Histoire

La guillotine est dressée en Algérie

Publié par Par Amar Belkhodja le 08-01-2014, 15h12 | 100
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Combattants, demander une prime a son racisme inassouvi. Le ministre-résicant obéira encor. Faisant fi des mises en garde, oubliant légèrement les terribles conséquences de son acquiescement criminel,

L’opinion française ne réagit pas, sourde et saoule qu’elle est. La « conscience universelle » ne s’indigne pas non plus devant ce massacre a grande échelle, seul le gouvernement de sa majesté Mohamed V a jusqu’ici fait part de son « émotion » par l’entremise du Dr El Kohen, chargé d’affaires a Paris.

Nous ne parlerons pas des exécutions sommaires d’otages, »abattus alors qu’ils tentaient de fuir », comme le Dr. Benzerdjeb. Dont la jambe était paralysée. Nous nous rappellerons seulement que le lieutenant nazi qui commandait a Oradour-sur-Glane (son nom nous échappe) inscrivait la même for mule dans son carnet de notes. Nous ne parlerons pas des tortures et atrocités qui font la gloire des agents de la Gestapo algérienne.

Elles sont désormais devenues monnaie courante de ce coté ci de la Méditerranée : non pour arracher des aveux, puisqu’elles précèdent tout interrogatoire de fond, mais pour arracher des cris de douleur d’hommes sans défense et jouir, hystériques, de ce plaisir gratuitement accordé. Qu’importent les sévices sur la personne humaine : M.Pineau les a formellement niés dans son discours de New York. Mieux, il a affirmé que les détenus avaient été, tous et toujours, parfaitement traités. Le scan dale n’éclatera pas demain.

Nous ne parlerons pas, non plus, de la violation des lois de la guerre, que les chefs de l’armée de libération nationale ont décidé d’observer. Les lettres transmises par nos riches de leçons d’humanité, de respect de l’adversaire tombe entre nos mains, de «  civilisation » aussi. Car nous luttons pour un idéal : la libération de notre patrie, la reconquête de notre dignité. Notre combat ne trouve pas son explication dans «  l’amour du baroud » ou « la nostalgie lointaine du banditisme ».

La propagande officielle, qui se charge de nous dépeindre comme elle l’entend, réussira-t-elle longtemps dans sa campagne de mystification ? Rares, mais toujours plus audacieux, des témoignages concordants, des informations de «  source digne de foi », commencent à percer le voile du silence. Un honnête directeur de journal vient de dire a M.Guy Mollet : «  aussi longtemps que les tortures et répression collective continueront en Algérie, il n’y aura pas, dans mon journal, une ligne de prise de position contre la nomination du général speidel a l’OTAN. Comment en aurions-nous le droit ? ».

Les français sauront bien un jour que nous n’avons rien de ces « terroristes et criminels, qui ne sont qu’une poignée », que la pacification n’est pas autre chose qu’une véritable guerre d’extermination, que l’armée française a devant elle une armée régulière, moderne, disciplinée, « politisée », armée dont elle conteste l’existence pour mieux bafouer les lois élémentaires de la guerre.
Les français, gouvernement et opinion a la fois, sauront bientôt que l’indépendance de l’Algérie est inscrite dans le sang de nos martyrs, dans celui des milliers de victimes innocentes : femmes, enfants et vieillards, qui n’auront pas survécu aux opérations de ratissage.

Les français paieront cher leur cynisme indicible, leur hypocrisie internationale. Nous apprenons en effet, que dans l’après-midi du 14 février 1957, l’assemblée nationale française était saisie d’une proposition de résolution due à l’initiative de M.Montalat (socialiste). Le rapporteur, M.Bouhey (socialiste) après voir évoqué les crimes du fascisme et du nazisme, puis le procès de Nuremberg, constata que « tous les jours continuaient de nous parvenir des 4 coins du monde des nouvelles d’arrestations arbitraires, d’emprisonnements, de tortures, de déportations, d’exécutions, voire de véritables exterminations ».

Au nom de la commission des affaires étrangères, il invitait le gouvernement à «  donner des instructions précises afin que soit discuté d’urgence a l’ordre du jour de l’assemblée Générale la question de la création d’une commission internationale d’enquête sur les crimes contre l’humanité ».

Le ministre socialiste Gazier devait ensuite rappeler que la France a participé au procès de Nuremberg ou fut dégagée la notion de crime contre l’humanité, qu’elle a été l’un des promoteurs de la convention réprimant le génocide (N.D.L.R. : Dernièrement, elle essaya en vain d’en faire modifier les articles). Résistance algérienne nº 21-22 Ed.B du 11 au 28  février 1957

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