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Libye : contre-offensive contre les milices de Benghazi et Tripoli, appels à l'arrêt des combats

Publié par DK News le 19-10-2014, 14h53 | 33
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Les forces pro-gouvernementales libyennes s'efforcent de reconquérir Tripoli et Benghazi (est), tombées aux mains de milices à l'issue de violents combats, alors que la communauté internationale appelle à la «fin immédiate» des hostilités dans le pays.

Les forces loyales au général à la retraite Khalifa Haftar, appuyées par l'armée, sont déterminées plus que jamais à «libérer» Tripoli et Benghazi où de nouveaux combats ont éclaté mercredi dernier faisant, selon des sources hospitalières, prés de 70 morts.

Dans sa première réaction au chaos qui règne dans ces deux villes, le chef du gouvernement Abdallah al-Theni, a affirmé samedi que «toutes les forces militaires ont été placées sous le commandement de l'état-major pour libérer Tripoli et Benghazi, bientôt...».

Chaos depuis 2011

Benghazi est l'une des zones les plus troublées de la Libye, un pays plongé dans le chaos et livré aux milices armées depuis le renversement du régime de Maamar El-Gueddafi, il y a près de trois ans, après une révolte de huit mois.

Depuis, les autorités de transition ont échoué à former une armée régulière professionnelle et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices notamment qui font la loi dans le pays.Elles avaient néanmoins confié des tâches de sécurité aux milices, qu'elles espéraient intégrer dans des forces régulières, mais ces milices n'ont pas hésité à s'attaquer au pouvoir pour servir leurs intérêts.

Face aux attaques de ces milices qui ont pris le contrôle de la capitale

Tripoli fin août, le cabinet Theni et le Parlement élu le 25 juin, ont dû fuir dans l'est du pays.
Après des semaines de combats meurtriers, Fajr Libya, une coalition hétéroclite de milices armées et de la ville de Misrata, a chassé de Tripoli les milices pro-gouvernementales de Zentan et y a installé un gouvernement parallèle.

Elle a ensuite étendu son emprise à l'ouest de la capitale, dans la région de Ouercheffana, alliée des forces de Zentan. Celles-ci, placées sous le commandement de l'armée et rejointes par d'autres unités loyales, ont lancé il y a une semaine une contre-offensive dans les montagnes de l'ouest libyen dans le but de marcher sur Tripoli.

Le conflit à l'ouest «politique», la situation à Benghazi «différente»

Selon M. Theni dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale, Fajr Libya sont des «milices islamistes hors-la-loi» et leur gouvernement est «illégitime».Pour le chef du gouvernement, Fajr Libya est le bras armé de «l'islam politique», en particulier les Frères musulmans qui n'ont pas accepté, selon lui, le résultat des urnes lors des législatives de juin. Le nouveau Parlement est dominé par les anti-islamistes.

«Ils (les islamistes) sont les bienvenus pour participer à l'édification d'un Etat démocratique. Mais ils doivent accepter les choix du peuple libyen», a dit M. Theni.Si à l'ouest le conflit est politique, selon lui, la situation à Benghazi (est), deuxième ville du pays, est «totalement différente».
«Nous y combattons des groupes terroristes, dont Ansar Asharia qui veulent transformer Benghazi en un émirat islamique», a-t-il dit.

Selon lui, la nouvelle opération «anti-terroriste» lancée mercredi par le général à la retraite Khalifa Haftar à Benghazi est aussi «sous le commandement de l'état-major, du gouvernement et du Parlement».Le général Haftar, qui avait participé au conflit de 2011, a lancé en mai une opération baptisée «Dignité» contre ces milices radicales. Après l'avoir accusé de «tentative de coup d'Etat», les autorités ont ensuite soutenu son opération.

Appels à l'arrêt des hostilités et menaces de sanctions

Face à l'anarchie qui règne en Libye, les Etats-Unis, la France, l'Italie, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont menacé, dans un communiqué commun, de «sanctions ceux qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité de la Libye». Ces cinq gouvernements ont «condamné fermement la violence en cours en Libye et appelé à la fin immédiate des hostilités».

L'Algérie attache une importance particulière à la situation en Libye.

La semaine passée, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a estimé que la préparation du dialogue interlibyen était «importante et délicate», précisant que le rôle de l'Algérie était de «faciliter» son lancement.

M. Lamamra a aussi souligné que les décisions relatives à la préparation du dialogue entre les antagonistes libyens «exigent un consensus interlibyen et aucune partie externe ne peut apporter des solutions en l'absence des Libyens». «La situation en Libye et sa complexité exige un consensus permettant de lancer un dialogue sur des bases communes, des principes et des objectifs approuvés par tous», a-t-il encore dit.

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