Les trois représentants africains au Mondial-2015 de handball au Qatar, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte se sont comportés différemment lors de la phase de poules qui a pris fin samedi, enregistrant deux qualifications aux huitièmes de finale pour une élimination.
Sans aucun doute c’est l’Algérie, championne d’Afrique en titre, qui a le plus déçu. Versé dans un groupe C relevé composé de la France, la Suède, la République tchèque, l’Egypte et l’Islande qui a remplacé à la dernière minute les Emirats arabes unis, forfaits, le Sept algérien a fait le voyage à Doha avec l’objectif de se qualifier au second tour.
C’est peine perdue puisque les Verts ont essuyé cinq défaites en autant de matchs, dont la première, fatale, contre les Egyptiens (34-20) qui leur a «scié» les jambes, eux qui misaient énormément sur ce derby africain pour remporter leurs premiers points de ce 24e championnat du monde.
La suite du parcours s’est avéré un «calvaire» pour les hommes de Réda Zeguili qui ont enchaîné les revers en montrant, cependant, un visage séduisant mais par intermittence.
Ils ont ainsi dominé l’Islande en première mi-temps, la Suède en seconde et la France en deuxième aussi, avant de retomber dans leurs travers contre la République tchèque (36-20), s’attirant les foudres de l’entraîneur national qui a parlé d’une équipe d’Algérie «médiocre».
Beaucoup de joueurs ont regretté, par ailleurs, le fait d’avoir joué un match capital contre les «Pharaons» dès le début du tournoi, ce qui a conditionné le reste des sorties des équipiers de Messaoud Berkous lesquels, à certains moments, avaient la tête ailleurs et se relâchaient facilement au cours des matchs.
«Nous avons constaté malheureusement que l’équipe algérienne n’a pas pu mobiliser ses ressources sur la durée dans ce Mondial. (à) Des joueurs sont partis alors que d’autres ont effectué leur retour, il faut donc développer la cohésion, ce qui n’a pas été possible. Il y a eu aussi beaucoup de blessés. Sur ce que j’ai vu, il y a un travail de fond qui est en train de se faire» dans cette équipe, a analysé à l’APS le président de la Confédération africaine de handball (CAHB), Mansourou Arémou.
L’Egypte, surprise du 1er tour
Personne ne s’attendait à une sélection aussi accrocheuse au Mondial que celle d’Egypte, pourtant en pleine reconstruction. L’entraîneur Marwan Ragab a réussi à donner une âme à cette jeune équipe qui a tenu la dragée haute aux plus grandes nations handballistiques et favoris de l’épreuve, notamment la France et la Suède.
Après avoir disposé de l’Algérie, l’Egypte s’est inclinée difficilement devant la France (28-24) avant de damer le pion à la République tchèque (27-24) puis se neutraliser avec les Suédois (25-25) et perdre contre l’Islande (28-25), récoltant 5 points au total. Ces résultats, qui viennent consolider le travail effectué par la Fédération pour le renouveau de la petite balle égyptienne, ont permis aux Pharaons de se classer à la 4e place du groupe, ex aequo avec l’Islande.
Ils peuvent être considérés comme la surprise de ce premier tour, en compagnie de l’Argentine qui a bousculé la hiérarchie dans le groupe D de la «mort» pour se qualifier aux côtés de l’Allemagne, le Danemark et la Pologne.
Quant à la Tunisie, vice-championne d’Afrique, elle a peiné pour poinçonner son ticket des huitièmes de finale. Versés pourtant dans un groupe moyen, les Aigles de Carthage ont perdu leurs deux premiers matchs contre la Macédoine et la Croatie, faisant naître des doutes sur leurs capacités à se qualifier, au grand dam des supporters et journalistes tunisiens présents en force à Doha pour la couverture des sorties des capés de Sead Hasanefendic.
Sentant le danger approcher, les Megannem, Tej, Touati et autres Hmam et Toumi ont commencé à redresser la barre à partir de la rencontre contre l’Autriche (25-25), avant de battre difficilement la Bosnie-Herzégovine (27-24) puis, plus facilement, l’Iran (30-23).Un parcours mi-figue, mi-raisin. D’ailleurs les Tunisiens ont dû attendre la 5e et ultime journée pour prendre cette 4e et dernière place qualificative du groupe B, synonyme de match contre l’Espagne, championne du monde en titre, lors du 2e tour.
Mais pour le patron béninois de la CAHB, «il faut se réjouir du rendement très appréciable de la Tunisie et de l’Egypte», ajoutant qu’il était «très satisfait» de ces deux équipes et du comportement «général» des trois représentants africains.
