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Le spectre hydrique a disparu à jamais : L’Algérie a gagné la bataille de l’eau

Publié par DK News le 09-11-2014, 19h24 | 31
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De wilaya dépendante en matière d’eau potable et quoique pauvre en ressources hydriques conventionnelles, Oran est en passe, aujourd’hui, de devenir une wilaya non seulement autosuffisante, mais «exportatrice» d’eau à plusieurs wilayas limitrophes.

Lundi, avec l’inauguration par le Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, et la mise en service de la méga-station de dessalement d’eau de mer d’El-Mactaa, une des plus grandes au monde, ainsi que les futures réalisations, l’un des plus épineux problèmes de l’Algérie, celui de la disponibilité des ressources hydriques, aura disparu à jamais.

Oran, et d’une manière générale la région Ouest du pays, a connu durant les décennies 1970, 1980 et 1990, une grave crise de l’eau. La région avait, en effet, connu un stress hydrique sans précédent dû à une période de sécheresse chronique qui a réduit de manière drastique les réserves en eau et a même influé sur sa qualité.

Certaines régions ne recevaient l’eau qu’un jour sur 7, voire un jour sur 15, et c’était de surcroit une eau de mauvaise qualité. Durant cette période, nombre de quartiers d’Oran, à l’instar de M’dina J’dida, Sidi El Bachir  et certaines zones du centre ville, entre autres, recevaient une eau saumâtre.

Seuls quelques quartiers comme Haï Chouhada (ex-Les Castors), St Hubert et une partie de Sidi El-Houari, approvisionnés à partir des barrages de Beni Bahdal et Mafrouche dans la wilaya de Tlemcen, étaient relativement mieux lotis et recevaient une eau plus douce, plus potable.

Dans les années 1990 et devant une situation qui perdurait, un nouveau phénomène avait fait son apparition, celui des colporteurs d’eau. Un nouveau métier était né. Munis de tracteurs et de citernes d’eau, ainsi que de fourgons aménagés, nombre de citoyens s’étaient reconvertis en revendeurs d’eau et s’approvisionnaient en eau potable au niveau de quelques forages de particuliers, notamment au niveau de la zone d’El-Hassi et quelques puits sis dans les zones agricoles de la banlieue d’Oran, et sillonnaient la ville d’Oran proposant le précieux liquide à des habitants traumatisés par le manque d’eau.

Néanmoins, l’Etat a pris le taureau par les cornes en décidant de régler définitivement le problème de l’eau à Oran et dans l’Ouest en général. Et c’est ainsi qu’à partir de l’année 2000, le changement commença à devenir palpable.

Une première mesure a vu le jour : les transferts d’eau à partir de sources conventionnelles comme les barrages et les forages, entre autres. Le premier transfert d’eau a été fait à partir du barrage de Gargar, dans la wilaya de Relizane. Quelque 110.000 m3/j ont été retenus pour desservir  Oran et Mostaganem. Plus tard, en 2002, la station de pompage d’Ain El Bya a été mise en exploitation pour desservir Oran et Arzew.

A l’époque, les besoins d’eau de la wilaya d’Oran étaient de 250.000 m3 par jour alors qu’elle ne recevait que 100.000m3/j en eaux superficielles traitées. C’était encore trop insuffisant et il fallait trouver d’autres sources d’approvisionnement.

Une première solution est apparue, celle du traitement par déminéralisation des eaux souterraines de Brédéah, dans la daïra de Boutlelis, à l’ouest d’Oran. Et c’est ainsi que sa mise en exploitation a commencé en 2004. Entre 18.000 et 24.000 m3 étaient produits quotidiennement.

Par ailleurs, il a été décidé de mobiliser les eaux superficielles de l’oued Chelif, au niveau des barrages de Kenada et du Chelif, d’une capacité globale de 120 millions de m3, dans le cadre du projet de transfert dit MAO (Mostaganem-Arzew-Oran). L’eau destinée à Oran devait être transférée vers un réservoir de 300.000m3, l’un des plus grands réservoirs en Afrique.

Le projet a été inauguré le 23 février 2012 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. La capacité du MAO est de produire environ 540.000 m3/j dont 300.000m3/j destinés à Oran et le reste pour Mostaganem. Cependant, même avec ces quantités d’eau, le problème n’était pas réglé pour autant, particulièrement pour le long terme et pour toutes les wilayas mitoyennes. Il fallait, donc, trouver une solution durable et régler ainsi le problème de manière définitive.

Décision fut alors prise d’aller vers des sources non conventionnelles d’eau, en l’occurrence le dessalement d’eau de mer. Plusieurs stations de dessalement d’eau de mer virent alors le jour à l’ouest du pays et Oran fut desservie par plusieurs d’entre elles, notamment par celle de Chat El Hilal à Ain Temouchent qui transféra 120.000 m3/j vers Oran.

Il y a aussi la station de dessalement de Kahrama, implantée à Arzew, qui produit 90.000m3/j dont 50.000 m3/j destinés à l’AEP et le reste pour les besoins industriels. D’autres stations plus petites, de 5.000 m3/j, ont été réalisées, comme celle d’Ain El-Turck, une zone touristique.

Enfin, avec la mise en service, le 10 novembre 2014, de la méga-station de dessalement d’eau de mer d’El Mactaâ, le spectre hydrique ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Et tous les efforts consentis pour venir à bout du problème de l’eau dans la région ouest du pays, et dans le pays en général, marque toute la valeur du défi relevé par l’Etat et son aboutissement : l’Algérie a réussi à gagner la bataille de l’eau dans un millénaire dont on dit qu’il est celui de l’eau.
aps

 

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