ville natale, Guerouaou.

 

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