Le PIB de la Turquie a connu une hausse de 7,6% au deuxième trimestre 2022 malgré une inflation à son plus haut niveau en 24 ans, tirée par une flambée de la consommation.
La croissance trimestrielle du PIB s'est accélérée pour atteindre 2,1% en termes corrigés des variations saisonnières et des jours ouvrables. Confronté à un compromis entre croissance et inflation, le président Recep Tayyip Erdogan a défendu un modèle économique qui donne la priorité aux exportations, à la production et à l'emploi au détriment de la stabilité des prix et de la monnaie.
Le président turc s'appuie sur la résilience des ménages et des entreprises pour faire face à l'inflation annuelle qui atteindra probablement plus de 80%. Le ministre turc du Trésor et des Finances, Nureddin Nebati, a déclaré ce mois-ci "nous ne compromettons pas la croissance". S'exprimant dans une interview télévisée, il a ajouté "quand on ne fait pas de compromis sur la croissance, combattre l'inflation prend du temps".
Plutôt que d'agir pour freiner les prix, le gouverneur de la banque centrale, Sahap Kavcioglu, s'est abste nu de resserrer la politique monétaire depuis qu'il a réduit les taux de 500 points de base à la fin de l'année dernière. Une baisse brutale du taux ce mois-ci a ramené l'indice de référence de la Turquie à près de 67% en dessous de zéro après ajustement en fonction de l'inflation, le taux directeur le plus négatif au monde.
