
En dépit de récurrents «constats d’insuffisances», rapportés ça et là par des confrères et autres «observateurs du secteur», des voisins maghrébins et même d’Europe, de passage touristique ou d’affaires en Algérie, au courant de la politique de la santé menée par les pouvoirs publics, et des réalisations dans ce secteur apprécient autant d’efforts en termes d’investissements tant humains que matériels de la part de ces derniers dans le domaine.
« …Peu de pays peuvent se vanter d’autant d’attention et d’investissements pour le secteur de la santé, notamment publique ! C’est, en somme, toujours et encore la médecine gratuite… », a commenté un médecin européen accompagné de son épouse, également praticienne, en présence de leurs amis marocain et tunisien, enseignants universitaires, après avoir eu une idée de la sphère sanitaire en Algérie…
«Il y a de très grandes villes et même certaines capitales au Maghreb qui ne disposent pas de ce dont dispose une wilaya comme Béjaïa… », avoue un visiteur…Alors autant présenter le secteur, en effet, en toute transparence, les réalisations tangibles ou escomptées, toutefois, étant toutes relatives en termes aussi bien d’importance et d’opportunité au regard des besoins impérieux des populations (notamment rurales) et compte tenu surtout des capacités financières des pouvoirs publics. Pour stagner, le secteur est loin d’être resté, pour autant, figé. Loin s’en faut. Ainsi :
Les opérations lancées (2013-2015)
Quarante-six (46) opérations planifiées, dont seize (16) furent inscrites durant l’année 2013, constituent le programme en cours de réalisation en matière d’infrastructures.
Il s’agit d’un (01) hôpital psychiatrique de 120 lits à Oued Ghir (taux d’avancement des travaux : 65%), d’un (01) hôpital de 60 lits à Souk El-Tenine (taux d’avancement : 38%), d’un (01) hôpital de 60 lits à Tazmalt (T-A : 32%), de l’extension de l’E-H-S «mère-enfant» de 140 lits à Béjaïa (T-A : 85%), de celle de l’EPH d’Akbou (60 lits, T-A : 70%), des réalisations d’un centre d’imagerie médicale au C-H-U (provisoire) de Béjaïa (T-A : 65%), d’une polyclinique à Sidi Ali Lebhar (T-A : 10%), d’une polyclinique à Feraoun (T-A : 60%) et des sièges (02) des EPSP à Seddouk et Kherrata (mise en place des chantiers).
La carte sanitaire de la wilaya
L’hôpital Khellil-Amrane continue de «faire office» de CHU, en attendant la réalisation d’un vrai centre hospitalo-universitaire. Son service des urgences ainsi que sa structure d’observation ne désemplissent jamais, littéralement envahis de jour comme de nuit, saturés. Pourtant, un grand hommage est à rendre aux équipes médicales qui s’y relaient, accompagnées de l’inlassable renfort au précieux soutien du personnel paramédical, toute abnégation et attention.
La wilaya dispose aussi de cinq (05) établissements publics hospitaliers, d’un (01) établissement hospitalier spécialisé en rééducation et réadaptation fonctionnelles, de huit établissements publics de santé de proximité, d’une capacité totale de 1 533 lits techniques, soit 01/616 habitants. A ces infrastructures s’ajoutent cinquante-et-une (51) polycliniques dont 23 sont dotées d’appareils de radiologie, et 36 équipées de laboratoires, soit 01/18 512 habitants, 203 salles de soins, soit 01/4 651 habitants.
1 maternités rurales intégrées dans des polycliniques totalisant 116 lits suffisent-elles vraiment ? Quand on sait que naguère les habitants de la commune de Boukhlifa étaient obligés de «descendre» jusqu’à Aokas pour faire admettre leurs épouses sur le point d’accoucher dans une maternité (et il semblerait que la situation est demeurée la même).
8 points de garde médicale également intégrés dans les polycliniques existantes, 01 centre de wilaya de transfusion sanguine, 43 unités de protection maternelle et infantile, 01 hôpital de jour à Béjaïa pour la prise en charge des malades chroniques, maisons diabétiques situées à Akbou et Sidi Aïch, 01 SAMU (Service d’aide médicale d’urgence).
