Culture

Cinéma : "El Wahrani" de Lyès Salem déroule son charme à Bejaia

Publié par DK News le 09-09-2014, 18h24 | 114
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Après avoir séduit Alger, il y a quelques jours à peine, "El Wahrani", le dernier film de Lyes Salem, toujours projeté en avant première, a encore laissé opérer son charme, en ravissant Bejaia, où il a été projeté lundi soir à l’occasion de la 12ème édition des rencontres cinématographiques de la capitale des Hammadite.

C’est presque en terrain conquis que "Djaafer El wahrani" a évolué. Il a fait le beau, le zazou. Il a fait rire et arraché des larmes, magnifié, tout en parabole, les certitudes de l’histoire mais aussi ses revers, décrié les égoïsmes et noirci leurs furies.

Il s’en est pris au mensonge, tout en l’entretenant jusqu’à en faire une vérité... Autant de tableaux sur lesquels il a joué en trouvant le ton, l’humeur et l’humour nécessaires pour captiver et se faire adopter.
El wahrani , ce n’est pas le parcours sublimé d’un héros de la guerre de libération. C’est une fresque sociale qui cristallise, sans prétention intellectuelle ou historique, une vision de l’Algérie au lendemain de l’indépendance. Ses espoirs d’émancipation et de rayonnement se sont retrouvés bridés à force de comportements pernicieux, des paradoxes et des anachronismes inouïs.

L’arrêt sur image la plus éloquente, étant cette séquence d’un hôpital rutilant mais dont les robinets sont à sec. "C’est pour cela que tu as pris les armes", tonne cyniquement à son adresse, son meilleur ami Hamid, pathétiquement cloué dans un lit d’hôpital mais sans remords sur ses méfaits. Une chronique bavarde, livrée tout en allégorie qui dit tout, mais ne disserte sur rien, se contentant juste de rester fidèle à sa fonction distractive et festive.

Et pour cela, Oran, lieux principal du tournage, l’a goulûment inspirée. El wahrani, en fait, c’est l’histoire d’une amitié entre plusieurs personnes, mais surtout entre deux hommes Djaafar et Hamid, forgée dans le feu de la guerre de libération, renforcée au lendemain de l’euphorie de la victoire puis qui s’est progressivement érodée au fil du temps.

Le caractère des deux hommes, leurs ambitions matérielles dissemblables, leurs visions des choses auxquelles sont venus se greffer les relents d’un drame, survenu pendant la guerre ont fini par faire craqueler, leur relation, pourtant à l’origine des plus solides.

Djaafer, en rentrant du "front", retrouve sa femme morte cinq ans plutôt, violée et tuée publiquement par un fils de colon, en signe de vengeance de son père, tué, pour sa part, par Djaafar, pour lui soutirer des griffes son ami Hamid, fait alors prisonnier.Il n’en saura rien pendant toute la guerre jusqu'à son retour où en plus de la peine de la nouvelle de sa femme assassinée, il se retrouve père d’un enfant dont il n’est pas le géniteur.

C’est le fils de son épouse bien aimée qui se trouve être le produit d’un violeur et ennemi qu’il a combattu l’arme à la main. Bien que dans le désarroi, il a fini par l’adopter, finissant par le traiter ultérieurement comme le sien.Il en a voulu à son ami qui lui a caché la vérité et s’est cabré pour s’en prendre à tous ceux qui manifestaient des allusions sur sa paternité.

Au fil des années, les choses se sont compliquées et les acteurs dans leur ensemble, englués chacun dans le fatras du quotidien, ont fini par susciter d’autres drames, notamment la mort de leur troisième comparse, Farid, un autre compagnon de guerre, tué accidentellement lors d’un interrogatoire, après avoir été arrêté pour subversion.

Un film poignant, d’un humour caustique, £uvre d’une totale fiction, qui manifestement a fait son effet. El wahrani, malgré sa charge émotive, est un vendeur de vie, de belle vie. Il faut s’en enivrer, semble-t-il suggérer, à ses spectateurs qui l’ont applaudi à tout rompre.

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