Les habitants de la capitale soudanaise, Khartoum, sont confrontés à de nouvelles difficultés dues au manque de services de base, alors que les combats entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) sont entrés dans leur quatrième semaine.
Les habitants de Khartoum et des villes adjacentes d'Omdurman et de Bahri traversent une grave crise caractérisée par une pénurie de pain, d'eau et d'électricité, ainsi que par l'exposition des installations d'eau et d'électricité aux frappes militaires.
Si quelques boulangeries sont encore ouvertes dans ces trois villes soeurs, elles ne sont pas en mesure de fournir suffisamment de nourriture en raison de la grave pénurie de farine, des coupures d'électricité permanentes et du manque de gaz de cuisine.
Pour résoudre ces problèmes, le ministre des Finances, Jibril Ibrahim, a annoncé vendredi la création de deux comités, l'un chargé de gérer les urgences humanitaires et l'autre de surveiller la circulation des biens et des services.
"Nous mettons tout en œuvre avec les parties pour fournir de la nourriture et du carburant", a-t-il dit dans un communiqué.
"Des passages sûrs doivent rester ouverts pour que le personnel médical puisse se rendre sur son lieu de travail et les ingénieurs résoudre les problèmes d'électricité et d'eau".
Par ailleurs, plusieurs hôpitaux sont hors service en raison d'une pénurie de médicaments.
Selon l'Union des médecins soudanais, le personnel de santé ne peut pas se rendre dans les hôpitaux, certains ayant de plus été soit détruits, soit transformés en casernes.
Le syndicat a aussi exhorté les parties en conflit à "cesser de les utiliser comme plateformes de bombardement et à cesser de les transformer en champ de bataille".
Enfin, les services Internet sont difficilement accessibles aux habitants de Khartoum, qui éprouvent également des difficultés à communiquer par le biais des principaux réseaux de télécommunications en raison des coupures de courant répétées et d'une pénurie de carburant. L'opérateur MTN a ainsi suspendu vendredi tous ses services à Khartoum. Sur le terrain, les affrontements entre l'armée et les FSR se sont poursuivis vendredi, bien que les deux parties aient accepté en début de semaine une prolongation de sept jours de la trêve proposée par l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), un bloc régional est-africain.
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de réfugiés et de déplac és, selon l'ONU, tandis que les affrontements meurtriers ont déjà fait 550 morts et 4.926 blessés, selon le ministère de la Santé.
