Santé

Le microbiote en 12 vrai / faux

Publié par DK NEWS le 28-11-2022, 14h42 | 4
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Le microbiote suscite bien des fantasmes. S'il jouit d'un potentiel extraordinaire, il n'est pas non plus magique ou miraculeux. C'est le moment de démêler le vrai du faux. 

Autrefois appelé flore intestinale, le microbiote intestinal est constitué de champignons, virus, parasites et surtout de bactéries. Tous ces micro-organismes sont principalement localisés dans l'intestin grêle et le côlon. Parmi eux, des centaines d'espèces de bactéries suscitent la curiosité de chercheurs du monde entier. Tant qu'elles sont vivantes, elles restent confinées à l'intérieur du tube digestif, assurant de nombreuses fonctions indispensables à notre bonne santé, ensuite elles sont évacuées dans les selles. Chaque individu héberge un microbiote qui lui est spécifique. Même chez les jumeaux homozygotes, sa composition diffère.

Le microbiote commence à se mettre en place avant la naissance et continue à se développer jusqu'à l'âge de 5 ans environ. Sa diversité est très stable dans le temps, sauf aux âges extrêmes de la vie, chez le nouveau-né et la personne âgée. Même si, d'une personne à l'autre, nous n'avons qu'un tiers de bactéries intestinales en commun, trois organisations écologiques dominent : les entérotypes Bacteroïdes, Prevotella et Ruminococcus. En revanche, la quantité de chaque espèce - et donc l'équilibre entre elles toutes - évolue en fonction de notre alimentation (fibres, additifs alimentaires...), de notre état de santé et de nos conditions de vie.

Toutes ces bactéries participent au fonctionnement normal de notre organisme et à notre bonne santé. Tout ce qui se passe dans le milieu intestinal, y compris l'activité des bactéries qui y résident et ce qu'elles produisent, a en effet un impact sur l'organisme en général, via des signaux qui agissent sur les défenses naturelles, mais aussi les neurones du système nerveux entérique (système nerveux des intestins), puis du cerveau.

 

RÉTABLIR L'ÉQUILIBRE

Le microbiote permet ainsi au corps humain d'assurer ses fonctions quotidiennes telles que la défense contre les infections, la nutrition et la synthèse de vitamines, le stockage des graisses et même la régulation de notre humeur. Son équilibre est essentiel car, si de nombreuses bactéries vivant dans le corps sont « bénéfiques », d'autres se révèlent « néfastes ».

La rupture de cet équilibre (dysbiose) pourrait expliquer pourquoi des personnes sont plus sensibles que d'autres au développement de certaines maladies et pourquoi chacun répond de façon particulière à certains traitements. C'est d'ailleurs à partir de ces observations que des chercheurs tentent d'isoler la ou les bactéries responsables de telle ou telle maladie, afin de pouvoir ensuite contrer son action par l'apport « de bonnes bactéries ».

Nous n'en sommes qu'aux prémices et le plus souvent les travaux portent sur des modèles animaux, on ne peut donc pas les transposer automatiquement à l'homme. Pour autant, les recherches actuelles suscitent de nombreux espoirs, et d'ores et déjà une certitude émerge : il est possible à tout moment d'enrichir son microbiote en quantité et en qualité, grâce à l'alimentation notamment.

 

1/12 - Le microbiote vieillit : VRAI  -  Au fil des ans, il est moins stable et perd notamment des bifidobactéries, certains gènes impliqués dans la synthèse de graisses bénéfiques et ne parvient plus à utiliser aussi bien les sucres complexes, principales nourritures des bactéries. Simultanément, les bactéries qui favorisent l'inflammation et les bactéries pathogènes prolifèrent, favorisant le déclin cognitif, les maladies cardio-vasculaires et les cancers.

 

2/12 - Notre microbiote s'est enrichi au fil des millénaires : FAUX  -  Sur les 7 000 espèces végétales comestibles, nous n'en mangeons plus qu'une trentaine, remplacées de plus en plus par des aliments ultra transformés, pauvres en fibres et nutriments. Cette diminution des apports de fibres en quantité et diversité pourrait bien au contraire s'être accompagnée d'une perte de richesse de notre microbiote.

