Hi-Tech

Commerce mondial des produits technologiques : Faut il lever les barrières douanières ?

Publié par Samy yacine le 21-12-2014, 16h08 | 42
|

Au grand dam des grandes multinationales américaines et chinoises favorables à une plus grande circulation des produits technologiques, la réunion de l’OMC à Genève pour un élargissement de l’accord sur les technologies de l’information s’est soldée par un nouveau blocage.

Finalement, même les diplomates les plus tenaces de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ont fini par admettre, la semaine écoulée que les termes d’un consensus n’étaient pas encore  atteints pour espérer réduire les droits de douanes sur de nombreux produits technologiques.

Réunis à Genève, ils avaient pour espoir de parvenir à une réforme dans la structure tarifaire des produits technologiques  « dont l'impact économique était estimé par certains à 1.000 milliards de dollars », selon l’agence Reuters qui cite à l’occasion les propos d’un diplomate impliqué dan les négociations,   qui finit  par reconnaitre : «Nous n'avons pas d'accord".

De nombreuses sources ont manifesté leur espoir de voir relancées ces négociations dès l’année prochaine, même si les positions restent encore figées notamment entre deux grands protagonistes, la Chine et la Corée du Sud qui ont maintenu leurs positions divergentes « sur les écrans à cristaux liquides LCD, principal obstacle à une conclusion des négociations, de l'avis de plusieurs participants », selon Reuters. Cette ‘’guerre de position’’ est liée à des considérations stratégiques de protection de ‘territoires’’ de compétences technologiques.

D’un côté, la Corée du Sud, devenue puissance mondiale dans le domaine  des produits technologiques, souhaite un appel d’air pour ses marchandises par une ouverture des frontières, donc une diminution des droits de douanes.En face,  la Chine, plutôt engagée dans une dynamique d’encouragement de sa production locale de biens technologiques, souhaite maintenir le levier des droits de douanes comme instrument de protection et   de préservation  de son industrie technologique.

Pour rappel, la Corée du Sud est devenue un géant mondial de produits technologiques par l’entremise d’un ensemble de  conglomérats, dont le plus connu est Samsung qui détient par sa division Samsung Electronic le rang de « premier fabricant au monde d'écrans LCD depuis 2002, de télévisions depuis 2006 et de téléphones mobiles depuis 2011 », selon les indications fournies par l’encyclopédie en ligne Wikipedia.

De son côté, la Chine ne cesse d’investir les différents domaines des technologies de l’information et de la communication, dans le cadre d’une stratégie intégrée dont les prémices sont déjà soulignées, comme le supercalculateur Tianhe-2, de l’institut chinois des sciences et des technologies de défense qui se  retrouve « pour la quatrième fois d’affilée à la tête du classement mondial des superordinateurs », selon le site russe http://french.ruvr.ru/  qui décrit ses performances par « des calculs presque deux fois plus vite que son concurrent américain.

Sa performance équivaut à la productivité de 42.300 ordinateurs personnels avec le nouveau processeur Intel Core i7. »Dans ce contexte, on comprend la teneur d’un rapport  récent des patrons de l’industrie sud coréenne, évoqué  par le site www.presse-citron.net qui souligne, notamment, le passage où  sont mis « en avant 6 secteurs dans lesquels la Corée du Sud est sur le point d’être dépassée par la Chine. Et bien entendu, l’industrie du smartphone figure dans cette liste. »

Les auteurs du rapport ont basé leur analyse sur une étude de « 9 constructeurs chinois (Huawei, Lenovo, Xiaomi, Coolpad, ZTE, TCL, Vivo, Oppo et Gionee) ainsi que sur les deux principaux constructeurs coréens : Samsung et LG. »

Les négociations de Genève étaient l’occasion, pour certains, de relancer la fameuse   « Déclaration ministérielle sur le commerce des produits des technologies de l'information (ATI) », adoptée en 1996 qui stipule, d’après le site officiel de l’OMC « que les participants éliminent tous les droits de douane sur les produits visés par l'Accord.

Des périodes plus longues ont été accordées aux pays en développement participants pour certains produits. » Pour le site du journal www.la-croix.com, ce texte alors présenté « comme historique n’a jamais vraiment décollé, bien qu’il rassemble 70 pays aujourd’hui, contre 29 au départ », expliquant cela  par les difficultés des protagonistes  « à se mettre d’accord sur l’actualisation de la liste des produits concernées, dont la plupart n’existait pas en 1997. »

Selon ce même site, le volume des échanges commerciaux rentrant dans le cadre de cet accord demeure encore faible et, écrit-il « ne représentait en 2008 (dernière date connue) que 4 milliards de dollars, selon l’OMC », ajoutant que  dans la cas où  « la Chine et les États-Unis parviennent à imposer leurs vues sur le sujet, la liste des produits concernées pourraient représenter un montant d’échanges d’environ 1000 milliards de dollars (805 milliards d’euros) et couvrir un quart du marché, selon les autorités américaines. »

Pour l’heure, il ne reste que quelques lueurs d’optimistes, portées notamment par l’ambassadeur américain à l’OMC  qui espère une solution avec le temps, tandis que le représentant de l’Europe ne se faisant pas beaucoup d’illusion, déclare à Reuters que "Ce ne sera pas plus facile plus tard (...) C'est maintenant le bon moment".

 

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.