Monde

Obsèques, hier du jeune Nahel, après une quatrième nuit de protestations

Publié par DK NEWS le 01-07-2023, 17h23 | 7
|

Les obsèques du jeune Nahel (17 ans), tué par un policier, doivent avoir lieu samedi, après une quatrième nuit consécutive de protestations en France, qui ont abouti à près d'un millier d'interpellations.

Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d'un motard de la police et la mort mardi à Nanterre de Nahel, ont continué d'embraser de nombreux quartiers populaires du pays dans la nuit de vendredi à samedi. Au total, il y a eu 994 interpellations, 79 policiers et gendarmes blessés, quelque 1.350 véhicules incendiés et 234 bâtiments incendiés ou dégradés, selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Le ministère a recensé en outre 31 attaques de commissariats, 16 attaques de postes de police municipale et 11 de casernes de gendarmerie. Marseille, deuxième ville de France dans le sud, a connu une nuit agitée, incitant le ministre de l'Intérieur à y envoyer des renforts.

La police avait déjà rapporté 88 interpellations vers 02H00 (00H GMT) depuis le début de soirée, des groupes de jeunes souvent masqués et "très mobiles". Samedi matin, le chiffre des interpellations au niveau national avoisinait le millier, soit un niveau plus élevé que les nuits précédentes quand la police avait interpelé près de 900 personnes.

 

Poursuite des protestations dans plusieurs villes de France

 

Les protestations se sont poursuivies vendredi à Nanterre et dans plusieurs villes de France pour la troisième nuit consécutive, après la mort tragique, mardi, du jeune Nahel qui a suscité un ressentiment de longue date parmi les communautés pauvres à propos de violence policière et d'allégations de racisme systémique au sein des forces de l'ordre. Des scènes de chaos ont été signalés à Marseille, Lyon, Pau, Toulouse et Lille ainsi que dans certaines parties de Paris, y compris la banlieue ouvrière de Nanterre, où Nahel a été tué.

"Plus de 200 policiers ont été blessés et 875 personnes arrêtées jusque-là", selon les autorités, alors que le gouvernement envisagerait "toutes les options" pour rétablir l'ordre, a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne, qualifiant plus tôt la violence d'"intolérable et inexcusable" dans un tweet. Les transports publics parisiens ont déclaré que les services de tramway et de bus dans la capitale cesseraient à 21 heures chaque jour jusqu'à nouvel ordre.

Dans une précédente tentative pour contenir la violence, le ministre de l'Intérieur, Géral d Darmanin, avait quadruplé jeudi soir les déploiements de la police nationale à 40000 agents. Son département a indiqué que 79 postes de police ont été attaqués, ainsi que 119 bâtiments publics dont 34 mairies et 28 écoles.

Aussi, 2.000 véhicules ont été brûlés et 3.880 incendies de voie publique allumés, selon des chiffres officiels. Le président Emmanuel Macron, qui a jusqu'à présent exclu de déclarer l'état d'urgence, a quitté tôt un sommet de l'Union européenne (UE) à Bruxelles pour assister à ce qui était la deuxième réunion de crise du cabinet en deux jours. Il a également déclaré, sans donner de détails, que certains événements publics seraient annulés dans les régions touchées par les troubles.

Le maire de Nanterre a indiqué vendredi que les obsèques de Nahel sont prévues samedi. Le policier, qui, selon les procureurs, a reconnu avoir tiré un coup de feu mortel sur l'adolescent, a été placé jeudi sous enquête officielle pour homicide volontaire.

Il est placé en garde à vue préventive. A Genève, le bureau des droits de l'Homme des Nations Unies a demandé à la France de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l'ordre.

"C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de d iscrimination raciale parmi les forces de l'ordre", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève (Suisse).

Des groupes de défense des droits allèguent un racisme systémique au sein des forces de l'ordre en France. A l'instar du gouvernement algérien qui continue à suivre avec "une très grande attention" les développements de l'affaire de la disparition "brutale et tragique" du jeune Nahel, certains gouvernements occidentaux ont averti leurs citoyens en France de faire preuve de prudence.

Les Américains "devraient éviter les rassemblements de masse et les zones d'activité policière importante", a déclaré l'ambassade américaine dans un tweet, tandis que les autorités britanniques ont averti les Britanniques d'une éventuelle perturbation des transports et des couvre-feux locaux.

Berlin a exprimé son "inquiétude" face à la situation. Le drame à l'origine de l'embrasement s'est produit mardi vers 08h00, à Nanterre, lors d'un contrôle de police de la voiture conduite par Nahel. La scène a été saisie par une vidéo amateur, largement partagée sur les réseaux sociaux.

 

L'ONU demande à la France de se pencher sur le racisme parmi les forces de l'ordre

 

L'ONU a demandé vendredi à la France de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l'ordre, trois jours après la mort tragique d'un adolescent tué par un policier.

"C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève (Suisse).

Nahel, 17 ans, a été tué mardi au volant d'une voiture lors d'un contrôle routier mené par deux motards de la police près de Paris. Après trois nuits d'émeutes un peu partout en France qui ont fait d'importants dégâts matériels, "nous appelons les autorités à garantir que le recours à la force par la police pour s'attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité", a soul igné la porte-parole. Pour rappel, les forces de l'ordre françaises ont procédé à 667 arrestations dans la nuit de jeudi à vendredi.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.