 

3/12 - Le microbiote se trouve au niveau des intestins : VRAI et FAUX - Si le plus étudié et le plus connu est le microbiote intestinal, le corps humain héberge plusieurs microbiotes associés à des muqueuses et à la peau (vaginal, buccal, mammaire et cutané). On ne connaît pas bien les relations entre eux, mais on sait qu'ils ne sont pas dépendants les uns des autres. D'ailleurs, s'il est préférable d'avoir un microbiote intestinal riche et varié, il vaut mieux au contraire avoir un microbiote vaginal peu diversifié pour être protégé des infections urinaires et vaginales.

 

4/12 - Microbiote et activité physique sont liés : VRAI  -  Des chercheurs de l'Inrae ont mis en évidence que le microbiote intestinal joue un rôle déterminant pour une fonction musculaire optimale. De plus, la composition de la flore intestinale est plus riche avec environ 2 h 30 d'activité physique modérée par semaine. Trop de course ou trop de vélo peuvent en revanche provoquer le passage de nouveaux métabolites dans la circulation sanguine qui, lorsqu'ils arrivent dans le gros intestin, modifient négativement le microbiote.

 

5/12 - Les antibiotiques le détruisent : VRAI et FAUX  -  Comme d'autres médicaments (antidépresseurs, antipsychotiques, anti-inflammatoires, antifongiques...), ils diminuent le nombre de bactéries et leur diversité, ce qui rend possible la colonisation par des bactéries présumées naturellement résistantes aux antibiotiques, en cas de traitement chronique. Heureusement, si notre microbiote est bien diversifié et riche, les altérations ne sont que mineures et transitoires.

 

6/12 - Les yaourts sont les seuls aliments qui lui apportent de bonnes bactéries : FAUX  -  On peut aussi en trouver dans des fromages à pâte dure (comté, emmental, gruyère) ou semi-molle (roquefort, brie, camembert), dans la choucroute, le tofu, le kéfir. On trouve des prébiotiques qui le stimulent dans les aliments riches en fibres comme les brocolis, les endives, les topinambours...

 

7/12 - Les édulcorants sont néfastes pour le microbiote : VRAI  -  L'aspartame, le sucralose, la saccharine, le néotame, l'advantame et l'acésulfame de potassium affectent négativement l'activité du microbiote intestinal. Chez des sujets sains non diabétiques, deux semaines de consommation d'édulcorants de synthèse ont suffi pour perturber les bactéries intestinales et augmenter l'abondance de celles qui sont normalement absentes chez des individus en bonne santé.

 

8/12 - Une fois ingérés, les probiotiques s'implantent dans notre intestin : FAUX  -  Toutes les places y sont normalement déjà occupées par nos propres bactéries. Les nouvelles bactéries apportées par les aliments fermentés ou des compléments effectuent leur travail (renforcement de la paroi intestinale, stimulation du transit ou des défenses naturelles par exemple) puis seront éliminées dans les selles.

 

9/12 - Le mode d'accouchement influence la composition du microbiote : VRAI  -  Le microbiote du bébé se constitue dès la naissance, par contact avec la flore vaginale maternelle après un accouchement par voie basse, ou au contact des micro-organismes de l'environnement pour les bébés nés par césarienne.

 

10/12 - Les probiotiques sont considérés comme des médicaments : VRAI et FAUX -  Seule l'ultralevure (Saccharomyces boulardii) possède ce statut. Sur les recommandations de l'Association mondiale de gastro-entérologie (WGO), elle est prescrite par les médecins en association avec un traitement antibiotique pour prévenir les troubles du transit.

 

11/12 - Il est incapable de lutter contre des substances toxiques : FAUX  -  Certaines bactéries du microbiote peuvent neutraliser les substances nocives présentes dans l'intestin (ammoniaque, toxines...) et produire des vitamines, des enzymes et des carburants pour les cellules du gros intestin.

 

12/12 - On peut faire analyser son microbiote intestinal : VRAI  -  Certaines sociétés proposent, moyennant finance (compter environ 300 euros), d'analyser et d'interpréter sa composition à partir d'un simple échantillon de selles. Les médecins sont cependant réservés car, en l'état actuel des connaissances, personne ne sait vraiment exploiter les résultats de ces « tests de profilage », ni pour poser un diagnostic ni pour modifier un traitement.

 

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