La sûreté de wilaya d’Alger continue de distribuer des repas chauds aux personnes démunies qui occupent les arcades du centre-ville de la capitale, afin de les aider à lutter contre le froid en cet hiver particulièrement rigoureux depuis quelques jours.
Ces personnes sans abris ont bénéficié de repas chauds, qui proviennent des cuisines de la sûreté de wilaya, à quatre reprises depuis le 11 janvier dernier et la cinquième opération de distribution a été organisée dans la soirée de mardi en présence notamment d’un médecin.
A travers les quatre opérations, 400 repas ont été offerts à des gens vulnérables particulièrement en ces jours de grand froid et cette action se renouvellera épisodiquement jusqu’à la fin de l’hiver, a indiqué le chef de la cellule de communication de la sûreté de wilaya, Belkacem Ahmed Nacer dans un briefing avant la sortie sur terrain.
Sous une fine pluie, avec un froid mordant, les policiers ont commencé à offrir un bouillon de poulet, du pain et du thé à partir de 19H aux sans abris en allant à leur recherche sous les arcades des boulevards Amirouche, Abane Ramdane et le Square port Saïd.
Le premier bol a été offert à Djilali, la cinquantaine, qui était assis sur le trottoir devant le siège du ministère de l’Agriculture et du développement rural, au boulevard Amirouche.
Emmitouflé dans son vieux manteau, et chaussé de bottes de chantier, il a raconté qu’il n’avait jamais remis les pieds à Khemis El Khechna, à l’est d’Alger, depuis la période du terrorisme et qu’il avait besoin d’argent pour se lancer dans un projet de commerce.
Au Square port Saïd, le repas a bénéficié à cinq personnes : deux, âgées, qui étaient sur place et trois jeunes, qui venaient du côté de la Basse Casbah, ont été invités à une pause-diner alors qu’ils filaient à grands pas en direction de la Grande poste.
L’une des personnes âgées, habituée des lieux, a fini par exploser devant autant de sollicitation. «C’est pas du cinéma ici !» crie-t-il avant de laisser couler des larmes. Les autres n’étaient pas disposés à raconter leur vie, ni dire comment ils s’étaient retrouvés dans la rue.
Après le Square, le convoi de voiture de policiers a traversé les artères Che Guevara, Aselah Hocine, Pasteur, Mohamed V, Krim Belkacem, Didouche Mourad avant de s’arrêter, après 20h, devant le siège de la sûreté de wilaya, boulevard Amirouche. Pendant tout ce trajet, un seul mendiant a été aperçu du côté de Mohamed V, mais qui a refusé le repas à cause des caméras.
Le convoi s’est arrêté devant le siège de la sûreté en prévision du lancement d’une deuxième tournée. Djilali n’était plus là. De l’autre côté du trottoir, sous les arcades, une dizaine de personnes étaient là à attendre que la police leur offre un repas chaud, a-t-on constaté. «Depuis le lancement de cette opération de proximité, ces gens viennent jusqu’ici pour prendre un repas chaud», a expliqué un policier.
Avant même que le convoi de la police ne reparte pour une deuxième tournée en ville, les trois jeunes qui ont été servis au Square port Saïd débarquèrent au boulevard Amirouche et s’étaient mis tout de suite à raconter les scènes vécues quelques minutes plutôt.
Les autres, curieux, les écoutaient en attendant les repas. A force de se retrouver depuis dix jours dans le même endroit et pour la même raison, ces gens sans abris ont fini par se familiariser entre eux. Le siège de la sûreté de wilaya et devenu leur point de chute chaque fois que la météo annonce le grand froid.
