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Centrafrique: La présidente Catherine Samba-Panza militante nationaliste oeuvrant pour la paix

Publié par dk news le 21-01-2014, 16h09 | 178
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La maire de Bangui, Mme Catherine Samba Panza élue à la présidence de la République centrafricaine par les parlementaires du Conseil national de transition (CNT), est présentée comme une militante nationaliste par ses paires, soucieuse de ramener la paix en son pays. 

 A 59 ans, elle est appelée à diriger le pays jusqu'aux prochaines élections en tentant de le remettre sur rails, de calmer la situation et d’unifier les diverses  forces politiques centrafricaines, après un mois de crise politique doublé de  confrontation intercommunautaire qui s'est soldée par des centaines de morts. 
 «(à) C’est une dame indépendante d’esprit qui a déjà eu à gérer des situations difficiles. Donc je pense qu’à ce moment de l’histoire du pays elle pourrait apporter beaucoup, à condition d’avoir une bonne équipe autour d’elle, et puis d’être à l’écoute de cette équipe et de faire en sorte que cette deuxième transition se passe de manière apaisée «, a déclaré M. Anicet Georges Dologuélé, ancien Premier ministre de Centrafrique et président de l'Union pour le renouveau centrafricain (U.R.C.A.), cité par RFI.  


Quant au candidat challenger à la présidence de transition, M. Désiré Kolingba, battu par 75 voix contre 53, il apporte son soutien à la nouvelle présidente.  «Cela a été une joute formidable, mais je pense que c’est un jour nouveau pour la République centrafricaine», a-t-il déclaré. Pour Martin Ziguélé, président du MLPC, «elle est la personne la mieux placée pour réconcilier la nation à ce stade de la crise». «C’est une dame qui a démontré dans sa vie de tous les jours qu’elle est une battante», a estimé Martin Ziguélé. 
«Catherine Samba Panza est une personnalité  consensuelle qui ne cristallise pas des tensions», a-t-il précisé. Pour le général Ousman Mahamat Ousman, de l'ex-coalition rebelle Seleka, lui apporte également son soutien à la Présidente. 

« La coalition Seleka, ses combattants, ses hommes politiques, vont soutenir cette future présidente dans le cadre de la paix, dans le cadre du maintien de l’ordre et du développement de notre pays. Donc, c’est une élection qui porte un grand changement, un apaisement total en Centrafrique. Et nous le souhaitons, notre mission est de construire la paix. Notre mission est de soutenir la nouvelle présidente jusqu’à la fin de sa mission», a déclaré le militaire. 

Enfin, le coordonateur de l'aile politique du mouvement «anti-balaka» en Centrafrique, Lévy Yakété applaudit l'élection de Catherine Samba Panza à la tête de la transition. 
«Le Conseil national de transition a fait preuve de patriotisme», a-t-il insisté, appelant ses partisans à respecter un cessez le feu et d'£uvrer à la paix civile.  

«Nous réitérons le cessez-le-feu que nous avons décrété depuis la démission de monsieur Djotodia et de monsieur Tiangaye. Et nous avons appelé nos combattants à observer strictement le cessez-le-feu, jusqu’à ce que le processus de réintégration des éléments des forces armées centrafricaines soit mis en £uvre et que, également, le processus de cantonnement de nos combattants en vue de leur réinsertion soit engagé», a-t-il souligné.  

A l’international, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a félicité Mme Samba Panza et a souhaité que cette élection «soit une opportunité de relancer le processus de transition».   
Le président français François Hollande l'a félicitée après l'élection, lui assurant que «la France se tient à ses côtés dans cette tâche difficile». 
 

Samba Panz: de la femme d'affaire à la femme politique  

Femme d'affaires, de père camerounais et de mère centrafricaine (Sud-Est), Catherine Samba Panza est née à N'Djamena, au Tchad, le 26 juin 1956. Elle grandit à Bangui avant d'entamer des études de droit en France, où elle obtient notamment une licence en sciences de l’information et de la communication et un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en droit des assurances.  

Dans les années 1990, Catherine Samba Panza revient à Bangui pour intégrer la filiale en Centrafrique du groupe Allianz. Elle se lance ensuite dans les affaires et fonde sa propre société de courtage en assurances. 

Catherine Samba Panza a milité au sein de l'association des femmes juristes de Centrafrique (AFJC). L'AFJC est spécialisée dans la lutte contre les mutilations génitales et toutes autres formes de violences dont les femmes sont victimes en Centrafrique.  Formatrice en droits de l’homme du programme Afrique d'Amnesty International, elle a sillonné plusieurs pays de la région des Grands Lacs à la rencontre de nombreuses ONG.  
 

Pour le dialogue national

  En 2003, Catherine Samba Panza co-préside le dialogue national organisé peu de temps après le coup d'Etat de François Bozizé.  Elle est ensuite élue président du comité chargé du suivi et de l’évaluation périodique de l’application des recommandations issues de ce dialogue. 

Mairesse de Bangui en mai 2013, lorsqu'elle devient le 37ème maire de Bangui, cela fait près de deux mois que la Séléka a renversé le régime du président François Bozizé. Nommée par le nouveau pouvoir en place, elle prend en main une ville à l'arrêt, minée par les pillages et les exactions. 

Le 15 novembre, elle participe à l’assemblée générale de l’Association des maires francophones (AIMF).  
C'est semble-t-il l'une des qualités qui ont séduit les parlementaires centrafricains.  La maire de Bangui n'est affiliée à aucun grand parti politique. On ne lui prête pas non plus d'accointances particulières avec l'ancien régime de la Séléka.  Son mari, Cyriaque Samba Panza est une personnalité politique qui  a été plusieurs fois ministre, notamment sous le régime d'André Kolingba (1986-1993) et celui de François Bozizé.

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