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Sahara Occidental : Un prisonnier politique sahraoui en grève de la faim illimitée dans un hôpital marocain

Publié par DK NEWS le 21-10-2024, 19h20 | 3
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Le prisonnier sahraoui, Abdeljalil Kamal Laaroussi a entamé une grève de la faim illimitée pour dénoncer le harcèlement psychologique et les mauvais traitements dont il est victime, ainsi que le manque d'accès à des soins, a indiqué la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis.

Hospitalisé au CHU Ibn Sina de Rabat, ce prisonnier politique sahraoui du groupe Gdeim Izik a décidé, malgré son état de santé déjà critique, d'observer depuis mercredi une grève de la faim illimitée, pour protester contre les conditions d'hospitalisation " déplorables" et l'absence de soins de qualité, ainsi que pour dénoncer la "torture" physique et psychologique à laquelle est soumis depuis son admission, a expliqué la Ligue.

Selon la Ligue, le prisonnier sahraoui, condamné injustement à la réclusion à perpétuité, exige la fin du harcèlement psychologique, de la torture physique et de pouvoir accéder à une qualité de soins équivalente à celle dont bénéficie le reste de la population.

Il exige également l'autorisation de visites familiales ouvertes et la cessation des provocations contre ses proches.

Il appelle, à ce titre, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et les traitements cruels et le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la santé, à  "exercer des pressions" sur le Maroc pour "obtenir le traitement" dont il a besoin.

Le prisonnier sahraoui demande également que toutes les personnes responsables des tortures physiques et psychologiques auxquelles il a été soumis depuis son enlèvement le 12 novembre 2010 soient "traduites en justice".

En octobre 2010, plus de 20.000 civils sahraouis, hommes, femmes et enfants s'étaient réunis spontanément et pacifiquement à proximité de Laâyoune, capitale des Territoires occupés du Sahara occidental, pour dénoncer l'oppression sociale, économique et politique marocaine.

Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines démantelaient le campement dans la violence et interpelaient des centaines de manifestants pacifiques.

En mars 2013, 25 militants politiques et défenseurs de droits humains sahraouis ont été jugés et condamnés définitivement par le tribunal militaire marocain à des peines allant de 20 ans à la perpétuité sur le fondement d'aveux obtenus sous la torture.

En novembre 2016, le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) avait condamné le Maroc pour avoir torturé Naâma Asfari, porte-parole du campement. Sa femme, la défenseure des droits humains, Claude Mangin et lui-même sont encore à ce jour, victimes de représailles répertoriées chaque année dans le rapport du Secrétaire général des Nations unies.

En 2022, le CAT a de nouveau condamné le Maroc pour les actes de torture commis sur deux autres membres du même groupe de Gdeim Izik.

Dans son dernier rapport sur la situation concernant le Sahara occidental, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé que les conditions de détention "déplorables" des prisonniers sahraouis restent un sujet de "préoccupation pressant".

Il a rappelé, à l'occasion, que les membres du groupe Gdeim Izik ont continué d'être "dispersés et détenus dans des prisons en dehors du Sahara occidental, où ils purgent de longues peines d'emprisonnement", soulignant que le Groupe de travail sur la détention arbitraire a estimé que l'emprisonnement de 18 membres du groupe constituait "une détention arbitraire".

Il a souligné, à cet égard, que le groupe a déjà exprimé sa "vive préoccupation" quant au nombre de cas présumés de détention arbitraire au Sahara occidental et demandé que les détenus soient libérés immédiatement et obtiennent une réparation et une indemnisation adéquates.

 

Ouverture des travaux du Forum syndical international de solidarité avec le peuple sahraoui

 

Les travaux du Forum syndical international de solidarité avec le peuple sahraoui ont débuté, dimanche soir, aux camps des réfugiés sahraouis à Aousserd, dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs sahraouis (UGTSARIO), et ce en présence du Président sahraoui, Brahim Ghali, et de plusieurs syndicats venus des différents continents.

Ce Forum verra la participation de délégations syndicales représentant plus de 45 syndicats de 21 pays, avec plus de 150 délégués, dont l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et l'Organisation de l'unité syndicale africaine (OUSA), en sus de la participation de 250 délégués sahraouis, selon les organisateurs.

