Une cérémonie commémorative a été organisée mardi à Djouab, à l'est de Médéa, à la mémoire du commandant de l’Armée de libération nationale (ALN), Si Lakhdar, tombé
au champ d'honneur le 5 mars 1958 lors d'un accrochage avec l'armée coloniale française.
Dans une allocution prononcée à l’occasion du 66 anniversaire de la mort du Chahid, le secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Fouad Chaouati, a mis en exergue les grandes qualités humaines et militaires du commandant Si Lakhdar et son dévouement pour la cause nationale depuis son jeune âge.
"Le commandant Si Lakhdar possédait de grandes compétences militaires, un fin tacticien qui a su déjouer les plans de l’ennemi et jouissait du respect de tous les hommes qui ont servi sous ses ordres", a-t-souligné, estimant que "son combat et son sacrifice resteront gravés pour l’éternité dans la mémoire collective du peuple algérien".
Malgré son rang élevé au sein du commandement de la wilaya IV historique, le commandant Si-Lakhdar, de son vrai nom Said Mokrani, "tenait toujours à être en première ligne et conduisait lui-même les assauts et les attaques contre les troupes coloniales déployées dans les maquis du mont Zbarbar, Tablat et Djouab", a encore souligné M. Chaouati. Le commandant Si Lakhdar est né le 6 novembre 1936 au sein d'une famille pauvre, originaire du petit village de Guergour, situé à l'ouest de l'ex-Palestro, baptisée après l'indépendance Lakhdaria, en hommage à ce martyr.
Au déclenchement de la guerre de libération nationale, il a été chargé de la mise en place des premières cellules combattantes dans la région de Lakhdaria et Ain-Bessam, dans la wilaya de Bouira, ce qui lui a valu d’être activement recherché par les autorités coloniales et sera contraint de vivre momentanément en clandestinité, se souvient sa sœur ainée, Azziza Mokrani.
"Après une année passée au maquis, Said reprend contact avec la famille et continua de le faire pendant quelque temps, avant qu’il ne soit, à nouveau, obligé d’interrompre ses déplacements au village de Guergour (Bouira) pour éviter d’exposer les habitants aux représailles de l’armée coloniale", a-t-elle confié.
Le commandant Si-Lakhdar a multiplié les attaques contre les troupes coloniales déployées à Tablat, Sour-El-Ghozlane, Palestro, Bordj-El-Bahri, Beni Slimane et Djebel Bouzegza, entre 1956 et 1958, leur infligeant d’énormes pertes, selon les archives du musée régional du Moudjahid de Médéa. Aidé par le martyr Ali Khodja, il a formé des unités commandos qui vont embraser les maquis de Zbarbar, Tablat, Khemis El-Khechna, Bouira, Bouzegza, mais également toute la région Est d’Alger, est-il noté dans ces archives.
Le colonel Si M'hamed Bouguerra, son chef hiérarchique au niveau de la Wilaya IV historique, lui confia la mission d'organiser des structures militaires locales et de planifier des opérations militaires, dont beaucoup furent couronnées de succès et lui valurent le titre de "Lion de Zbarbar".
Mortellement touché lors d'un accrochage survenu la nuit du 4 au 5 mars 1958, à Djebel Boulegroune (Médéa), le commandant Si Lakhdar succomba à ses blessures, en dépit des tentatives d'exfiltration entreprises par les éléments de la "Katiba Zoubiria", dirigée à l'époque par le commandant Ali Khodja.
Si Lakhdar sera enterré, dans la discrétion, au douar Zenine situé en contrebas de Djebel Boulegroune, où une stèle a été érigée, à l'indépendance, en hommage à ce grand chef militaire, tombé au champ d’honneur à l’âge de 22 ans.
La direction des Moudjahidine de Mascara a enregistré en 2023 plus de 40 témoignages vivants sur la Guerre de libération nationale
La direction des Moudjahidine et des Ayants-droits de la wilaya de Mascara a procédé en 2023 en collaboration avec le Musée du Moudjahid de la wilaya, à l’enregistrement de plus 40 témoignages sur la glorieuse Guerre de libération nationale dans la région, a-t-on appris de cette instance.
La même source a précisé à l’APS que les cadres de la Direction et ceux du Musée du Moudjahid ont réalisé, durant l’année 2023, l’enregistrement de témoignages oraux de Moudjahidine, d’enfants et de veuves de martyrs sur les faits d’armes de valeureux Moudjahidine ayant eu pour théâtre la région de Mascara, ainsi que les massacres et les atrocités perpétrés par la soldatesque coloniale durant la Glorieuse guerre de libération nationale (1954-1962).
Les témoignages sont enregistrés sous supports audio et audiovisuel sur plus de 20 heures, a fait savoir la même source, ajoutant que les enregistrements ont été compilés dans des CD-ROM pour être exploités par les étudiants, les chercheurs et les enseignants ayant pour centre d’intérêt l’histoire nationale et plus précisément la Révolution de Novembre 1954.
Le Musée du Moudjahid de la wilaya de Mascara a reçu, en outre, durant l'année écoulée, 3.857 visiteurs, constitués majoritairement d’étudiants, de chercheurs, de stagiaires des Centres de formation professionnels, de pensionnaires d’établissements de rééducation et d’adhérents d’associations, a fait savoir son directeur, Nadir Bachir.
L’afflux des visiteurs enregistré en 2023 est nettement supérieur à celui observé en 2022, durant laquelle "quelques 8.000 visiteurs seulement ont été enregistrés", a indiqué Nadir Bachir, estimé que cette progression dans le nombre des visiteurs est "le fruit des nombreuses actions de sensibilisation, lancées notamment à travers la page Facebook officielle de sa Direction et les rencontres initiées par les cadres du Musée dans les établissements scolaires et les Centres de formation professionnelle et l’université de Mascara, lors desquelles les activités du Musée ont été vulgarisées".
Par ailleurs, la même instance a recueilli, en 2023, 192 documents écrits, des photographies et d’autres objets muséaux susceptibles d’être utilisés comme outils de documentation en lien avec la Guerre de libération nationale dans cette wilaya de l’Ouest du pays.