01 centre de contrôle sanitaire aux frontières (port et aéroport), 01 centre d’hémodialyse à Béjaïa et 03 autres à Akbou, Sidi Aïch et Kherrata, 01 laboratoire d’hygiène de wilaya (siège de la DSP). Ce sont là les structures étatiques, auxquelles il faut ajouter 01 institut national de formation supérieure para-médicale à Aokas (côte Est), 01 annexe de 07 classes à Sidi Ouali (Béjaïa chef-lieu) et 10 autres réparties à travers le territoire de la wilaya.
Les secteurs para-public et privé, quant à eux, sont constitués de 06 établissements hospitaliers privés (EHP), répartis comme suit : 04 à Béjaïa, 01 à El-Kseur et 01 autre à Akbou,totalisant une capacité d’accueil de 215 lits, 03 cliniques privées en ambulatoire d’ophtalmologie (Béjaïa, Akbou et Tazmalt), 05 centres d’hémodialyse privés dont 03 sont conventionnés avec la CNAS, 11 entreprises de transport sanitaire (04 à Béjaïa, 02 à Akbou, 02 à Kherrata, 01 à Amizour, 01 à Tichy, 01 à Souk El-Tenine, avec un parc roulant constitué de 23 ambulances et 23 véhicules légers, 14 laboratoires d’analyses médicales, 04 établissements de produits pharmaceutiques (de gros) et, enfin, 19 centres médico-sociaux (CMS).
…Et l’encadrement humain, bien sûr, entre praticiens et personnel para-médical : «…En termes de couverture médicale et para-médicale, le secteur public de la santé s’est consolidé à la faveur des actions de renforcement de ses capacités en matière d’encadrement », fait-on savoir. Si bien qu’au 31/12/2013, ladite couverture se présente comme suit :
30 hospitalo-universitaires, 461 médecins spécialistes dont 241 privés, soit 01/2 048 habitants, 702 médecins généralistes dont 163 privés, soit 01/1 345 habitants, 352 chirurgiens dentistes dont 205 privés, soit 01/2 682 habitants, 256 pharmaciens dont 17 publics, soit 01/3 688 habitants et enfin 2 874 paramédicaux dont 135 privés, soit 01/328 habitants.
A noter que durant l’année 2013, le secteur a enregistré l’affectation de 02 médecins hospitalo-universitaires, 39 médecins spécialistes (toutes spécialités confondues), 229 paramédicaux diplômés d’Etat (tous corps confondus).
118 aides-soignants pour les besoins des structures légères et l’ouverture de 80 postes de médecins généralistes, 22 postes de chirurgiens dentistes, 08 postes de pharmaciens, l’opération afférente à leur recrutement étant enclenchée et se poursuivant.«De surcroît, les prestations médicales, y compris des interventions chirurgicales souvent «lourdes» et de fort respectable efficacité-qu
lité sont...gratuites ! C’est donc loin d’être un mythe.» Imagerie médicale
Le seul appareil qui manquait et qui contraignait les habitants de la wilaya à se déplacer vers Tizi Ouzou ou Alger (sur rendez-vous préalable et en se levant très tôt) c’était l’IRM. Béjaïa en est enfin dotée ! Il se trouve au niveau du centre privé d’imagerie médicale du Dr. Chaffa (route de l’université Targa Ouzemmour, non loin de la briqueterie fermée Aliprandi).
Donc, et de l’avis d’initiés et autres professionnels du secteur, la wilaya n’est ni en deça des normes en matière d’infrastructures, équipements et encadrement humain, ni en position de pointe ou d’avant-garde : «…Mais c’est franchement assez correct, très correct même ( !) objectivement parlant», confie un éminent spécialiste. Enfin des propos «en couleurs» et pas aussi «noirs» que ceux que l’on ne cesse de distiller «quelque part» avec un plaisir sado-maso !