Economie

Ouverture de banques et showrooms à Nouakchott et à Dakar : L'Algérie franchit de grands pas sur la voie de la coopération interafricaine

Publié par DK NEWS le 24-09-2023, 15h55 | 6
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De grands pas dans les relations bilatérales algéro-mauritaniennes et algéro-sénégalaises mais aussi dans la coopération interafricaine viennent d'être concrétisés, à la faveur de l’ouverture de showrooms permanents de produits algériens à Nouakchott et à Dakar, et l’inauguration de l’Algerian Union Bank (AUB) dans la capitale mauritanienne et de l’Algerian Bank of Senegal à Dakar, constituant les premières banques algériennes ouvertes à l'étranger.  

Découlant de la vision et de la volonté stratégique du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à s’ouvrir aux pays du continent africain et à contribuer activement à leurs développement et à leurs épanouissement, ces pas, franchis pour la première fois depuis l'indépendance, traduisent également la volonté de l'Algérie de stimuler une croissance équitable et inclusive en Afrique.

Ainsi, Algerian Union Bank (AUB), inaugurée mercredi dernier dans la capitale mauritanienne, avec un capital de 50 millions de dollars, fruit d'un partenariat entre quatre banques publiques (CPA, BEA, BNA, BADR), constitue un acteur de taille pour accompagner les investisseurs et les projets dans différents secteurs, tels les services, de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme. L'institution bancaire accompagnera également le processus de promotion des échanges commerciaux entre les deux pays et les investissements directs à venir en Mauritanie.

Après cette démarche historique, il est attendu la création d'une agence de l'AUB dans une autre ville mauritanienne, Zouerate, avant la fin de l'année, comme étant un autre pas pour favoriser "une vie économique" dans la région dont l'impact positif sera ressenti non seulement sur les institutions et opérateurs économiques, mais aussi sur les populations de la région.

En parallèle, à Dakar, l'Algerian Bank of Senegal (ABS) a été inaugurée sur la voie du développement des investissements dans la région et du soutien des actions des institutions financières des deux pays.

L'ABS, dont le capital social est de 100 millions USD, le plus important parmi les institutions bancaires installées au Sénégal, est aussi le fruit d'un partenariat entre les mêmes 4 banques publiques algériennes, à la solidité financière et compétences avérées.

La première opération de l'ABS a été déjà réalisée avec l'acquisition de titres du trésor sénégalais, une démarche qui montre que l'Algerian Bank of Senegal était bien un partenaire de l'Etat sénégalais.

''Au-delà de l'aspect économique de ce projet pour nos deux pays, l'ABS incarnera l'esprit d'amitié de coopération et de rassemblement pour une prospérité partagée pour nos deux nations et pour l'ensemble du continent", a déclaré le ministre des Finances, Laaziz Faid à Dakar, en marge de l'inauguration de l'ABS.

Aux côtés des banques, deux expositions permanentes de produits algériens, relevant de la Société algérienne des foires et exportations (SAFEX), ont été ouvertes à Nouackchott et à Dakar, représentant plusieurs secteurs, à même de booster l'échange commercial entre l'Algérie et ces deux pays mais aussi avec le reste des pays africains. A travers ces espaces permanents, des opérateurs économiques algériens (une soixantaine dans chacune des deux capitales) vont œuvrer à mettre en avant le savoir-faire algérien et les potentialités de partenariat avec les pays du continent africain.

"C'est un exploit historique", a déclaré le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qui était en visite à Nouakchott puis à Dakar, avec le ministre des finances et une délégation d'opérateurs économiques, pour superviser l'ouverture des banques et des showrooms dans ces deux villes africaines. "L'Algérie est ainsi passée de la parole à l'acte en termes d'ouverture sur les pays africains", s'est-il réjoui. Une commission mixte, chargée d'examiner les facilitations douanières et fiscales et d'éliminer les obstacles commerciaux entre l'Algérie et la Mauritanie a été créée à l'occasion de cette visite.

 

Les opérateurs algériens saluent la démarche

 

Les opérateurs algériens présents dans les deux showrooms ont salué, dans des déclarations à l'APS, cette démarche inédite, assurant qu'elle allait contribuer au développement des échanges commerciaux et du partenariat avec les autres pays du continent.

"Une banque et un salon permanent donnent beaucoup d'espoir aux opérateurs. Nos objectifs d'exportation étaient justement entravés par le manque de représentativité de nos institutions bancaires à l'étranger. Grâce à ces réalisations, les opérateurs algériens pourront conquérir de nouveaux marchés dans les pays africains", s'est réjoui Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA).

Pour Ahmed Mouissi, directeur du marketing au complexe sidérurgique Algerian Qatari Steel (AQS) de la zone industrielle de Bellara à El Milia (Jijel), "un salon d'exposition permanent renforce la présence de la société sur les marchés africains notamment sénégalais, alors que les banques algériennes rassurent les pas des opérateurs". ''AQS est présent sur le marché sénégalais et les banques algériennes à Dakar et à Nouakchott apporteront de la valeur ajoutée à nos actions'', souligne-t-il.Pour Nacerdine Belhadj, représentant de la société Joktal, spécialisée dans la fabrication des emballages plastiques alimentaires et non alimentaires, l'AUB et l’ABS représentent une "sécurité" pour tout opérateur algérien désireux d’accéder aux marchés des pays africains.

 "Ces banques incarnent désormais, pour les opérateurs, la sécurisation de paiement et l'accompagnement dans les projets d'expansion. C'est très important pour nous", a-t-il soutenu, an avis partagé par Mohamed Alouane, chargé de développement de la filiale commerciale du groupe Gica qui a souligné qu'"une banque et un salon permanent donnent une meilleure visibilité et permettent de pénétrer de nouveaux marchés des pays africains".  

