Hi-Tech

Symbole de l’économie high tech: Google fait jaser beaucoup de monde

Publié par Samy Yacine le 26-01-2014, 16h07 | 65
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Alors qu’il fait face à une sérieuse offensive des autorités européennes de protection des données privées  qui lui infligent des sanctions financières certes légères mais lourdes de sens,  voilà que le géant de la Silicon Valley est ciblé par des habitants de San Francisco furieux, notamment, contre la pression   qu’il impose à l’économie immobilière  de leur ville.

Depuis le début de ce mois de janvier, le torchon n’a pas cessé de brûler entre les autorités européennes et le géant de la recherche sur internet, accusé de pratiquer une politique de confidentialité peu regardante des lois et règlements en vigueur sur le vieux continent.

C’est d’abord l’autorité de régulation française, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil)  qui sonne la charge en prononçant une amende de 150 000 euros, après avoir vainement adressé des mises en garde à Google pour rectifier sa  politique de confidentialité et l’adapter à la réglementation française.

Le site d’information www.01net.com qui a suivi cette affaire fait remonter les origines de ce conflit au fait que le géant  ait décidé d’une nouvelle politique de confidentialité «qui a fusionné en mars 2012 une soixantaine de règles d'utilisation en une seule, regroupant ainsi les informations de ses services autrefois séparés, comme la messagerie Gmail ou le réseau communautaire Google.» Les autorités de régulation européennes, notamment la Cnil française avaient alors froncé des sourcils et demandé des éclaircissements, toujours d’après 01net.com,  sur « la finalité des données personnelles qu'il collecte lorsqu'un internaute utilise ses services ou surfe sur son moteur de recherche », et exigé de Google «qu'il définisse une durée de conservation de ces données.»

Les Européens avaient également émis le souhait de voir les internautes préalablement informé, et leur consentement obtenu  « avant d'installer dans leurs terminaux des "cookies", ces fichiers mouchards qui suivent l'internaute à la trace et permettent le ciblage publicitaire. »

Après plusieurs échanges de courrier, l’on est arrivé au constat que la politique de confidentialité de Google est restée la même, inchangée, donc non conforme à la législation. Dans un communiqué publié le 3 janvier dernier, la Cnil informait donc avoir «prononcé une sanction pécuniaire de 150 000 euros à l'encontre de la société Google Inc., estimant que les règles de confidentialité mises en œuvre par celle-ci depuis le 1er mars 2012 ne sont pas conformes à la loi informatique et libertés.» La Cnil a également indiqué, selon 01net.com que la  «sanction s'accompagne de l'obligation de publier  un communiqué relatif à cette décision sur la page d'accueil de Google.fr sous 8 jours à compter de la notification  de cette décision, et ce pendant 48 heures. » 

Presque sur un même élan donc, les autorités de régulation de six   pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pays-Bas) se sont mis en mouvement pour infliger des corrections financières au géant récalcitrant. Quelques jours auparavant, fin décembre, l’autorité espagnole à infligé à Google une amende de  900 000 euros pour des «graves violations» de la vie privée, rapporte le même site. Cette action de dissuasion collective ne semble néanmoins pas avoir convaincu la patronne de la justice européenne, Viviane Reding, la commissaire à la justice qui trouve que ces autorités ont eu, en quelque sorte, la main un peu trop molle.

Dans des propos rapportés par l’agence française de presse AFP, Madame Reding veut frapper plus fort estimant qu’il  «faut durcir le ton avec des amendes de 2%, soit plus de 700 millions de dollars.»
Il est en effet admis de tout le monde que les montants demandés tant par la Cnil française que par l’espagnole sont une petite goutte dans l’océan des revenus de Google.

L’amende de 150 000 euros de la Cnil française est, selon l’AFP , l’équivalent de  «seulement 0,0003% de son chiffre d'affaires 2012», un montant jugé de «dérisoire» par la commissaire européenne chargée de la justice dont la crainte est justement de voir Google se satisfaire de cette amende pour mettre un terme au conflit.

Mais au moment où le géant  est confronté à  une fronde institutionnelle sur le vieux continent, la presse rapporte une autre révolte inédite, inattendue,  sur son propre terrain, dans le fief de la Silicon Valley.
Sur un blog du quotidien français Le Monde http://siliconvalley.blog.lemonde.fr, des détails sont donnés sur ce vent de révolte mené par un collectif d’habitants de San Francisco, remontés contre les symboles de l’entreprise Google. 

La protestation avait en effet commencé a «  par le simple blocage des luxueux bus transportant les salariés vers les campus des entreprises, des slogans hostiles "San Francisco n'est pas à vendre" ou encore des chants moqueurs » peut on lire sur le site français http://lci.tf1.fr/ . «Jusqu'ici "limitées" au blocage des bus transportant des salariés de San Francisco vers les campus des sociétés high-tech, lit on sur ce blog,  les protestations anti-Silicon Valley ont sérieusement dérapé mercredi 22 janvier quand plusieurs manifestants ont ciblé un salarié de Google». 

De nombreux titres de la presse internationale ont en effet évoqué cette action d’un collectif qui se fait appeler Counterforce dont les membres sont allés au domicile de cet employé pour lui dire tout le mal qu’ils pensent de son  activité au sein de Google, où l exerce dans un laboratoire secret, et de ses acquisitions immobilières, symbole de la surenchère sur les prix de l’immobilier à San Fransisco, devenue la ville la plus chère des Etats Unis. Le blog du journal Le Monde explique ce geste en avançant que  « les problèmes sociétaux posés par l'argent des sociétés high-tech sont bien réels. San Francisco est aujourd'hui la ville la plus chère des Etats-Unis.

Comptez en moyenne 2 300 dollars pour un studio, 3 300 dollars pour un appartement avec deux chambres.» Cet employé du nom d’Anthony Levandowski, qui travaille sur le projet de voiture sans chauffeur au sein de Google X, le laboratoire secret de Google a investi dans un projet immobilier en  construction à Berkeley, un quartier de San Fransisco :  «Ce projet est le témoin de l'arrogance, de la déconnexion et du luxe de cette classe», ont pesté les membres de ce collectif. La société Google qui n’a pas réagi à ces événements s’est contentée  de prendre des mesures de sécurité. « Ses nombreux bus sont désormais équipés d'agents de sécurité. Elle teste par ailleurs l'utilisation de ferrys pour transporter ces employés» écrit le blog du journal Le Monde.

En s’attaquant aux bus, les protestataires veulent attirer l’attention sur l’afflux de ces milliers d’employés qui, explique ce blog « a entraîné une inflation rapide des prix de l'immobilier. D'autant qu'il faut y ajouter les salariés des sociétés basées dans la ville, comme Twitter, Square, Airbnb ou encore Zynga.»
De leur côté, les autorités municipales de la ville se font discrètes car elles semblent plutôt satisfaites de la manne apportée par ces sociétés de la high tech qui ont « stimulé l'activité, créé des emplois, revigoré des quartiers », ceci d’autant que le    maire lui-même   a pris engagement   et s’est « personnellement impliqué pour attirer ou retenir des sociétés high-tech. »

Mais dans un souci de calmer les esprits, la municipalité a décidé d’imposer une sujétion annuelle de 1,5 millions de dollars à ces sociétés high tech qui utilisent les arrêts de bus publics. 
Une autre petite goutte dans l’océan de leurs bénéfices, qui, à coup sûr ne devra pas tempérer les ardeurs de ces protestataires dont on entendra, certainement parler de nouveau.
 

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