Le taux de croissance économique en Tunisie a atteint 2,2 % en 2022, soutenue notamment par la bonne tenue des secteurs du tourisme, du commerce et des industries exportatrices, selon les chiffres provisoires de la banque centrale tunisienne "BCT".
En revanche, la contreperformance des activités extractives de pétrole et de phosphate continue à amputer la croissance économique en dépit d'un contexte exceptionnellement favorable marqué par une forte hausse des cours internationaux du phosphate et de ses dérivés, souligne la même source. S'agissant du commerce extérieur, les derniers chiffres confirment la poursuite du creusement du déficit, qui s'est établi à -7,8% du PIB à fin novembre 2022, contre -5,3% un an auparavant, portant la marque de l'aggravation du déficit commercial attendu à plus de 25 milliards de dinars tunisiens (8,4 milliards dollars) pour toute l'année en cours, contre 16,2 milliards en 2021, niveau record jamais atteint.
Cette situation a fortement pesé sur le stock des réserves de change qui est revenu de 23,3 milliards de dinars tunisiens ( prés de 7,5 milliards dollars) ou 133 jours d'impor tation à fin 2021 à 22,8 milliards de dinars tunisiens (7,33 milliards dollars)ou 101 jours à la date du 30 décembre 2022, poursuit la BCT. Les réserves de change sont en baisse, depuis quelques mois, en raison de l'aggravation du déficit commercial, due à la hausse vertigineuse des importations, et aussi de la dépréciation du dinar, vis-à-vis des principales monnaies internationales.
La BCT a fait état, en outre, de l'accroissement des recettes touristiques de pour se situer au niveau de 4,11 milliards de dinars tunisiens (1,32 milliard dollars), à la date du 20 décembre, contre 2,23 milliards de dinars tunisien (0,72 milliard dollars) à la même date de l'année dernière.
Du côté des prix à la consommation, le conseil de la BCT, note que l'inflation s'est maintenue sur une tendance haussière pour atteindre un niveau très élevé de 9,8% en glissement annuel, en novembre 2022, contre 6,4% en novembre 2021. Cette évolution qui tient essentiellement à l'envolée des prix internationaux des produits de base et de l'énergie, aux répercussions du stress hydrique et à l'ajustement à la hausse de certains prix administrés tels que le carburant, a revêtu un caractère généralisé "très préoccupant".
En particulier, la principale mesure de l'inflation sous-jacente "inflation hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés", poursuit son ascension en s'élevant à 9,1% en novembre 2022, contre 6% une année auparavant.
