Le gouvernement allemand a annoncé vendredi avoir autorisé au groupe d'énergie allemand RWE la cession de sa filiale Dea, spécialisée dans l'exploration et la production de gaz et de pétrole, à un fonds d'investissement contrôlé par des intérêts russes.
"Nous avons examiné la conformité (de cette cession) de manière intensive et n'avons soulevé aucune objection. (...) Nous n'attendons pas d'atteinte à la sécurité de l'approvisionnement en Allemagne", a indiqué une porte-parole du ministère de l'Economie, lors d'une conférence de presse.
Berlin avait ouvert mi-juin une enquête afin de déterminer si cette transaction était de nature à porter atteinte aux intérêts stratégiques allemands. RWE avait annoncé en mars son intention de céder cette filiale pour un montant de 5,1 milliards d'euros à un fonds basé au Luxembourg, LetterOne, émanation du groupe financier russe AlfaGroup, lui-même contrôlé par le milliardaire Mikhaïl Fridman.
Le fait que LetterOne dispose d'un siège au sein de l'Union européenne a constitué un facteur capital dans la décision du gouvernement allemand, a précisé la porte-parole du ministère. "Nous avons franchi un obstacle à cette vente. Nous allons poursuivre le processus comme prévu", a sobrement commenté dans une déclaration écrite une porte-parole du groupe d'énergie, sans donner davantage de détails.
Mis en difficulté par les conditions actuelles très difficiles du marché de l'énergie, RWE, numéro deux allemand du secteur, a un besoin crucial de cette manne pour l'aider à réduire sa dette de 30 milliards d'euros et à investir afin de s'adapter à la transition énergétique en cours en Allemagne.
APS
