Au moins 51 personnes ont été tuées dans des incendies de forêt qui ravagent le centre et le sud du Chili, la tragédie la plus meurtrière de la dernière décennie dans le pays, et dont le bilan risque encore de s’alourdir dimanche.
«En l’espace d’une minute, nous avons tout perdu», a déclaré, effondré en larmes, Luis Vial, un retraité de 69 ans, devant les décombres de sa maison, dans le quartier de Villa Independencia, où 19 personnes ont péri, sur les collines de la région touristique de Valparaiso. Après une accalmie, les incendies ont repris dans cette région, où se trouve la célèbre station balnéaire de Viña del Mar dont les plages sont prisées en cette période de l’été austral marqué par des températures caniculaires.
Le décompte des victimes ne cesse de grimper. Le service de médecine légale avait déjà enregistré 45 morts, mais «six autres personnes sont décédées dans des établissements médicaux», a déclaré samedi Manuel Monsalve, sous-secrétaire au ministère de l’Intérieur. En plus des pertes humaines, entre 3.000 et 6.000 maisons ont été endommagées ou détruites par les incendies de forêt les plus meurtriers de la dernière décennie au Chili, selon le sous-secrétaire. Depuis le palais de La Moneda à Santiago, le président Gabriel Boric, qui avait survolé le sinistre en hélicoptère, a annoncé que le nombre de victimes allait «augmenter» étant donné la «dimension» que prend «la tragédie», qui a également ravagé 43.000 hectares de forêt notamment sur la côte pacifique. Le président Boric a décrété vendredi l’état d’exception afin de «disposer de tous les moyens nécessaires» face à la progression des incendies.