Un groupe de travail technique pour le développement de l’industrie pharmaceutique et parapharmaceutique, à partir des produits marins, a été installé, lundi à Alger, à l’issue d’une conférence nationale, organisée par l’Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral (ENSSMAL) sur l’économie pharmaceutique et l’innovation basée sur les produits de la mer.
Baptisé "Marpharmal", ce groupe d’experts réunit des représentants de l’ENSSMAL, du secteur de l’industrie pharmaceutique, ainsi que des chercheurs de différents centres et laboratoires relevant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Il a pour mission d’identifier les ressources marines et d’établir une feuille de route pour 2023 -2025 dans l’objectif de fabriquer des produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques à partir des produits de la mer, a expliqué le professeur Samir Grimes, enseignant chercheur à l’ENSSMAL.
Soulignant l’intérêt économique de ce créneau, M. Grimes a estimé que le secteur pharmaceutique est le segme nt qui permettra à la biodiversité marine d’être exploitée au-delà de la pêche et de l’aquaculture et de contribuer, ainsi, à la diversification de l’économie nationale.
Egalement responsable de la base de données nationale sur la biodiversité marine (BANBIOM), créée au sein de l’école, M. Grimes a aussi souligné les potentialités de l’Algérie en matière d’exploitation des produits marins à des fins médicales. Dans ce sens, il a mis en avant le rôle de la base de données, dont l’objectif est de valoriser les ressources marines afin de mieux les exploiter.
A ce titre, il a fait savoir que sur les 4.500 espèces habitants la côte algérienne, 2.093 sont déjà répertoriées et structurées dans la base de données qui servira de référence pour le groupe de travail "Marpharmal".
Parmi ces espèces classées, il a annoncé 156 espèces qui présentent un intérêt pharmaceutique et parapharmaceutique, dont 20 d’entre elles sont classées prioritaires du fait qu’elles sont déjà exploitées dans d’autres pays de la Méditerranée comme l’Italie, la Turquie et la Grèce. Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Kamel Baddari, a affirmé dans son discours, lu en son nom par le directeur général des enseignements et de la formation, Ali Choukri, l’intérêt accordé par son dé partement à la recherche dans le domaine pharmaceutique.
Il a déclaré que l’organisation de cette conférence fait suite à la convention signée récemment entre son ministère et celui de l’industrie pharmaceutique pour renforcer le travail en commun dans le domaine de la fabrication des médicaments à travers la transformation du Centre de recherche de biotechnologie de Constantine en unité de recherche et de développement travaillant pour le compte du groupe Saïdal.
Présent à cette rencontre, le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, Kamel Sanhadji, a souligné l’importance des produits marins, dont les molécules sont utilisées pour la production de médicaments contre certains maladies graves.
"Actuellement, les grandes firmes industriels investissent dans la production des médicaments, notamment des anticancéreux et les antiviraux à base de produit de mer", a-t-il affirmé, précisant qu’il existe 17 médicaments approuvés par l’agence européenne des médicaments qui sont fabriqués à base de produits marins.
