Le ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, a jugé mercredi qu'il existait une forte probabilité de voir la note de la dette souveraine de la Russie abaissée par l'agence Standard & Poor's en catégorie "spéculative".
L'agence d'évaluation financière a menacé en décembre d'abaisser la note actuelle du pays, fixée à "BBB-", et indiqué qu'elle pourrait se prononcer dès la mi-janvier. Une baisse de la note signifierait un passage en catégorie dite "spéculative", ce qui écarterait automatiquement la dette russe du portefeuille de certains investisseurs et risquerait d'accélérer les fuites de capitaux massives causées par la crise ukrainienne.
"La probabilité (de cet abaissement) est assez forte", a répondu M. Oulioukaïev à des journalistes qui l'interrogeaient sur le sujet, selon les agences russes. L'avertissement de S&P mi-décembre intervenait après une chute historique du rouble qui a plongé le pays dans sa pire crise monétaire en quinze ans de pouvoir de Vladimir Poutine.
L'agence américaine observait "une rapide détérioration de la flexibilité monétaire de la Russie" étant donné l'évolution du cours du rouble et "des conséquences de sa faiblesse économique sur son système financier".
Fin décembre, M. Oulioukaïev avait estimé que si cette menace était mise à exécution, cela aurait des "conséquences matérielles" pour Moscou, qui pourrait se trouver contraint de rembourser de manière anticipée jusqu'à 30 milliards de dollars de dette. Fitch de son côté a abaissé vendredi la note de la Russie, la maintenant cependant au dessus de la catégorie spéculative.
