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Agriculture : Les professionnels expliquent les raisons de la perturbation du marché du lait pasteurisé

Publié par DK News le 11-01-2014, 18h03 | 41
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La perturbation du marché du lait en sachet n'est  pas due au manque de la matière première affirment, à l'unanimité, les professionnels  de la filière lait qui avancent d'autres raisons liées essentiellement à l'impact  de la hausse des prix de la poudre de lait sur le marché international et au  manque de professionnalisme. 

«Ce n'est pas normal que le lait conditionné en sachet dont le tarif  est administré à 25 DA/litre manque en ce moment», a déclaré à l'APS Mahmoud  Benchekour président du Conseil interprofessionnel de la filière lait (CIL).  Pour ce professionnel, cette perturbation ne devrait pas avoir lieu  puisque les transformateurs continuent à recevoir leurs quotas habituels de  poudre de lait destinée uniquement à la fabrication du lait conditionné en sachet. 

L'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) affirme, pour sa  part, qu'il n'y avait eu aucune restriction des quantités de la poudre destinées  aux transformateurs aussi bien publics que privés.  Les quantités de lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) produites  par le groupe laitier public Giplait sont restées également inchangées, soit  plus de 2,5 millions de litres par jour, assure le PDG du groupe, M.Mouloud Harim.  En plus, les laiteries appartenant à ce groupe mettent quotidiennement  sur le marché entre 350.000 et 400.000 litres/jour de différents types de lait  de vache pauvre en matière grasse dont les prix ne sont pas subventionnés par  l'Etat, ajoute le même responsable. 
 
Les raisons du dysfonctionnement 

 Les professionnels avancent d’autres raisons qui pourraient expliquer,  selon eux, cette «pénurie conjoncturelle». Il s’agit notamment de l’impact de  la hausse des cours internationaux de la poudre de lait, qui dure depuis le  premier trimestre 2013, sur le marché local. 

En effet, une partie des consommateurs habitués à acheter le lait en  boîte et d’autres produits laitiers dont les prix ont sensiblement augmenté  depuis le 1er janvier se sont tournés vers le lait en sachet (de 25 DA/litre)  ce qui a pesé sur l’offre de ce produit de large consommation sur le marché.   «En partie, on peut expliquer ce dysfonctionnement par le rabattement  d'une bonne partie de consommateurs sur le lait en sachet en raison de son prix  bon marché», estime M. Harim.  

 Affectés ces dernières semaines par le renchérissement des prix de la  poudre, certains industriels se sont, eux aussi, tournés vers la collecte du  lait cru local pour fabriquer du yaourt et les fromages.  «Actuellement, une grande partie du lait cru collectée va vers les  produits dérivés au détriment du lait pasteurisé conditionné en sachet», explique  encore M. Benchekour. 

Les quantités de lait cru collectées auprès des éleveurs ont atteint  800 millions de litres en 2013 dont 50% vont à la fabrication des produits dérivés  du lait, selon le CIL.   Conséquence de cette forte demande sur le lait cru de la part des transformateurs: 

Certains industriels collectent leur lait destiné à la transformation à une  distance de 400 kilomètres à un prix avantageux pour l’éleveur allant jusqu’à  50DA/litre, ce qu’il ne se faisait pas il y a quelque mois, affirme ce professionnel.  Néanmoins, ce dernier n’a pas omis d’évoquer d’autres raisons qui pourraient  créer un déséquilibre entre l’offre et la demande comme le détournement de la  poudre subventionnée, destinée uniquement à la production du LPC, au profit  des autres produits laitiers.  «S’il y a détournement de la poudre de lait au niveau des laiteries, 

il faut sévir et contrôler», a-t-il dit.  Le manque de professionnalisme chez les différents intervenants de la  filière lait, le gaspillage et le comportement du consommateur comptent aussi  parmi les facteurs pouvant être à l’origine de pénuries conjoncturelles.  «L’absence de professionnalisme chez le transformateur ou le livreur  peut facilement créer un déséquilibre sur le marché», estime le président du  CIL.  

Les commerçants, qui sont l'avant dernier maillon de la chaîne, affirme  ne pas comprendre les raisons réelles de cette perturbation qui perdure depuis  quelques mois et qui a touché plusieurs wilayas du pays.   «La livraison du lait pasteurisé était régulière. Le distributeur passait  quotidiennement.

Mais, aujourd'hui, on ne sait plus s'il passera ou pas, en  plus on a droit qu'à une centaine de sachets contre 300 auparavant», affirme  un commerçant d'Alger.  De son côté, le représentant des distributeurs à l'Union générale des  commerçants et artisans algériens (UGCAA), Farid Aoulmi, impute cette perturbation  au niveau de la capitale au fait que la filiale du groupe Giplait de Birkhadem,  ait diminué entre 5 et 20% les quantités distribuées à Alger au profit d'autres  wilayas comme Tipasa et Blida. 

Outre la diminution des quantités aux livreurs, cette laiterie publique  qui couvre 60% des besoins de la capitale, accuse des retards dans le processus  de production et de livraison du produit atteignant parfois 48 heures, selon  M. Aoulmi.  Le ministère du Commerce a ouvert mercredi dernier une enquête  pour déterminer les «vraies» raisons à l'origine de la perturbation dans  la distribution du lait en sachet. 
 

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