
Près de 11.500 habitants de Gwoza ont fui cette ville du nord-est du Nigeria, contrôlée par le groupe Boko Haram, et vivent désormais dans des camps de déplacés, a indiqué jeudi l'agence nationale de premier secours.
Au total 11.442 hommes, femmes et enfants de Gwoza, située dans l'Etat de Borno, ont été enregistrés dans deux camps de déplacés dans l'Etat voisin d' Adamawa, a précisé l'Agence nationale de gestion des situations d'urgence (NEMA).
Boko Haram a pris début août le contrôle de Gwoza, près de la frontière avec le Cameroun, et, selon la NEMA, la ville est "toujours en état de siège". Pour échapper aux violences, des habitants se sont cachés sur une montagne située à proximité, sans eau ni nourriture, pendant plus d'une semaine. D'autres ont marché pendant quatre jours pour gagner Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno.
La NEMA avait affirmé que l'insécurité régnant dans la région avait empêché
des équipes de secours de se rendre auprès des personnes déplacées. Mais selon un porte-parole de l'agence pour le Nord-Est, Abdulkadir Ibrahim, des biens de première nécessité sont désormais livrés à 6.566 habitants de Gwoza réfugiés dans la localité de Madagali et à 4.876 déplacés à Mubi.
Boko Haram semble avoir changé de tactique ces dernières semaines. Alors qu'ils privilégiaient des opérations de guérilla, avec des raids contre l'armée et des bâtiments publics, les insurgés s'emparent désormais de villes et de villages, forçant les habitants à fuir.
Jeudi, un responsable politique et des habitants de Buni Yadi ont indiqué que Boko Haram s'était emparé de cette localité située dans l'Etat de Yobe (nord-est). Les attaques du groupe islamiste dans le nord-est du Nigéria ont conduit au déplacement de près de 650.000 personnes depuis mai 2013, avait indiqué le 5 août le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Les Etats d'Adamawa, de Borno et de Yobe sont placés en état d'urgence depuis mai 2013. Des milliers d'habitants ont également fui au Niger, au Tchad et au Cameroun. La NEMA a mis en garde dans le passé contre une crise humanitaire dans le nord-est du Nigeria en raison de ces déplacements de populations.