La guerre au Soudan, qui est entrée dans son neuvième mois la semaine dernière, continue de causer des souffrances extrêmes à des millions de personnes à travers le pays et dans les Etats voisins, les femmes et les enfants subissant les conséquences du conflit de la manière la plus aiguë, alerte Care International.
"Les récents combats dans l'est et le sud du Soudan – y compris dans les zones qui avaient été épargnées par le pire du conflit jusqu'à la mi-décembre – ont ajouté au traumatisme et au déplacement vécus par un si grand nombre de personnes, et ont aggravé les craintes quant à la suite des événements", indique l'ONG lundi.
Parlant de l'impact continu de la guerre depuis avril dernier, Marie David, directrice pays par intérim de CARE Soudan, a déclaré : "Les pertes de vies humaines, les déplacements massifs, la violence sexiste, la faim, le choléra sont tous en augmentation et se produisent à un rythme alarmant.
Entre 70 et 80% des hôpitaux dans les zones touchées par le conflit ne sont plus fonctionnels. Cette crise exige plus d’attention et de financement". Selon les données de Care, plus de 7,4 millions de Soudanais sont actuellement déplacés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.
A l’intérieur du pays, environ six millions de personnes sont déplacées, ce qui fait du Soudan le pays comptant le plus grand nombre de personnes déplacées au monde. Le Soudan connaît également le plus grand déplacement d'enfants au monde, avec trois millions d'enfants ayant fui la violence généralisée. De plus, avec 10 400 écoles fermées dans les zones de conflit, le conflit a laissé 19 millions d’enfants sans accès à l’éducation, selon un rapport de 2023.
Pourtant, le Soudan est devenu une crise oubliée, avec une couverture médiatique limitée, compte tenu de son ampleur dévastatrice, et un manque de financement. 24,8 millions de personnes, soit près d’une personne sur deux au Soudan, auront besoin d’une aide humanitaire en 2024, selon l’ONU. Le financement mondial pour la crise reste largement insuffisant, à peine 40 % de ce que prévoyait le Plan de réponse humanitaire (fin 2023).
"Nous appelons toutes les parties à veiller à ce que les civils, en particulier les femmes et les filles, soient épargnés par toute forme de violence et autorisés à se déplacer librement vers un lieu sûr sans restrictions, à avoir libre accès à leurs besoins fondamentaux et à sauvegarder leur dignité", a déclaré Marie David, directrice pays par intérim de CARE Soudan.
