L'écologiste Marina Silva, arrivée troisième au premier tour de l'élection présidentielle de dimanche au Brésil, conditionne son soutien au social-démocrate Aecio Neves (PSDB) contre la présidente sortante Dilma Rousseff (PT), lors du second tour le 26 octobre, affirme la presse brésilienne.
Selon le quotidien O Globo mardi, au lieu de demander des postes en échange de son soutien, comme c'est la tradition dans la politique brésilienne, Marina Silva exigera du candidat qui recevra son soutien qu'il adopte certains points de son programme comme l'engagement envers un développement durable, celui de destiner 10% du PIB à l'Education et d'en finir avec la réélection.
"Il faut qu'il y ait un signal, le PSDB doit dire quelle sera sa position" sur les propositions de programme de Mme Silva, a déclaré Joao Paulo Capobianco, un proche de l'écologiste cité par la presse. "Nous estimons que nous ne pouvons pas avoir quatre ans de plus de ce gouvernement" du Parti des travailleurs (PT, au pouvoir), a-t-il ajouté.
Pour le moment, ni Mme Silva, ni ses adjoints n'ont indiqué officiellement quel candidat la populaire ex-ministre de l'Environnement - et transfuge du PT - elle soutiendra.Son soutien est déterminant car elle a reçu 22 millions de voix le 5 octobre, soit 21,32% des suffrages. Le Parti socialiste brésilien (PSB), qui a lancé Mme Silva comme candidate après le décès brutal de son leader.
Eduardo Campos, dans un accident d'avion en août, réunira mercredi ses cadres à Brasilia pour prendre une décision. Marina Silva étudie la meilleure façon de soutenir Aecio Neves sans paraître incohérente avec sa défense "d'une nouvelle politique" qui s'oppose à celle des partis traditionnels, affirme le journal Folha de Sao Paulo.
Toutefois, le PSB, qui faisait partie de la coalition du gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva (PT, 2003-2010) et de sa dauphine Rousseff jusqu'à l'année dernière, est partagé.
