Culture

Littérature : L'oeuvre de Benhedouga incarne les mutations historiques de l'Algérie indépendante

Publié par DKNEWS le 22-10-2022, 15h14 | 5
|

La scène culturelle algérienne commémore cette  semaine le 26e anniversaire de la disparition de celui qui est considéré  comme pionnier du roman algérienne en langue arabe, Abdelhamid Benhedouga (1925-1996), dont l'œuvre littéraire dépeint les principales mutations de  la société algérienne aux premières années de l'indépendance.

 Abdelhamid Benhedouga a toujours œuvré pour mettre en lumière les  mutations sociales et culturelles qu'a connues l'Algérie indépendante à  travers des écrits traitant essentiellement de l'humain et de son rapport à  l'espace et au temps dans des romans comme "Le vent du sud", publié en  1971, ouvrant la voie aux autres romanciers algériens écrivant en langue  arabe.

Natif de Bordj Bou Arerridj en 1925, l'auteur s'est naturellement orienté  vers le roman, une forme d'écriture toute désignée pour exprimer les maux  sociaux refoulés ou le quotidien difficile des Algériens, inspiré par son  environnement rural très affecté par la barbarie coloniale.

Ayant fait ses classes à Constantine à l'institut El Ketania proche du  Parti populaire algérien (PPA), Abdelham idBenhedouga était très proche des  militants de ce parti puis de ceux du Mouvement pour le triomphe des  libertés démocratiques (MTLD).

Après un séjour et une formation professionnelle en France, au plus proche  des ouvriers algériens, il va poursuivre ses études à Tunis à l'institut  Zeitouna et dans une école de théâtre.

Militant dans le milieu estudiantin à Tunis, Abdelhamid Benhedouga a été  arrêté par les autorités coloniales à Tunis en 1952.

De retour en Algérie,  il va enseigner à Constantine avant de regagner Tunis en 1958, où il va  produire des émission culturelles et littéraires à la radio, et écrire et  traduire des pièces radiophoniques.

 Si l'œuvre de Benhedouga mettait en lumière les souffrances du peuple et  les séquelles de l'occupation française, ses personnages et héros de  fiction étaient souvent  "rebelles", révoltés et imprégnés d'idées  novatrices et surtout opposés à l'ordre colonial établi.

  Ses débuts dans l'écriture remontent à 1952 avec la poésie qui ne l'a pas  privé d'accéder à la notoriété par le roman avec notamment "Rih el djanoub"  (Le vent du Sud), son premier roman considéré comme précurseur de la  littérature d'expression arabophone en Algérie et marque le début d'une  transformation majeure dans le récit algérien.

Adapté en téléfilm en 1975 par le réalisateur Slim  Riad, auquel  participent de grands comédiens algériens, "Le vent du Sud" qui a connu un  large succès comme roman a inspiré une œuvre cinématographique de référence  pour le cinéma algérien.

 Benhadouga a publié également "Nihayat el ams" (La fin d'hier, 1975),  "Banae as-soubh" (1980) et "El-djaziyawa el darawich" (1983), autre roman  à grand succès, en plus de "ghadanyaoumdjadid" (1997).

 Prolifique, Benhedouga a publié de nombreuses nouvelles notamment " Dhilal djazaira (Ombres algériennes), son premier recueil de nouvelles sorti en  1961et "al achiâaessabaa" (1961) en plus des poèmes avec "El arawah shaghira" (Ames vacantes, 1967) et un ouvrage sur les proverbes algériens  sorti en 1992.

 Il a aussi écrit et traduit des pièces de théâtre en plus de la traduction  de nombreuses œuvres littéraires universelles et un essai de l'avocat  français Jacques Vergès qui défendu notamment la militante et moujahida Djamila Bouhired.

 Traduites dans plusieurs langues, les œuvres de Benhedouga ont suscité  l'intérêt des universitaires et académiciens et fait l'objet de nombreux  colloques et rencontres qui ont revisité le parcours de cet auteur à la  riche carrière littéraire.

En 2016, le prix"Katara" du roman arabe a mis à  l'honneur l'œuvre de Benhedouga, consacré "personnalité de l'année".

 Benhedouga a occupé plusieurs postes de responsabilité notamment comme  directeur de l'Entreprise nationale du livre avant d'être nommé en 1990  président du Conseil national de la culture.

 En 2017, il est décoré, à titre posthume, de la médaille de l'ordre du  mérite national au rang de "Djadir".

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.