Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé vendredi être parvenu à un accord avec le gouvernement hondurien en vue d'un plan d'aide de trois ans d'un montant de 830 millions de dollars, afin de "soutenir les réformes économiques" nécessaires.
L'accord, qui concerne la facilité élargie de crédit, doit désormais être validé par le conseil d'administration du Fonds. Il vise à soutenir le gouvernement du pays d'Amérique centrale et son "ambitieux programme de réforme ancré sur quatre piliers: préserver la stabilité macro-économique, disposer d'un espace budgétaire afin de soutenir l'investissement productif, renforcer le cadre monétaire et améliorer la transparence et la gouvernance", a détaillé l'institution dans un communiqué.
L'accord intervient alors que le gouvernement de la présidente de gauche Xiomara Castro, en poste depuis un an et demi, souhaite faire adopter une loi obligeant les grandes entreprises à payer des impôts, texte rejeté par l'opposition, qui est majoritaire au Congrès. Le projet de loi, transmis au Congrès par Mme Castro le 26 avril, vise à mettre fin aux "réseaux de corruption public-privé qui ont conspiré contre le bien commun en accordant le privilège de ne pas payer d'impôts à une minorité" d'hommes d'affaires fortunés.
Le texte affirme en outre que depuis 2009, les gouvernements successifs ont exonéré les entreprises d'impôts pour un montant qui "dépasse la dette publique totale" du Honduras, soit 20 milliards de dollars. Il a suscité l'indignation du secteur privé, qui affirme que si la loi est adoptée, elle entraînera la "disparition" de milliers d'emplois. Dans son communiqué, le FMI estime que si la loi fiscale est adoptée, "il sera crucial de s'assurer que sa mise en œuvre se fasse de manière transparente et prévisible".