Ce Forum de trois jours, se veut une tribune importante pour plaider en faveur de la cause sahraouie, et mettre en avant les positions internationales soutenant la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. 

Une série de workshops et de conférences, traitant de l'expérience syndicale sahraouie, de la situation des travailleurs sahraouis sous l'occupation et à l'étranger, de la situation de la femme sahraouie et de son rôle avant-gardiste dans le processus de libération et d'édification, sont également prévus.

 

Sahara occidental : les dernières décisions de la CJUE doivent être respectées (Politiques)

 

L'Union européenne doit impérativement respecter le droit international et ne pas perdre de vue que le Sahara occidental est un territoire distinct du Maroc comme la rappelé dernièrement la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), ont insisté sur le plateau d'une télévision belge un représentant du Front Polisario et deux acteurs politiques européens.

La décision, début octobre, de la CJUE annulant définitivement les accords de pêche et d'agriculture liant l'UE au Maroc et qui incluent les territoires sahraouis, "doit être respectée (...). L' UE doit faire attention en signant des accords susceptibles d'avoir des conséquences sur les plans politiques et juridiques. Nous ne sommes pas contre le fait que l'UE renforce ses relations avec le Maroc, mais cela doit se faire dans le respect de la légalité internationale et des droits des peuples à disposer de leurs ressources naturelles", a soutenu Omar Mansour, représentant du Front Polisario auprès de l'UE, lors de son intervention à la télévision belge ATIPIK.

M. Mansour a affirmé que la décision de la CJUE d'annuler les accords entre l'UE et le Maroc, mais aussi la reconnaissance du Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui, était une " victoire pour la légalité".

De son côté, le président de la Conférence européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a assuré que l'UE devait absolument respecter les décisions de la CJUE, critiquant l'argument du "Pacta sunt servanda" (les conventions doivent être respectées) opposé, notamment par la Commission européenne.

"M. Borrell (Vice-président de la Commission européenne)  et Mme Von de Leyen (présidente de la Commission européenne) essaient de faire croire que les accords d'association (entre l'UE et le Maroc) qu'ils ont signés (annulent) tout autre décision, mais ils se trompent complètement", a-t-il martelé. 

La décision de la CJUE est "un grand pas" pour le droit international, de même que le principe de la coexistence entre les peuples dans "le respect du droit international, du droit humanitaire et des droits de l'Homme", a soutenu M. Galand.

Pour sa part, l'ancien député européen, François Alfonsi, intervenant à distance, a estimé que l'exécutif européen était très "embarrassé" par la décision de la CJUE, notant que la Commission européenne voulait donner "satisfaction au Maroc" aux dépens du droit européen.

"L'exécutif a accepté de passer des accords et d'engager le nom de l'Europe sur des bases juridiques démenties par la CJUE. J'espère que cela lui donnera matière à réfléchir", a-t-il dit.

Le 4 octobre, la CJUE avait annoncé son verdict annulant deux accords commerciaux entre l'UE et le Maroc relatifs aux secteurs de la pêche et de l'agriculture et qui incluaient illégalement le territoire du Sahara occidental. Parallèlement, la cour a affirmé que le Front Polisario était le représentant unique et légitime du peuple sahraoui, lui garantissant le droit de plaider devant les tribunaux de l'UE au nom du peuple du Sahara occidental.

L'armée sahraouie cible des bases des forces de l'occupation marocaine dans le secteur de Haouza

 

Les unités de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) continuent de cibler les retranchements de l'armée de l'occupation marocaine le long du mur du sable, a indiqué, dimanche, un communiqué de la Direction centrale du commissariat politique de l'Armée sahraouie.

"L'Armée populaire de libération sahraouie a bombardé, samedi, les bases de l'occupation marocaine dans les régions de Tarkanet, Arbib Lgaa et Lagtitira dans le secteur de Haouza", selon le communiqué rapporté par l'Agence de presse sahraouie (SPS).

Les attaques de l'APLS se poursuivent contre les forces de l'occupation marocaine, "leur infligeant de lourdes pertes humaines et matérielles", conclut le communiqué.  

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