
Les présidents Obama et Hollande, la chancelière Merkel et les premiers ministres Renzi et Cameron ont été unanimes à reconnaître mercredi que l'épidémie d'Ebola était la «plus grave urgence sanitaire de ces dernières années», a rapporté un porte-parole du Premier ministre britannique.
«Les dirigeants ont convenu que c'était la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années et que la communauté internationale devait faire beaucoup plus et plus rapidement pour stopper la progression de la maladie», a indiqué dans un communiqué un porte-parole du Premier ministre britannique à l'issue d'une vidéo-conférence commune de 75 minutes des dirigeants américain, français, allemand, italien et britannique.
Le Premier ministre britannique David Cameron «a proposé de saisir l'opportunité de se rencontrer à Milan vendredi et lors du conseil de l'Europe la semaine prochaine pour discuter de ce que l'Europe peut faire de plus pour aider à lutter contre la maladie», a ajouté le porte-parole.
Ces annonces interviennent alors que la seconde contamination par le virus Ebola d'une soignante aux Etats-Unis a été jugée «très inquiétante» par les autorités sanitaires américaines.
La fièvre hémorragique Ebola a fait 4.493 morts sur 8.997 cas enregistrés dans sept pays (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Nigeria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis), selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), arrêté au 12 octobre et publié mercredi à Genève.
Les dirigeants occidentaux ont également parlé, lors de cette vidéo-conférence, de la menace représentée par le groupe Etat islamique et «des actions de la Russie dans l'est de l'Ukraine». «Ils ont convenu que la Russie devait faire davantage pour appliquer l'accord de Minsk, notamment en respectant totalement le cessez-le-feu et en arrêtant l'entrée des armes à la frontière», a rapporté le porte-parole.
Concernant le groupe EI, «les dirigeants ont convenu que la coalition internationale faisait des progrès». «Il y a eu un consensus clair sur la nécessité de faire davantage pour soutenir une approche politique inclusive en Irak et pour entraîner les forces armées locales en Irak et en Syrie qui peuvent combattre le groupe EI, aidées par les frappes de la coalition internationale», a également dit le porte-parole.
«Les dirigeants ont aussi convenu de l'importance d'encourager les efforts du gouvernement irakien de collaborer avec les communautés sunnites afin d'isoler politiquement EI», selon la même source.
Obama a exhorté les dirigeants européens à faire un effort «plus important»
Le président américain Barack Obama a exhorté mercredi plusieurs dirigeants européens à faire un effort «plus important» pour combattre l'épidémie d'Ebola qui fait des ravages dans trois pays d'Afrique de l'Ouest.
«Le président a demandé à ces dirigeants de faire un effort plus important», a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche, à l'issue d'une conférence vidéo à laquelle avaient été conviés le Premier ministre britannique David Cameron, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre italien Matteo Renzi.
Le porte-parole de M. Cameron a de son côté indiqué que les dirigeants étaient d'accord sur le fait que, face à «la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années», la communauté internationale «devait faire beaucoup plus et plus rapidement» pour stopper la progression de la maladie.
Depuis l'annonce, il y a un mois, de l'envoi de 3.000 militaires américains en Afrique de l'Ouest pour mettre en place l'infrastructure logistique nécessaire afin d'organiser la riposte contre le virus, M. Obama a exprimé à plusieurs reprises sa frustration face au manque d'implication de certains pays, sans les nommer.
«Le monde dans son ensemble ne fait pas assez», a-t-il ainsi lancé mardi. «Il y a un certain nombre de pays qui ont les capacités et qui ne sont pas encore passés à la vitesse supérieure», a-t-il ajouté.
«Ils doivent le faire, nous allons tous devoir faire plus car tant que nous n'arriverons pas à contenir (cette épidémie) à la source, cela restera une menace pour chacun de nos pays», a-t-il ajouté.
Réunion d’urgence à la Maison- Blanche
Le président américain Barack Obama a promis mercredi que son pays allait répondre de manière «beaucoup plus agressive» devant la menace de l'épidémie Ebola pour éviter de nouveaux cas sur le sol américain après la contamination d'une deuxième soignante au Texas.
«Nous ne sommes pas dans une situation, comme avec la grippe, dans laquelle les risques d'une propagation rapide de la maladie sont imminents», a cependant tenu à souligner M. Obama, à l'issue d'une rencontre à la Maison- Blanche avec les équipes chargées de coordonner la réponse à l'épidémie.
Rappelant que la transmission du virus ne se faisait pas par voie aérienne et qu'une personne n'était pas contagieuse tant que les symptômes ne s'étaient pas manifestés, le président américain a pris son exemple pour tenter de rassurer le public américain.
«J'ai serré la main, pris dans mes bras et embrassé (...) des infirmières pour saluer le travail courageux qu'elles avaient accompli en s'occupant d'un patient. Elles ont suivi les protocoles. Elles savaient ce qu'elles faisaient et je me suis senti complètement en sécurité», a-t-il raconté.
Une deuxième soignante de l'hôpital texan qui s'était occupée de Thomas Eric Duncan, patient libérien décédé d'Ebola la semaine passée, a été infectée par le virus. M. Duncan, arrivé au Texas le 20 septembre en provenance du Liberia, sans symptômes, était tombé malade quelques jours plus tard. Hospitalisé le 28 septembre après plusieurs jours d'atermoiements, il est décédé le 8 octobre.
M. Obama a assuré que les leçons tirées de cet épisode au Texas étaient transmises à tous les hôpitaux et cliniques «à travers le pays» pour éviter qu'une situation ne se reproduise ailleurs.
M. Obama a par ailleurs mis en garde la communauté internationale contre une réponse insuffisante dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest où le virus fait rage.
«Si nous ne répondons pas internationalement de manière efficace (...) nous pourrions avoir des problèmes», a-t-il déclaré.
La Suisse prête à soutenir l'ONU
La Suisse pourrait dépêcher deux ou trois hélicoptères et quelque 90 militaires pour soutenir la lutte de l'ONU contre le virus Ebola en Afrique de l'Ouest, a annoncé mercredi un porte-parole du gouvernement suisse.
Le détachement servirait à transporter du personnel humanitaire ou médical ainsi que du matériel dans les régions reculées d'Afrique de l'Ouest, a précisé le porte-parole.
Malgré la volonté du gouvernement, il faut encore obtenir l'approbation du parlement, a-t-il poursuivi, ajoutant que la mission pourrait être lancée une fois que le parlement donne le feu vert. Par ailleurs, la Suisse a déjà débloqué plus de 9 millions de francs suisse pour soutenir les projets de lutte contre l'Ebola.