
"Nous sommes livrés à nous-mêmes. Les joueurs n'ont pas l'impression qu'ils viennent de gagner un championnat d'Afrique (janvier 2014 à Alger, ndlr)", a pesté Belgacem Filah, invité d'une émission sportive sur la chaîne de télévision Dzair News au mois de décembre dernier.
"Nos séances d'entraînement sont programmées à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf et nous faisons le déplacement de notre lieu d'hébergement à Dély-Brahim vers la salle en marchant !", a renchéri El-Hadi Biloum.
Ainsi plusieurs éléments de l'équipe nationale sont sortis de leur mutisme, déplorant des "conditions de travail difficiles" à moins d'un mois du coup d'envoi du rendez-vous planétaire. Sur ces entrefaites, comment attendre d’une sélection nationale relever le défi devant des équipes nettement supérieures à elles. La meilleure preuve a été donnée par l’Egypte qui a fait très mal aux joueurs du coach Réda Zeguili.
De championne d’Afrique l'équipe algérienne de handball boucle sa participation au Mondial-2015 de Doha, par un 7e revers consécutif, synonyme de dernière place dans la compétition, suite à la défaite hier face au Chili 30-28 après les tirs au but, le match s'étant terminé à égalité 27-27 au temps réglementaire, Avec cette 7ème défaite consécutive, l'Algérie termine le mondial qatari à la 24ème et dernière position.
Le Sept national a disputé sept rencontres, les perdant toutes avec, en prime, un visage pâle.
L'équipe algérienne avait été battue respectivement par l'Egypte (20-34), l'Islande (24-32), la Suède (19-27), la France (26-32) et la République tchèque (20-36), l'Arabie Saoudite (25-27) et le Chili (28-30).
Pourquoi donc s’étonner d’une telle déconvenue quand on s’aperçoit que ni la fédération de handball ni le Directeur technique national ne se sont inquiétés de cette sélection algérienne sensée représenter le pays dans un Mondial !
Faut-il bien se rappeler que bien avant la CAN en Algérie en janvier dernier la sélection algérienne était placée dans la peau d'un outsider suite à sa préparation qui a été perturbée après une longue période d'hibernation du championnat et une cascade de blessures pendant le tournoi (Berriah, Mokrani, Zamoum...).
On se rappelle bien qu’à ce moment là, certains membres du précédent bureau fédéral et de l'actuel bureau également avaient évoqué la possibilité que l'Algérie se retire de l'organisation du 21e championnat d'Afrique des nations (CAN-2014), de peur qu'elle ne soit pas prête le jour J sur le double plan logistique et sportif en raison du manque de temps.
Le handball national a connu durant les deux dernières années des mois et des mois de querelles intestines impliquant la Fédération algérienne (FAHB) et les clubs. Une situation qui avait nécessité la venue à Alger du président de la Fédération internationale (IHF), l'Egyptien Hassan Moustafa, pour dénouer la crise, en vain.
Or, les joueurs algériens ont relevé le défi en jouant cette Can à Alger pour arracher ce Trophée dignement. Les joueurs ont déjoué tous les pronostics et donner une leçon de courage et d'héroïsme à tous leurs adversaires et en particulier à l'équipe tunisienne, archi-favorite mais qui a dû céder face à la furia et la détermination des "Verts" en finale.
Puis, comparée à la sélection algérienne de football, la « reconnaissance » par qui de droit ne parvient pas du tout. Les joueurs se sentent donc lâchés. Mais, ils font contre mauvaise fortune, bon cœur en tentant, tant bien que mal, de se préparer pour ce mondial. Mais, sur place, les Verts découvrent que dans ce genre de compétition, seul le travail « collectif » paie.
Hélas, les joueurs et leur staff ont été incapables de gagner le moindre match dans ce Mondial démontrant ainsi cette logique implacable qu’une telle compétition ne se prépare pas de la manière dont cela a été fait.
Et là, ce n’est pas seulement les joueurs et le staff technique qui sont à fustiger pour toute personne ayant de près ou de loin un lien direct avec cette mission de représentativité de l’Algérie dans ces joutes mondiales de la petite balle…