Hi-Tech

Intelligence artificielle : La machine en passe de commander l’homme ?

Publié par Samy yacine le 13-10-2014, 15h49 | 24
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Une petite invention technologique destinée à agir positivement sur l’humeur de l’être humain, et voilà le débat  relancé sur le rapport de l’homme à la machine, et notamment sur les nouvelles frontières promises par les transhumanistes.

C’est depuis les Etats Unis que la mèche a été rallumée par une petite start up, dénommée Thync,  qui se lance dans une quête   de collecte de fond pour mener à terme son projet. Elle ambitionne de mettre sur le marché un équipement portable capable de commander un changement d’humeur de son porteur.

Installé sur la tête de son porteur, et actionné par une application sur smartphone, ce nouveau dispositif, serait doté, selon le site d’information slate.fr par « un algorithme de «neurosignalement», une forme de stimulation transcrânienne à courant direct, qui envoie des ondes au cerveau d’un individu pour le faire sentir plus détendu ou plus énergique. »

Le Wall Street Journal qui a suivi de près cette invention note qu’elle n’est pas nouvelle et que des sociétés américaines proposent déjà ce procédé technologique mais seulement à une clientèle bien ciblée, notamment les médecins des hôpitaux.

Le site slate.fr cite pour sa part le point de vue  d’un   site d’information  américain, VentureBeat, spécialisé dans l’actualité des innovations technologiques majeures, qui souligne que « «Thync représente la commercialisation d’une technique [...] que les médecins utilisent depuis des années pour traiter la dépression, les traumatismes crâniens, les difficultés d’apprentissage et les problèmes de mémoire». L’innovation de Thync serait plutôt de l’ordre du marketing puisqu’elle vise un nouveau segment de marché, celui du grand public.

Ainsi, l’utilisateur lambda aura le loisir d’accéder à ce système qui « envoie aux nerfs crâniens des ultrasons ou des signaux électroniques à faible teneur, qui sont ensuite transmis au cerveau », explique le site slate.fr qui  ajoute que  « pour l’instant trois types de signaux dont on choisit la nature et l’intensité sur l’application: pour le calme, pour la concentration et pour l’énergie. »

Des observateurs et journalistes  font la moue devant cette annonce qu’ils considèrent peu explicite, d’autant qu’aucune indication visuelle n’a été donnée sur cet appareil et encore moins les modalités et échéances de sa mise sur le marché.

En réponse à tout ce monde, la société Thync s’est contentée d’annoncer  des progrès dans sa collecte des fonds, parvenue à plus de 13 millions d’euros, selon les sources citées par slate.fr Ceci étant, l’invention de cette jeune start up américaine s’inscrit dans le sillage de la nouvelle philosophie du transhumanisme qui anime intellectuel et entrepreneurs résolus à mener le combat pour faire progresser l’apport de la technologie aux capacités de l’homme y compris celle de résister à la dégénérescence de son  système  biologique.

Il s’agit d’un « mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques, ainsi que les croyances spirituelles afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains », peut on lire sur le site de l’encyclopédie en ligne wikipédia qui rappelle que même si « le premier usage connu du mot « transhumanisme » remonte à 1957, son sens actuel trouve son origine dans les années 1980, lorsque certains futurologues américains ont commencé à structurer ce qui est devenu le mouvement transhumaniste. »

Les tenants de ce courant philosophique  sont convaincus, selon wikipedia « que les êtres humains pourraient être capables de se transformer en êtres dotés de capacités telles qu'ils mériteraient l'étiquette de ‘’posthumains ‘’ ».

Le site fait état de l’initiative « du Palo Alto Longevity Prize, prix récent récompensant les meilleurs travaux de recherche pour la lutte contre le vieillissement ». Ce prix est destiné à encourager la recherche en ce domaine qu’il veut rendre plus attrayant pour les scientifiques et investisseurs.  

Les représentants du peuple américain ne sont pas en reste dans cette course contre les limites biologiques de l’être humain ; ils ont mis en œuvre il y a trois ans, « une initiative nationale sous le nom de "The Regenerative Medicine Promotion Act", et accélérait la levée de fonds par des incitations législatives ».

Le site évoque d’un autre côté l’engagement à fond du «milliardaire Peter Theil, fondateur de Paypal et figure centrale de la Silicon Valley » qui  a consenti quelques dizaines  de millions de dollars d’aides à des projets et programmes de recherche contre le vieillissement et avance que le   « marché de la biotechnologie antivieillissement est en véritable explosion, tant par son chiffre d’affaire croissant – deux milliards de dollars selon Proteus Venture Partners– que par l’engouement scientifique, industriel et désormais politique. »

Malgré cela, il se trouve encore des scientifiques pour douter de la pertinence de ce domaine de recherche « tant les promesses peuvent sembler spéculatives au vue du degré d’ignorance de la science sur le sujet », souligne ce site.

Peu de progrès, beaucoup d’interrogations

Sorti il y a quelques mois, un  livre de l’universitaire belge Dorian Neerdael, intitulé ‘’une puce dans la tête’’ fait un état de l’art de la recherche en  ce domaine qu’il aborde, comme le résume le site    www.decitre.fr,  sous l’angle de  cette lancinante question de « l'usage qui en est fait dans la science-fiction et l'avenir qu'on leur imagine : la réalité finira-t-elle un jour par dépasser la fiction ? »

A travers une ’une revue littéraire des travaux en rapport avec les expériences scientifiques menées  « il  observe comment ces dispositifs sont en train de se diffuser dans la société auprès du grand public ».

Un grand nombre de recherches sur l’apport de l’intelligence artificielle sont passées à la loupe pour, in fine se fendre d’une série de questions, ainsi résumées par decitre.fr « Quel crédit faut-il accorder à ces chercheurs ? Sont-ils sérieux ? Que gagnera l'humanité à vivre sous interface ?

Ce " progrès " est-il inéluctable ? Connaîtrons-nous un jour les pensées les plus secrètes de nos voisins ? Ira-t-on vers un contrôle généralisé des individus ? Les êtres humains seront-ils bientôt en concurrence avec des hommes-machines aux performances décuplées ?... »

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