Culture

La veuve de Maurice Audin appelle la France a condamner la torture et les exécutions sommaires en Algérie

Publié par DK News le 10-01-2014, 15h13 | 47
|

La veuve de Maurice Audin, jeune mathématicien enlevé et torturé en 1957 par les parachutistes français à Alger, a souhaité que la France condamne la torture et les exécutions sommaires perpétrées en Algérie durant la période coloniale.

"Je souhaite que les plus hautes autorités de l'Etat français condamnent officiellement la torture et les exécutions sommaires utilisées, pendant la guerre d'Algérie, par l'armée et le gouvernement français", a-t-elle déclaré jeudi à l’APS en réaction à de nouvelles révélations sur l’assassinat de son mari. 

Commentant le témoignage du général Paul Aussaresses, publié à titre posthum, et selon lequel le militant nationaliste a été poignardé en plein c£ur par un membre de l’escadron de la mort qui opérait, en 1957 à Alger, sous les ordres du général Massu, Josette Audin a affirmé que, depuis la disparition de mon mari, "diverses possibilités ont été envisagées et celle d'Aussaresses en est une autre".

"Personnellement, j'ai du mal à accorder quelque crédit que ce soit à ce que dit ce personnage", a-t-elle ajouté, mettant en doute la validité des confessions posthumes d'Aussaresses, contenue dans l’ouvrage "La Vérité sur la Mort de Maurice Audin" (Editions des Equateurs) du journaliste Jean-Charles Deniau.

Pour elle, le général de sinistre mémoire a "passé sa vie à mentir quand il ne la passait pas à tuer des Algériens". "Comment croire, dans ces conditions, qu’il a pu dire la vérité? Selon moi, ces gens ne sont pas crédibles. C’est bien que le général ait dit sa vérité mais c’est seulement sa vérité. Ce n’est pas forcément la vérité. Cette vérité, la saura-t-on un jour? Je suis sceptique à ce sujet.", a-t-elle dit. Josette Audin avait adressé le 6 août 2012 une lettre au président français, François Hollande, quelques mois avant sa visite d’Etat en Algérie, demandant que les historiens "puissent avoir accès à toutes les archives de toutes les personnalités civiles et militaires françaises +en charge du maintien de l’ordre+ en Algérie".

 "J’espère que vous ferez aussi, au nom de la France, non pas des excuses pour des actes qui ne sont pas excusables, mais au moins une condamnation ferme de la torture et des exécutions sommaires commises par la France pendant la guerre d’Algérie", lui avait-elle écrit.

Le chef de l’Etat français s’était longuement recueilli, lors de cette visite, devant la plaque commémorative dédiée à Maurice Audin à Alger, s’abstenant de faire la moindre déclaration sur ce crime. Les révélations du journaliste Deniau viennent lever le voile sur une énième "inconnue" de la guerre de libération nationale. A ce jour, seule la thèse de la disparition de Maurice Audin est reconnue officiellement en France où historiens et mêmes proches du défunt évoquent désormais, sans rougir, un autre "crime d’état". 

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.