Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé samedi l’entité sioniste à renoncer à une attaque contre Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, «au nom de l’humanité».
«Je suis gravement préoccupé par les informations faisant état d’un plan de l’entité sioniste visant à lancer une attaque terrestre contre Rafah. Une nouvelle escalade de la violence dans cette zone densément peuplée entraînerait encore davantage de morts et de souffrances», a écrit Ghebreyesus sur le réseau social X. «Au nom de l’humanité», nous appelons l’entité sioniste à ne pas lancer son attaque et à oeuvrer plutôt en faveur de la paix, ajoute-t-il, estimant que l’évacuation prévue par l’armée sioniste avant un assaut n’est pas une solution praticable. «Les 1,2 million de personnes qui se trouvent à Rafah n’ont aucun endroit sûr où aller, il n’existe pas d’établissements de santé entièrement fonctionnels et sûrs auxquels ils pourraient accéder ailleurs à Ghaza», souligne-t-il. «De nombreuses personnes sont trop fragiles, affamées et malades pour être à nouveau déplacées», insiste le DG de l’OMS. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 31.553 martyrs et 73.546 blessés depuis le 7 octobre dernier, a indiqué samedi le ministère palestinien de la Santé.
Ghaza : un enfant de moins de deux ans sur trois souffre de malnutrition aiguë (UNRWA)
Un enfant de moins de deux ans sur trois souffre désormais de malnutrition aiguë dans le nord de la bande de Ghaza, a déploré l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), ajoutant que la famine se profilait à l’horizon, dans l’enclave, théâtre d’une guerre génocidaire sioniste depuis près de six mois.
Dans un communiqué relayé par l’agence palestinienne de presse, Wafa, l’UNRWA a indiqué samedi que la malnutrition infantile se propageait rapidement à des niveaux sans précédent à Ghaza.
Les hôpitaux de l’enclave palestinienne ont signalé que certains enfants meurent de malnutrition et de déshydratation. Le nombre de décès liés à la malnutrition et la déshydratation à Ghaza serait «beaucoup plus élevé» que le nombre officiellement recensé, avait déploré l’ONG «Defence for Children International» (DCI). Au 11 mars, le nombre de décès dus à la famine et à la malnutrition dans la bande de Ghaza est passé à 27, selon le ministère palestinien de la Santé.
A Ghaza, il n’y a plus «de bébés de taille normale», s’insurge un responsable de l’ONU
«Les médecins ne voient plus de bébés de taille normale» à GHaza, s’est insurgé vendredi un responsable de l’ONU, «terrifié» pour les 180 femmes, affamées et déshydratées, qui accouchent chaque jour dans le territoire palestinien.
«Personnellement, j’ai quitté Ghaza cette semaine terrifié pour le million de femmes et de filles de Ghaza, pour les 650.000 en âge d’avoir des enfants, et surtout pour les 180 femmes qui accouchent chaque jour», a déclaré Dominic Allen, responsable pour les territoires palestiniens du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), lors d’une conférence de presse par vidéo depuis Al Qods.
Il a notamment pu se rendre dans des hôpitaux assurant encore un service de maternité dans le nord de la bande de Ghaza, où plus de 31.000 personnes sont tombées en martyrs depuis le début de l’agression sioniste, selon le ministère de la Santé Palestinien.
«Les médecins racontent qu’ils ne voient plus de bébés de taille normale (...). Par contre, tragiquement, ils voient plus de bébés morts-nés, plus de décès néonataux», a-t-il déploré, décrivant des femmes enceintes «épuisées par la peur, par le fait d’avoir été déplacées plusieurs fois, par la faim» et la déshydratation.
«Ces mères devraient envelopper leurs enfants dans leurs bras, pas dans des sacs mortuaires». Il a également souligné le manque de produits d’anesthésie pour les césariennes et il a dénoncé le refus par l’entité sioniste de certaines cargaisons d’aide de l’UNFPA, évoquant par exemple des «kits pour sages-femmes» dont les lampes torches ont été retirées, ou le rejet de panneaux solaires.
«Si je peux peindre un tableau de ce que j’ai vu, ressenti, entendu pendant que j’étais à Ghaza (...) c’est un cauchemar plus grand qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité», a-t-il lancé. «Pire que ce je peux décrire, que ce que montrent les photos, que ce que vous pouvez imaginer». Lors du trajet vers le nord de la bande de Ghaza, «ce que j’ai vu m’a brisé le coeur», a-t-il insisté, évoquant l’»émotion indescriptible» dans les yeux de la population.
«Tous les gens qu’on a vus, à qui on a parlé étaient décharnés, émaciés, ils avaient faim, ils faisaient tous ce signe pour demander à manger», a-t-il décrit en portant ses mains vers sa bouche. Il a également raconté le passage à un point de contrôle militaire, où «un petit garçon qui avait l’air d’avoir 5 ans, marchait apeuré, les mains en l’air, avec sa soeur derrière lui, peut-être deux ans plus âgée, portant un drapeau blanc».