Santé

Entretien avec Salim Regguem, directeur du Centre anti cancer (CAC) de Sétif: «On reçoit des malades de tout le pays...»

Publié par Azzedine Tiouri le 18-11-2014, 17h39 | 795
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Inauguré le 29 octobre 2013 par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa dernière visite à Sétif, le Centre anticancer (CAC), situé à El Bez, dans le pôle médical, a entamé ses activités, doucement, mais sûrement, pour devenir opérationnel depuis quelques semaines déjà.

Veillant au grain et sur les malades afin de leur éviter de longs et coûteux déplacements, ces responsables s'activent quotidiennement pour le faire tourner à plein régime, malgré les problèmes rencontrés.

L'Etat n'a pas lésiné sur les moyens dans le domaine de la santé, un secteur à la fois sensible et important, pour créer des centres anticancers dans plusieurs régions du pays, et permettre ainsi à un plus grand nombre de malades de se rapprocher des centres de soins et de prise en charge d'une lourde pathologie, telle que le cancer.

Pour la proximité, leur impact est plus que nécessaire. C'est pour avoir plus de détails et de précisions concernant le nouveau Centre anticancer de Sétif, que nous avons rencontré M. Regguem Salim, le directeur du CAC, en marge des travaux du dernier séminaire sur le cancer du col de l'utérus et du sein, qui a bien voulu répondre à nos questions.

DK News : Où en est-on avec le Centre anticancer de Sétif ?

S. Regguem : Avant la réalisation du CAC, nous avions une unité d'oncologie médicale qui se trouvait au niveau de la polyclinique d'El Hidhab Ahmed Guemmache qui activait avant l'inauguration officielle du centre par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, lors de sa dernière visite à Sétif.

On a procédé à l'ouverture officielle tout d'abord du service d'oncologie dans un premier temps. Avec le démarrage, on a pu, avec ce service récupérés les malades qui étaient disséminés un peu partout, que l'on a pu les regrouper dans ce centre, sans compter les malades que l'on reçoit des wilayas limitrophes, telles que Bejaia, Bordj Bou Arreridj, M'Sila jusqu'à la limite de Batna, sans compter celle de Sétif, évidemment. Tout cela sur le point de vue oncologie médicale.

Côté chiffres, quel est le nombre de malades que vous recevez quotidiennement ?

Dans un premier temps, on faisait une soixantaine de protocoles de chimiothérapie quotidiennement, en plus environ entre 45 et 60 soins de confort, c'est-à-dire des malades atteints du cancer qui va falloir les prendre en charge pour soulager leur douleur. Nous faisons aussi une moyenne d'une centaine de consultations de personnes par jour.

Pour la deuxième étape, nous sommes passés à l'ouverture du service de radiothérapie qui regroupe trois accélérateurs linéaires d'électron. Dans un premier temps, nous avons mis en marche deux accélérateurs depuis le 10 juillet 2014.

Dès ce moment-là, nous avons commencé à prendre en charge les malades en radiothérapie. Actuellement, nous sommes en train de prendre en charge 110 malades/jour qui subissent des séances de radiothérapie quotidiennement, en plus des 150 malades qui ont déjà terminé leurs séances.

Nous ne faisons pas de distinctions de la provenance du malade. On reçoit des malades de Tarf, de Guelma, de Souk Ahras, d'Annaba, de Béjaïa, de Bouira, de Tizi Ouzou, d'Alger même et de Blida, et bien entendu de Sétif.

Vous avez démarré avec trois accélérateurs, dont un ne fonctionne pas pour l'instant. Peut-on connaitre les raisons ?

C'est un équipement complet de trois accélérateurs de la dernière génération qui a été acquis des Etats-Unis.Dans un premier temps, nous avons fait fonctionner deux accélérateurs linéaires.

Le troisième est déjà prêt, mais par manque d'effectif des manipulateurs, qui doivent être formés durant au moins deux mois sur site sous l'égide du fabricant lui-même en Algérie, il va falloir les imprégner et les former pour pouvoir le démarrer, sinon cet équipement est prêt pour être utilisé.     

On parle de la réception de 240 malades avant la fin de cette année. Est-ce vrai ?

Dans un premier temps, avec le peu de moyens et le peu d'expériences des jeunes manipulateurs et radiothérapeutes, nous avons pu relever le défi et atteindre 110 malades/jour. On compte bien faire fonctionner le troisième accélérateur qui va nous permettre d'inclure 60 à 70 nouveaux malades. On sera à ce moment-là à 190 malades/jour, chose qui n'est pas facile.

 On table sur un premier temps sur une moyenne de 60 malades par accélérateur, dans un seul but que, si jamais l'un des trois tombe en panne ou au moment d'être revérifié ou recalibré chaque quinze jours, les malades programmés sur cet accélérateur seront basculés sur les deux autres.Si l'on travaille avec la cadence maximale de chaque accélérateur qui est de 60 malades, on ne peut atteindre ce chiffre.

Bien que vous veniez de démarrer, quels sont les problèmes rencontrés à ce jour ?

Dans l'ensemble, Dieu merci, depuis l'ouverture à ce jour, ça va. Cependant le problème majeur, qui est national d'ailleurs, c'est le manque de manipulateurs, d'opérateurs qui exercent sur ces équipements.

Notre effectif actuel des manipulateurs au nombre de onze travaillant sur les accélérateurs, les scanners et simulateurs travaillent en deux brigades ne suffit pas et ne sont pas disponibles. L'école nationale supérieure paramédicale de Sétif vient de lancer une promotion pour la formation d'une vingtaine de personnes.Une fois leur session terminée, ces manipulateurs seront affectés au CAC de Sétif.

Quel est l'effectif actuel du CAC ?

Actuellement, notre personnel est constitué de 161 travailleurs, tous corps confondus.
Nous avons une trentaine de praticiens spécialistes, entre radiothérapeutes, oncologues, biochimistes, hématologues, etc.

Nous n'avons pas de problèmes de praticiens spécialistes. Le problème majeur est celui de toute l'Algérie, c'est la formation paramédicale.

Les perspectives d'avenir du CAC. Y aura-t-il du nouveau l'an prochain ?

Pour ce qui est de l'année prochaine et selon  les recommandations qui nous ont été faites par M. le ministre de la Santé, lors de sa visite au centre, après avoir ouvert le service d'oncologie médicale, ensuite celui de thérapie, actuellement pour la troisième étape, nous sommes en train de travailler pour faire fonctionner le service de chirurgie carcinologique qui comprend 50 lits avec trois blocs opératoires qui sera opérationnel d'ici le premier trimestre 2015, si ce n'est pas avant.

En quatrième étape, nous comptons ouvrir le service de médecine nucléaire, plus l'unité de curiethérapie.

Quel est le nombre de lits actuellement ?

L'hôpital dispose d'une capacité de 160 lits répartis en quatre services. Nous avons un service de chirurgie de 50 lits, et les 110 lits restant sont répartis dans un bloc à trois paliers, l'oncologie hôpital du jour au premier, au deuxième, c'est l'hospitalisation d'oncologie avec l'unité de médecine nucléaire.

Le troisième étage est réservé pour l'hospitalisation et la radiothérapie ainsi que l'unité de curiethérapie.

Entretien réalisé par A. T.

 

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