Le taux d’inflation du mois de mars en Argentine (7,7%) a été un véritable pavé dans la mare. Il a placé le pays au bord d’une hyperinflation et ramené à la mémoire des Argentins de douloureux souvenirs.
Ce taux de 7,7%, qui est le chiffre mensuel le plus élevé depuis avril 2002, représente le double de l’objectif que s’est fixé le gouvernement pour réduire progressivement les prix. Un objectif qui est de toute évidence très loin d’être réalisé. Il est aussi dévoilé à un moment où le gouvernement cherche à donner une image convaincante des efforts déployés pour freiner l’inflation à la veille des élections présidentielle et législatives d’octobre prochain.
En février dernier, l’indice des prix à la consommation avait dépassé pour la première fois le seuil de trois chiffres, en se situant à 102,5%, déclenchant les alarmes à tous les étages du gouvernement. L’Institut des statistiques (INDEC) a expliqué que cette poussée inflationniste porte le taux d’inflation trimestriel de janvier à mars à 21,7 %, soit le pire résultat depuis 1991, et le taux en glissement annuel (douze derniers mois) à 104,3 %.
Le gouvernement a justifié cette hausse progressive des prix à des facteurs externes, particulièrement les effets du conflit en Ukraine et la sécheresse sévère qui frappe le pays. La directrice de l'Institut d’analyse budgétaire, Nadin Arganaraz, a déploré que la brèche de 7,1 points entre les 7,7% d’inflation enregistrée en Argentine et la moyenne de 0,6 observé au niveau mondial, ce qui place le pays dans une position peu commode.
Elle a notamment comparé cette contre-performance avec les pays voisins comme le Brésil et la Bolivie où les prix baissent légèrement et le taux annuel ne dépasse pas 5%. Un autre cabinet-conseil, Delphos, a estimé que face à "l’échec des mesures adoptées" par le gouvernement, la Banque centrale est invitée à augmenter les taux d’intérêt pour freiner la hausse des Prix.
