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Soutien de Paris au prétendu "plan d'autonomie" marocain pour le Sahara occidental : Une "erreur historique majeure" (Ecologistes)

Publié par DK NEWS le 02-08-2024, 17h49 | 5
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Le groupe écologiste du Sénat français a condamné fermement le soutien apporté par Paris au prétendu "plan d'autonomie" marocain pour le Sahara occidental, qualifiant cette décision de "personnelle" et d'"erreur historique majeure".

"Cette lourde décision venant d'un homme seul à la tête d'un Etat, sans gouvernement ni majorité, sonne plus que jamais comme une erreur historique majeure et un énième fiasco sur la scène internationale du président de la République", indique un communiqué de ce groupe.

Rappelant leurs engagements pour "la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes et pour le respect du droit international", les écologistes condamnent fermement cette prise de position "personnelle" du président Emmanuel Macron qui "va à l'encontre de la position historique (de la France) du droit international et des accords actuels entre le Maroc et le Front Polisario".

Les écologistes demandent, dans ce cadre, au Président français de "respecter le droit international et de faire prévaloir le droit sur les intérêts économiques collectifs et/ou individuels", exigeant "la stricte application des accords de cessez-le-feu de 1991 entre le royaume du Maroc et le Front Polisario" et "le respect des arrêts de la Cour de Justice de l'Union européenne".

Ils demandent également à l'ONU de "mettre tout en œuvre pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental".

Pour les écologistes, la situation au Sahara occidental est "claire" et ce territoire considéré comme non autonome par l'ONU et l'ensemble des institutions internationales "ne peut être placé sous souveraineté marocaine".

Ils citent, pour preuve, les décisions de la Cour de justice de l'UE (arrêts du 21 décembre 2016, du 20 février 2018, du 19 juillet 2018, du 30 novembre 2018 et du 29 septembre 2021) affirmant que le Sahara occidental dispose d'un "statut séparé et distinct" par rapport au territoire marocain et qu'il relève du droit à l'autodétermination.

"C'est dans ce cadre que les écologistes se sont opposés aux accords commerciaux entre le Maroc et l'UE sur la pêche et l'agriculture en 2021. Accords qui ont été d'ailleurs annulés par la justice européenne en raison du non respect du principe du consentement du peuple sahraoui", ont-ils rappelé.

 

 

   Le PS condamne et rappelle son engagement pour la "la libre détermination des peuples"

 

Le parti socialiste français (PS) a condamné jeudi "un tournant diplomatique précipité" face au renforcement du soutien de la France au prétendu plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, rappelant son engagement en faveur du respect du principe de "la libre détermination des peuples".

"Le PS condamne un tournant diplomatique précipité et sans concertation avec le Parlement", a-t-il écrit dans un communiqué, soulignant que le parti "attaché à l'amitié franco-marocaine, condamne cette décision unilatérale, prise sans le moindre débat ni concertation avec le Parlement".

Il a indiqué, à ce titre, que, comme l'ensemble des Français, le parti a découvert "une lettre adressée au roi Mohammed VI à l'occasion du 25e anniversaire de son intronisation, dans laquelle le président de la République prend la décision de reconnaître le plan marocain pour le Sahara occidental".

Estimant qu' "aucune urgence ne justifiait une telle annonce au cœur de l'été, à un moment où le gouvernement démissionnaire est censé gérer les affaires courantes", le parti socialiste a affirmé que "le président joue un coup de communication sans vision politique qui s'inscrive dans le temps long".

"La diplomatie française ne peut être conditionnée par la visite d'Etat prochaine d'Emmanuel Macron à Rabat", a-t-il soutenu.

Le PS a exprimé, à ce titre, "son inquiétude quant aux conséquences et appelle de ses vœux une diplomatie fondée sur l'apaisement et le dialogue", rappelant "son engagement en faveur d'une politique étrangère respectueuse du droit international, des droits humains et de la libre détermination des peuples".

Dans une lettre adressée au roi du Maroc, le président français Emmanuel Macron a affirmé considérer que "le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine".

Critiquant le renforcement du soutien de la France au plan marocain pour le Sahara occidental, aussi bien sur le fond que sur les circonstances politiques entourant ce geste, la classe politique française s'est indignée de cette décision.

Selon le Parti communiste français (PCF), "Emmanuel Macron trahit la position historique et équilibrée de la France sur les droits du peuple sahraoui comme sur les résolutions de l'ONU".

Les écologistes ont dénoncé, de leur côté, une décision "trahissant la position historique de la France", qualifiant le pas franchi par la présidence française d'"erreur historique prise par un homme seul, à la tête d'un Etat sans gouvernement, ni majorité".

Hadrien Clouet, député de la France insoumise (LFI), a soutenu, quant à lui, que "ce geste précipité en plein jeux olympiques de Paris, contre le droit international, sans débat, est une erreur".

 

 

                                   L'AARASD appelle Macron à "revenir au respect du droit "

 

L'Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARSD) a qualifié, jeudi, le soutien apporté par Paris au prétendu plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental d' "atteinte aux principes défendus par la France", appelant le président Macron à "revenir au respect du droit ".

"Cette position décidée en cette fin de juillet est-elle une initiative du Président qui, pour renouer avec le Maroc et satisfaire les intérêts des entreprises françaises qui y sont installées, trahit la position française traditionnelle soucieuse d'équilibre au Maghreb et respectueuse des résolutions du Conseil de sécurité ?", s'est interrogée l'association dans un communiqué, affirmant qu'"elle est aussi une atteinte aux principes défendus par la France".

L'association rappelle, à ce titre, que ce 30 juillet, le président français, dans un courrier adressé au roi du Maroc, "a radicalement fait évoluer la position française traditionnelle en assurant le souverain marocain que + le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine+" et que "le plan d'autonomie marocain est la seule base pour aboutir à une solution".

L'association des Amis de la RASD dénonce la position que vient d'exprimer le Président français et "lui demande de revenir au respect du droit plutôt que de se plier aux intérêts des entreprises installées au Maroc".

Pour cette association, "la France, membre du Conseil de sécurité, doit faire en sorte que le Plan de paix de 1991 soit enfin appliqué avec la mise en œuvre d'un référendum d'autodétermination. De même, la France membre de l'Union européenne, doit respecter les arrêts de la Cour de Justice de l'UE".

Elle souligne, dans ce contexte, qu'elle "soutient fermement" le droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui, dans l'exigence du respect du droit international et de celle du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

L'AARASD rappelle que le Sahara occidental est un territoire non-autonome qui "ne peut être placé sous souveraineté marocaine".

Elle fait remarquer, à ce propos, qu'après l'Union africaine et les Nations unies, la Cour de justice de l'Union européenne, par ses arrêts de décembre 2016, de juillet et novembre 2018 et de septembre 2021, a rappelé que le Sahara occidental dispose d'un "statut séparé et distinct" par rapport au territoire marocain et que son peuple "relève du droit à l'autodétermination".

L'association conclut son communiqué en saluant la position de l'Algérie pour son soutien au droit à l'autodétermination des peuples.

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