La médiation dans le conflit au Soudan du Sud a de nouveau suspendu les pourparlers de paix entamés en janvier en Ethiopie et jusqu'ici peu fructueux, a annoncé dimanche la délégation gouvernementale sud-soudanaise.
"Les pourparlers ont été ajournés", a confirmé une source au sein de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation sous-régionale est-africaine qui assure la médiation. Cette source, citée par l'agence AFP, n'a pas précisé quand exactement les négociations reprendraient.
"La médiation de l'Igad, après consultation du président de l'Igad, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a décidé d'interrompre les pourparlers", a déclaré Michael Makuei, chef négociateur du gouvernement sud-soudanais.
Selon lui, les discussions sont programmées pour reprendre le 16 octobre. Les négociations ont connu plusieurs interruptions et reprises depuis leur ouverture en janvier à Addis Abeba. "Cela leur (les médiateurs) donnera le temps de mener des consultations sur les questions encore en suspens des négociations, particulièrement les pouvoirs du Premier ministre et si le président sera le chef de l'Etat et du gouvernement", a poursuivi M. Makuei.
L'actuelle session des négociations visant à trouver une issue durable au conflit qui a éclaté le 15 décembre au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par des antagonismes politico-ethniques exacerbés par la rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, s'était ouverte le 22 septembre à Bahir Dar, dans le nord-ouest de l'Ethiopie. Elle devait notamment porter sur la formation d'un gouvernement "de transition et d'union nationale".
L'Igad avait initialement donné jusqu'au 9 août pour former ce gouvernement mais ce délai avait expiré sans résultat. Les belligérants ont également signé plusieurs engagements à cesser les hostilités qui n'ont jamais été respectés sur le terrain.
Le conflit, marqué par des massacres et atrocités sur des bases ethniques, a fait des milliers de morts depuis la mi-décembre 2013 et chassé de chez elles plus de 1,5 million de personnes. Le pays est en outre menacé de famine, selon l'ONU et les ONG. La communauté internationale a, à plusieurs reprises, accusé les belligérants de ne pas négocier sincèrement et de continuer à privilégier la solution militaire.
