Culture

Cinéma : «Fadhma N’summer» diversement accueilli par les critiques à Bejaia

Publié par DK News le 20-10-2014, 15h20 | 96
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Le dernier film de Belkacem Hadjadj, «Fadhma N’summer», projeté en première à la cinémathèque de Bejaia, a suscité moult réactions du public qui a fait montre de beaucoup de réserve quant au traitement infligé à l’héroïne, cantonnée dans un rôle historique accessoire et amoindri, comparativement, à celui de son complice, Cherif Boubaghla, placé au centre de la trame. «J’ai beaucoup plus appris de Boubaghla que de Fathma N-summer.

Le film a romancé des faits historiques, mais n’a pas révélé l’héroïne dans sa splendeur, et ses dimensions spirituelle, psychologique et sociale. Le film s’est, apparemment, évertué à en montrer le caractère emblématique, non pas en valorisant ou en restituant ses actes, mais en multipliant les gros plans sur son visage», déclare Nadia, médecin de son état, considérant que le portrait qui en est fait est «triste et mono expressif».

«J’étais venu voir l’héroïne, le mythe, la baroudeuse. J’ai découvert, une femme mystique, liseuse d’avenir et presque fragile, en proie à des tourments de c£ur. Sa seule vertu se résume à sa détermination communicative, à travers laquelle elle a soulevé des tribus et galvanisé des troupes. C’est très réducteur», indique un autre cinéphile lors des débats.

Abondant dans ce sens, un autre intervenant, a déploré que le réalisateur n’ait pas respecté le portrait connu de Fathma N’sumer, en confiant le rôle à une femme «longiligne» et «filiforme», à contrario ce qu’était l’héroïne, réputée «belle, un tantinet ronde et aux formes généreuses».

«Elle dégageait une force visuelle naturelle, qui traduisait son aplomb et son assurance pour s’opposer aux critiques et aux lâchetés de ceux qui voulaient lâcher ou renoncer à la lutte armée. C’est ça la vérité historique», souligne-t-il.

«Tout comme Cheikh El Haddad ultérieurement (insurrection de 1871), Fathma n’Sumer n’a jamais pris les armes. C’était une guide morale et spirituelle qui jouissait d’une grande influence. C’est ce que nous avons essayé de restituer.

Ce n’est pas un film historiographique. Mais une fiction d’histoire», s’est défendu Tahar Boukella, conseiller artistique de Belkacem Hadjadj, absent à la projection, qui est resté toutefois, fair-play en se félicitant de la réaction du public qui, selon lui, «a mordu dans le film». En fait, sortie du traitement historique et de ses vérités, l’£uvre a été positivement accueillie.

«Absolument captivant. L’histoire est palpitante et la réalisation technique réussie. On a vu de très beaux plans de bataille», se réjouit Rezek, estimant qu’ au-delà de toute considération «le premier mérite du film est déjà d’exister et de lever le voile sur une figure de proue de la résistance nationale contre le colonialisme, et qui dans l’imaginaire populaire reste un mythe». « Hadjadj l’a démythifiée en la portant à l’écran», ajoute-t-il.

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