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Syrie : Avancée de Daech à Aïn el Arab, Washington et Londres prêts à examiner la création d'une zone tampon

Publié par DK News le 09-10-2014, 16h38 | 141
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Les éléments de l'organisation autoproclamée «Etat islamique (EI)» Daech ont avancé jeudi dans la ville kurde syrienne de Aïn el Arab malgré une forte résistance des forces kurdes, alors que Washington et Londres sont prêts à examiner la création d'une zone tampon entre la Syrie et la Turquie.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les éléments de Daech ont pris le contrôle durant la nuit de mercredi à jeudi de plus d'un tiers de la ville de Aïn el Arab (Kobané en kurde) après de violents de combats.

«Malgré une résistance acharnée des forces kurdes, l'EI a avancé durant la nuit et s'est rendu maître de plus d'un tiers de Kobané», a déclaré le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

Les éléments de Daech «se sont emparés de l'immeuble des Assayech (force de  sécurité kurdes) dans le nord-est de la ville. Durant les combats, un chef des Assayech, Sido Jammo, et plusieurs de ses hommes ont été tués», a précisé M. Abdel Rahmane.

Il a ajouté que l'avancée de Daech se faisait lentement en raison de «la résistance opposée par les Kurdes et les raids de la coalition, menés par les Etats-Unis. L'un d'eux a visé l'immeuble d'Assayech, après sa prise par l'EI».
 
La coalition internationale poursuit ses raids

Pour aider les forces kurdes à freiner l'avancée des éléments du groupe «Etat islamique» à Aïn el Arab, des avions de la coalition internationale, menée par les Etats-Unis, ont effectué mardi et mercredi plusieurs raids aériens.

Au total, neuf frappes aériennes ont été menées par les Etats-Unis et leurs alliés sur le territoire syrien, dont six à proximité de cette ville kurde implantée, selon le Centre de commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).

Quatre frappes au sud de la ville ont permis de détruire un véhicule blindé de transport de troupes, ainsi que trois véhicules blindés et une pièce d'artillerie.

Une cinquième frappe menée dans le sud-ouest de Aïn el Arab a détruit un véhicule armé et la sixième, qui a atteint la partie sud de la ville, a détruit une pièce d'artillerie, selon la même source.
Mais ces frappes selon le président américain Barack Obama ne suffiront pas à sauver Aïn el Arab. «Il faudrait des troupes compétentes -des rebelles syriens ou des forces gouvernementales irakiennes- pour arriver à vaincre l'EI», a-t-il estimé.

Les éléments de Daech sont entrés dans Aïn el Arab lundi, trois semaines après le début de leur offensive dans la région. Selon l'OSDH, au moins 412 personnes sont été tuées dans les combats, mais le bilan pourrait s'avérer bien plus lourd.

L'avancée des éléments de Daech a provoqué également un exode de près de 200.000 personnes vers la Turquie toute proche, où des manifestations ont eu lieu ces derniers jours pour protester contre l'entrée des extrémistes de Daech à Kobané.

Washington et Londres prêt à examiner la mise en place d'une zone tampon

Face au flux important de réfugiés, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue britannique Philip Hammond ont exprimé mercredi leur disposition à «examiner» l'idée de créer une zone tampon entre la Syrie et la Turquie.

«Londres ne l'exclurait pas», a ajouté le diplomate britannique à propos d'une zone tampon «pour protéger les personnes déplacées par le conflit à la frontière turco-syrienne», a-t-il signifié.

«Cela vaut la peine que l'on regarde de très, très près», a insisté John Kerry, formulant un net changement de pied de la diplomatie américaine sur cette proposition évoquée régulièrement depuis trois ans, tout comme l'idée d'une zone d'exclusion aérienne souhaitée par la Turquie.

«L'idée d'une zone tampon circule» depuis un certain temps, a reconnu M. Hammond et «nous devons l'explorer avec d'autres alliés et partenaires». Le principe de cette zone tampon est défendu depuis longtemps par Ankara et a été soutenu mercredi par le président français François Hollande.
Une démarche critiquée par les autorités syriennes qui ont «déploré» la position de la France.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad, a souligné la nécessité pour la communauté internationale de faire «son devoir face à la catastrophe humanitaire à Ain al-Arab» et à «cesser tout soutien aux groupes terroristes armés, notamment celui accordé par la France et la Turquie à ces groupes quelque soit leurs noms».

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