                                          L'importance de la démarche soulignée

 

Des experts économiques ont affirmé que l'ouverture de deux banques algériennes et de deux expositions commerciales permanentes en Mauritanie et au Sénégal, la fin de semaine écoulée, était une étape importante dans les efforts fournis par l'Algérie pour renforcer ses relations économiques avec les pays du continent africain, une démarche à même de soutenir la présence du produit national, qui bénéficie d'avantages concurrentiels, ce qui ouvre la porte à la concrétisation d'investissements algériens dans la région.

Dans des déclarations à l'APS au lendemain de l'inauguration de l'Algerian Union Bank (AUB) à Nouakchott, de l'Algerian Bank of Senegal (ABS) à Dakar, ainsi que deux expositions permanentes dans ces pays, dans le cadre de la mise en œuvre des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, des experts en économie ont estimé que ces structures commerciales et financières pourraient constituer des plateformes pour accompagner les entreprises algériennes, en particulier les PME exportatrices, avec la possibilité d'identifier des opportunités d'investissement algérien dans ces deux pays dans plusieurs secteurs, dont l'énergie.

Dans ce cadre, le professeur d'économie, Mohamed Achour, a déclaré que les deux banques inaugurées en Mauritanie et au Sénégal, ainsi que la banque qui devrait ouvrir en France par l'intermédiaire de la Banque Extérieure d'Algérie (BEA), se veulent des "outils d'accompagnement, de soutien technique et de conseil aux entreprises algériennes exportatrices. Elles permettront d'identifier les opportunités d'investissement et d'accompagnement dans la concrétisation de projets d'investissement algériens dans ces pays".

L'expert estime que l'ouverture des deux banques visait "d'abord de rattraper le retard que connaît l'Algérie dans l'ouverture de son système bancaire et financier sur les pays africains et même sur l'Europe".

Situé au cœur de la capitale Nouakchott, l'AUB est le fruit d'un partenariat entre quatre banques publiques algériennes, à savoir : le Crédit populaire d'Algérie (CPA, avec 40% du capital), la Banque extérieure d'Algérie (BEA, 20%), la Banque nationale d'Algérie (BNA, 20%) et la Banque de l'Agriculture et du Développement rural (BADR, 20%) avec un capital total de 50 millions de dollars.

L'ABS dont le capital social est de 100 millions USD, est le fruit d'un partenariat entre quatre banques publiques algériennes en l'occurrence la Banque nationale d'Algérie (BNA) (40%), le Crédit populaire algérien (CPA) (20%), la Banque extérieure d'Algérie (BEA) (20%) et la Banque d'agriculture et de développement rural (BADR) (20%).

Après avoir souligné l'importance de la présence des deux banques à l'avenir dans les principales villes des deux pays, M. Achour a indiqué que les banques algériennes à l'étranger jouent un rôle important pour aider l'investisseur algérien à explorer et à étudier les marchés et à mettre en place des projets dans les pays africains, outre le fait qu'elles constituent un facteur de garantie et d'assurance pour les transactions bancaires des entreprises algériennes.

 

Intégration algérienne dans le système financier régional

 

De son côté, Kamel Khaffach, expert économique, a souligné que l'ouverture des deux banques et des expositions permanentes à Nouakchott et Dakar vient affirmer la nature des relations solides entre l'Algérie, le Sénégal et la Mauritanie, qui ont connu "un bond qualitatif" ces dernières années. Cette démarche intervient compte tenu de "l'importance du positionnement stratégique des deux pays et de l'ampleur de leurs marchés au sein du marché de l'Afrique de l'Ouest qui compte environ 300 millions d'habitants".

Il a expliqué qu'il s'agit d'une initiative qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie de l'Algérie pour développer les exportations hors hydrocarbures et diversifier son économie, car l'ouverture de ces espaces commerciaux permanents ainsi que des banques est susceptible de "renforcer l'orientation internationale de nombreuses petites et moyennes entreprises algériennes qui accéderont aux pays d'Afrique de l'Ouest à moyen terme dans le cadre de partenariats mutuellement bénéfiques".

Quant à l'expert économique, Mohamed Cherif Droui, il estime que l'ouverture des banques et des expositions accompagne les efforts des autorités algériennes pour soutenir les exportations hors hydrocarbures, où un objectif de 15 milliards de dollars a été fixé pour 2025, un chiffre qui peut être atteint "en identifiant des points d'ancrage sur les marchés africains dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)".

Mettant en exergue l'importance des relations algéro-mauritaniennes, le même expert a rappelé les liens commerciaux et culturels séculaires entre les pays de la région du sud-ouest.

Il a affirmé, dans ce contexte, que l'ouverture des banques développera les échanges commerciaux avec la Mauritanie et le Sénégal, en permettant à l'exportateur algérien de travailler avec davantage de "facilité". Elle permettra aussi de développer le partenariat d'investissement, qu'il soit public ou privé, avec "l'intégration des banques algériennes dans le réseau international et, en tant que première étape, dans le réseau régional africain".

Le lancement des activités des deux banques algériennes favorisera une réelle activation des échanges commerciaux, le développement du secteur privé et une nouvelle impulsion aux investissements algériens dans ces pays, a-t-il estimé.

C'est une opportunité pour réaliser d'importants investissements algériens, "notamment par le biais du géant énergétique africain Sonatrach dans le domaine de l'exploration et de la production de pétrole, et par Sonatrach dans la production d'électricité", a ajouté M. Droui.

 

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